C’est un fait désormais établi que depuis le début des événements soldés par le renversement du régime de l’ancien Président, Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu’aujourd’hui, le singulier et sulfureux Issa Kaou Djim, mais jadis inconnu par la majorité des Maliens, se présente comme une guigne dispersée.
C’est grâce à son beau-père et mentor, l’Imam Dicko, qu’il a pu apparaître au grand jour. Dans le sillage de ce dernier, il a gagné un capital de respect et d’honneur. Mais, à présent, il est difficile de jauger le degré de méfiance que les deux hommes entretiennent. Apparemment, c’est du coin de l’oeil qu’ils se défient. Ainsi, chacun pour soi Dieu pour tous.
Croyant donc avoir acquis la force de son envol seul, il avait commencé par se désolidariser progressivement de ses compagnons dont il avait déclaré “de la belle mort” du mouvement, en se consacrant exclusivement, avant de comprendre que son jeu ne mord pas, à jeter de la poudre aux yeux d’Assimi et compagnons. L’on se demandait pour quelle fin il jouait. Mais l’on a compris, quand il eut la chance d’être membre du CNT. De là à découvrir qu’il porte en lui une haine contre le Premier Ministre, Choguel Kokala Maïga, au point d’en vouloir à sa place, c’était un bout de chemin à parcourir. C’est ainsi que l’on l’a entendu plusieurs fois dire cette sempiternelle phrase ” Choguel Kokala Maïga ne vaut pas mieux que moi”, avec des invectives qui finirent par agacer même celui dont il voulait laver les yeux, en l’occurrence Assimi. Tenant à son but d’opposer le Président de la Transition et son Premier Ministre, les rappels à la retenue ne suffirent pas jusqu’à ce qu’il soit interpellé et mis en garde en vue, ensuite placé sous mandat de dépôt, sans ménagement, d’autant que ses agissements, par ailleurs, le plus souvent sur les réseaux sociaux, sont assimilables à des infractions commises en flagrant délit. C’est alors que l’on veut nous faire avaler des couleuvres afin de le faire sortir des griffes de la Justice. On parle d’immunité au bénéfice de quelqu’un qui n’en est pas couvert, dès lors où les faits qu’ on lui reproche sont commis en flagrant délit.
En tout cas, à la lecture des articles 13, 14, 15, 16, de la Charte de la Transition,il ne ressort d’aucune disposition une immunité à un membre du CNT, sauf prérogatives, à moins qu’ on fasse jouer aux forceps les dispositions de l’article 62 de la Constitution du 25 février 1992 qui l’accorde aux Députés parce qu’élus, ou en application de l’article 44 du règlement intérieur du CNT, entériné par la Cour Constitutionnelle. Alors que l’article 62 susvisé, qui donne souffle à l’article 44, est très clair en ses al2 et 3:
– al2: “Aucun membre de l’Assemblée nationale ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale, sauf en cas de flagrant délit.
Al3: Aucun membre de l’Assemblée nationale ne peut, hors sessions, être arrêté qu’ avec l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive.” On ne peut être plus clair au regard des déclarations incendiaires et diffamatoires du mis en cause par voie de réseau sociaux.
D’ailleurs, quelle immunité parlementaire donner à quelqu’un dont la nomination au CNT peut être révoquée à tout moment par l’autorité investie de ce pouvoir de nomination?
C’est dire seulement qu’ Issa Kaou Djim doit arrêter ses errements qui transpirent de contradictions, sinon dans un Etat de droit, où le Mali a besoin de tous ses enfants dans le but de faire front commun contre ses ennemis qui veulent saper son existence, il n’est permis à aucun citoyen d’être tout le temps en porte-à-faux avec la loi, par des diversions contre-productives, voire des subversions séditieuses.