POURQUOI LE FONCTIONNAIRE MALIEN N'EST PAS HEUREUX?

                                    

Le fonctionnaire malien a perdu sa superbe d’antan par rapport à ceux de la sous-région à cause des vicissitudes qu’il a subies à travers le temps. La raison évoquée pour s’en convaincre tire sa source dans la spirale démagogique liée à la fluctuation défavorable de ses conditions de travail et de vie qui se sont dégradées en crescendo, alors que celles-ci étaient beaucoup meilleures pendant la première république de feu Modibo Keïta.

En effet, la deuxième république a donné naissance à plus de malheureux que d’heureux dans la fonction publique malienne. Alors que l’accès y était libre, un concours, censé assurer un tri, en raison des possibilités financières de l’Etat, fut instauré. Dès lors, c’est le fiasco. Seuls avaient le sésame, les fils aux bras longs,  excepté quelques uns qui parvenaient à traverser les mailles des filets grâce à leur valeur intrinsèque. Ces fils aux bras longs se remplaçaient aux postes juteux. Ils pouvaient en ce moment se livrer à toutes sortes de déprédations, assurés qu’ils étaient de l’impunité. Ainsi, ceux qui n’avaient que leur salaire comme revenu, à quel que niveau qu’ils se trouvaient, n’arrivaient pas à joindre les deux bouts, ajouté en cela qu’ils pouvaient faire trois mois pour se voir payés un mois. Le Chef de l’Etat de l’époque avait même proclamé solennellement que ceux qui ne pouvaient pas concevoir cette situation étaient libres de rendre le tablier, c’est-à-dire, de démissionner. A la longue, la pratique des malversations s’était royalement instaurée, car le fonctionnaire ne disposait plus d’aucune autre alternative pour vivre. Parmi eux qui parvenaient à être acceptés comme complices des fils aux bras longs, trouvaient leur compte et étaient considérés comme les bénis qui construisaient les meilleures maisons au détriment des plus honnêtes ou de ceux qui n’avaient cette chance de détourner. La situation s’était tellement empirée pour la généralité que des fonctionnaires, et des meilleurs, ont consenti un programme dit de départ volontaire à la retraite avec un accompagnement de misère : les cadres A, B, C, partaient respectivement avec quatre millions cinq cent mille CFA, deux millions cinq cent mille FCFA, et un million cinq cent mille FCFA. Vous imaginer le drame d’un fonctionnaire qui a servi son pays pendant plusieurs années et qui part sur la pointe des pieds de la fonction publique avec des montants aussi dérisoires, qui ne lui permettaient même pas de se construire une bonne maison, à plus forte raison de se reconvertir dans d’autres domaines privés ? Au même moment, les dirigeants et leurs proches et affidés, thuriféraires, pouvaient, pour une simple migraine, aller se faire soigner dans les meilleurs hôpitaux, aux frais de la princesse, à l’extérieur. Toutes les sociétés d’Etat, qu’ils avaient mises à genou, étaient à leur merci exclusif, même l’Air-Mali dont ils ne prenaient les billets pour voyager. Ils poussaient l’outrecuidance jusqu’à accuser ces fonctionnaires d’être à la base de l’état de déliquescence financière du pays, au lieu de chercher à établir une justice à l’égard de tous. Les couches socio-économiques subissaient la discrimination dans la répartition des ressources.  L’état de dégradation des mœurs avait atteint son paroxysme. En conséquence, le mécontentement s’était exacerbé au point que les maliens, à l’unisson, principalement les intellectuels, s’étaient  levés comme un seul homme pour exiger le départ de Moussa Traoré du pouvoir. Le mouvement qu’on appelle à présent mouvement démocratique qui gagna l’aval des forces vives de la nation, y compris l’armée, le déposa le 26 mars 1991.

Cependant, au crédit de Moussa Traoré, on retiendra l’affirmation de l’autorité de l’Etat. Avec lui, l’Etat n’était pas aussi trimballé que maintenant. On notera également qu’il a essayé de redresser la barre de la mauvaise gouvernance dans laquelle excellaient ses compagnons de lutte pour le renversement du pouvoir de feu Modibo Keïta, aux dernières heures qu’il a pu avoir les coudées franches, après leur mise à l’écart, même s’il avait pêché un moment en ne soutenant pas Zoumana Sacko contre certains d’entre eux, qui avait pu, Ministre des Finances, en six mois, régulariser les salaires et, mieux, à les revaloriser de trois mille FCFA. Aussi, l’environnement socio-économique et politique, national et international, ne lui a pas été favorable, surtout après la Baule, avec la France, qui s’était mise à lui mettre les plombs dans les ailes, dès lors. Il n’avait pas eu non plus de veine en termes d’échanges monétaires qui s’étaient soldés par deux dévaluations : on se rappellera qu’en quittant le FCFA pour le FM, la parité était qu’un FCFA équivalait à dix FM, ce qui avait eu pour conséquence de diminuer les salaires de moitié par rapport aux autres pays voisins qui continuaient à utiliser le FCFA, et avec lesquels le Mali entretenait des relations commerciales et autres privilégiées, d’autant plus vrai que dépourvu de débouchés sur la  mer, par le fait du colonisateur, il ne pouvait se passer des ports de ceux-ci.  Les salaires étaient diminués de moitié parce que les fonctionnaires qui avaient, par exemple, cinquante mille FCFA, s’étaient vus payés aux mêmes montants en FM. Tout autant, le même scénario dramatique s’était pratiquement reproduit quand il (le Mali) a quitté le FM pour le FCFA. Encore, par le jeu de la parité, les fonctionnaires ont vu leurs salaires diminuer de moitié, en vertu du principe qu’un FCFA correspondait à dix FM. Donc, ceux qui avaient cinquante mille FM, par exemple, s’étaient retrouvés avec vingt cinq mille FCFA. Jusqu’à nos jours, ce déséquilibre financier n’a pas pu être soldé.

Par ailleurs, Moussa a été l’un des plus malheureux parmi les présidents maliens par le fait des  sécheresses, rendant les denrées de premières nécessités très chères pour la bourse des Maliens dont les revenus étaient crève-la-faim.                                                                                                                                                                      De ce fait, n’en pouvant plus,  les fonctionnaires se sont nourris de la pensée persistante de renversement de pouvoir comme seule alternative au marasme généralisé. Commencèrent à se constituer des réseaux la plupart clandestins, car les libertés publiques étaient plus ou moins confisquées, par le fait de parti unique.

Le président Moussa Traoré fut ainsi destitué le 26 mars 1991 par une frange importante de l’armée qui avait trouvé plus juste d’accompagner le mouvement démocratique que de suivre l’homme qui n’offrait plus d’espoir de redressement de la situation cahoteuse que l’ensemble des Maliens vivaient, et , en outre, il y avait aussi le fait que cette armée même n’était pas des mieux loties dans son régime.

Arriva ensuite l’ère dite de démocratie qui entra en scène par une transition éphémère de quatorze mois, dirigée par ATT, avec une équipe composée de toutes les sensibilités maliennes, dont-on se pose encore la question si cela n’avait pas été une erreur- l’AEEM. Flanqué de Zoumana Sacko comme Premier Ministre, cette transition fut menée à bon port, avec une nette amélioration dans la conduite politique, par conséquent, des conditions des fonctionnaires en particulier, et les travailleurs d’une manière générale. En faveur des élections présidentielles organisées par elle, Alpha Oumar Konaré prit les commandes du pays à la suite d’une passation des pouvoirs entre lui et la transition qui était restée digne, le 12 juin 1992. Rarement dans la sous-région une transition a mieux réussi que celle-ci. Tous les espoirs étaient permis, en pensant que désormais « jamais plus ça ».

Personne ne peut nier que dès l’entame de son pouvoir,  Alpha O. Konaré a ouvert des chantiers importants dans le domaine politique, économique, social. Mais, malheureusement, il n’a pas osé prendre à bras-le-corps les maux sur lesquels il a installé son fauteuil, notamment l’épuration systématique de toute la gangrène de cadres mafieux qui pullulaient dans l’administration, l’armée et la justice. Même l’enseignement, la santé, n’étaient pas en reste de la gabegie qui était devenue un mode de gouvernance. L’on ne peut pas combattre valablement des habitudes malsaines sans le bâton, mais avec la carotte.  Alors, les mêmes habitudes ayant une vie dure continuèrent de plus belle. Le laisser-aller s’installa et ouvrit la voie aux comploteurs contre l’Etat parmi les fonctionnaires et les opérateurs économiques publics ou privés. Les fonctionnaires qui étaient là et qui jouissaient déjà de privilèges indus renforcèrent leur position pour s’enrichir au mieux-mieux, en continuant à  flatter l’égo du pouvoir. Les services de contrôle, notamment les inspections, ne purent rien contre ce phénomène. Les Maliens commencèrent à se plaindre, les fonctionnaires en tête qui ne voyaient que parcimonieusement les retombées économiques. Les seules augmentations de salaires qu’il put faire, cumulées, ne dépassaient pas vingt pour cent, ce qui donnait pour certains une augmentation de cinq mille FCFA à vingt mille FCFA. Certains caciques du pouvoir soutenaient même que l’augmentation des salaires ne suffisait pas à anéantir le mal de la corruption et de la délinquance financière, tant que les mentalités ne changeaient pas, alors qu’eux-mêmes demeuraient les plus corrompus et détournaient à la pelle les ressources de l’Etat, en faisant semblant d’ignorer qu’un fonctionnaire dont le salaire ne suffit pas pour vivre est capable des pires des gymnastiques, dans un marché dans lequel l’Etat ne contrôle absolument rien. Or aussi, en prenant exemple sur leur mode de vie, ils devaient plutôt se rendre compte que les mentalités, au lieu de s’améliorer, s’étaient dégradées, créant toutes sortes de bandits à col blanc.  En somme, les fonctionnaires, précisément ceux qui n’avaient pas accès aux privilèges, étaient laissés sur la rade de l’injustice et se plaignaient de leurs conditions intolérables de vie. L’on ne dira pas autrement que la fin de ce régime, dont le deuxième mandat n’avait été obtenu que grâce à la complicité de Mamadou Batourou Sylla, qui avait été seul candidat face au Président sortant, n’avait pas été agréable comme on était en droit d’attendre. Enseignant émérite, cependant, Alpha était parti du pouvoir presqu’en guerre contre les enseignants et étudiants et élèves et sa formation politique l’ADEMA, qui l’aurait lâché s’il avait la possibilité de briguer un troisième mandat.  Malgré, il put organiser des élections et transmettre le pouvoir de façon démocratique au « soldat de la démocratie », Amadou Toumani Touré alias ATT.

Soldat de la démocratie, oui, parce qu’avec ses compagnons, il avait évité aux Maliens des bains de sang lors du coup d’Etat contre Moussa Traoré, et ayant assuré la transition, il a transmis démocratiquement le pouvoir au président élu. Ce qui était rare en Afrique.

ATT fut investi le 12 juin 2002. Eu égard à ses qualités de général d’armée et de son passé ancien et récent, les Maliens étaient confiants en ses capacités du redressement du gouvernail Mali qui tanguait dangereusement. Aussitôt installé, il s’évertua à achever les chantiers porteurs ouverts par son prédécesseur et avant celui-ci, et en ouvrit d’autres. Tout le long de son régime, il n’a pas eu de répit à chercher à améliorer le quotidien des Maliens. Sans entrer dans le développement fastidieux de toutes les réalisations qu’il a pu effectuer, notamment la construction des routes, des écoles, des hôpitaux, des marchés, des ponts et barrages, des périmètres irrigués accompagnés de l’organisation du monde rural, il a laissé sa touche dans tous les domaines et partout dans le pays. Avec lui, la liberté d’entreprise était assurée, les opérateurs économiques furent mis plus à l’aise. C’est avec lui que le Mali pensa ou trouva les moyens de construire des logements sociaux qui auraient mieux réussi si des bandits ne s’étaient pas intercalés. Avec lui, les salaires ont été sensiblement revalorisés, et mêmes les bourses des élèves et étudiants. Avec lui, pour la première fois, des statuts particuliers virent le jour, mettant des services régaliens à l’abri du besoin, plus ou moins, les institutions de la république purent s’inscrire mieux dans leur rôle, avec des traitements conséquents et des cadres de travail agréables.  Les pensions de retraite qui n’étaient rien d’autre que des aumônes, furent revues à la hausse et payables régulièrement à présent par mois au lieu du trimestre.

Att était ouvert et accessible à tous. Des fonctionnaires l’appelaient tous les jours sur sa ligne pour discuter de certains problèmes avec lui. Chaque samedi, quand il en avait le temps, il recevait du monde à la base. Bref, il a réalisé ce qu’il pouvait pour son pays.

Mais, évidemment, c’est la loi de la nature, tout ne peut pas être parfait chez l’homme, la perfection demeurant un attribut de Dieu.

C’est en mettant une gomme sur la positivité de ses actions dont certaines ont comporté des erreurs d’appréciation,  que ses détracteurs se mirent à le vilipender et à démolir ses acquis. D’abord, dans l’armée où des complices de certains politiciens, oubliant même qu’il est sorti de leur corps, s’évertuèrent à démoraliser des soldats, mettant table-rase sur toutes les réalisations qu’il a opérées à leur endroit. Avant lui, certains avaient moins de cinq mille FCFA par mois et logeaient dans des taudis. Alors qu’il venait de commander des équipements qui tardaient à venir par la mauvaise volonté de nos ennemis, ils lui reprochaient du manque de conditions à faire face à l’ennemi, on occultant la flamme de la paix de Tombouctou. En réalité, dans leur raisonnement, ils comprenaient qu’ils donnaient plus de faveurs à son corps d’origine qu’étaient les commandos para, grâce auxquels le nord n’aurait pas été pris en si laps de temps par les djihadistes s’il n’y avait eu le coup d’Etat le plus débile du monde, à deux mois de la fin de ses deux mandats. Ensuite, il lui était reproché d’avoir laissé installer dans l’Adrar des Ifhoras des gens qui avaient des velléités terroristes, et enfin d’avoir permis aux revenants de l’armée de Kadhafi de rentrer au Mali avec armes et bagages, favorisant ainsi leur retournement contre le Mali.

C’est vrai, ATT a un défaut, il croyait trop à l’homme et au dialogue en tout, or avec le temps, l’homme malien est devenu très captieux. Cette vision de la vie a beaucoup joué contre lui, même de la part de ceux qui ont mangé à la sauce à satiété avec lui, à travers sa politique de consensus. Sans compter que des contestateurs nés devant l’éternel avaient apparu et ne se satisfaisaient de rien mêmes des œuvres positives. Ceux-ci pensaient que c’était la meilleure voie pour accéder au pouvoir. Ici, on affirmera que le nord a perdu ATT, qui se vit renverser le 22 mars 2012 par des Bérets verts.Nul ne me démentira que ce renversement violent du pouvoir a enfoncé davantage le Mali.

C’est ainsi, après moult péripéties, qu’Ibrahima Boubacar Keïta, IBK, accéda au pouvoir. Crédité de rigueur par le passé, les Maliens tout au long du temps découvrirent qu’en fait IBK n’était plus lui-même et était devenu un homme de paille. Allez-y savoir. Mais ce qui était et demeure évident, avec son pouvoir les scandales ne se comptent plus, chose qui a contribué à freiner toute bienveillance de traitement à l’égard des fonctionnaires. Tandis qu’il continue à considérer les irrédentistes de Kidal comme des supers hommes, ceux-ci, sans se lasser, se narguent du Mali et ont libre cours à leur propension à sa partition, sous les yeux  parfois moqueurs de Barkhane et de la Minusma. Et ceci est désolant de savoir que le conflit du nord s’est volontairement transporté au centre où les populations ont pratiquement cessé de vivre.

Au lieu de prendre ce problème à bras-le-corps, il se fut acheter un avion pour son confort personnel à coup de plusieurs milliards, pour lequel l’on ne connaît pas encore le prix exact, et entouré de magouilles qui ne finissent pas de se dissiper. Aucune volonté n’est affichée pour obtenir la lumière sur cette affaire insultante. Après cette affaire, beaucoup d’autres sont survenues qui rongent l’être malien. L’on ne citera pas toutes, mais, quelques unes : par exemple, l’affaire des engrais frelatés, des tracteurs, des avions cloués au sol, celle du Maire de Bamako, de Bakary Togola, toutes ces affaires, aucune n’a été jugée et les auteurs condamnés. Mêmes l’affaire des putschistes est en voie de se terminer en queue de poisson, alors que plus d’une vingtaine de personnes ont été assassinées et enterrées sauvagement par eux. Les maliens, d’une manière générale, attribuent cet état de fait à la confiscation du pouvoir au service d’un clan que ceux qui sont en dehors ont obligation de servir. Et le Président ne facilite pas la compréhension en disant que l’achat de l’avion avait pour souci de limiter les dépenses liées à ses déplacements, alors qu’il voyage tout le temps de façon coûteuse, aux frais des contribuables maliens. Ses voyages ont été plus chers que ce qu’il voulait éviter. Il est admissible de soutenir que pour la grandeur du Mali son Président ne doit pas raser le mur devant les autres Présidents si seulement il rationnalisait ses charges propres. Ce n’est malheureusement pas le cas ici.

Enfin, l’application des différentes lois de programmation, militaire ou sécuritaire, peinent à gagner la confiance des Maliens, qui sentent en dessous des malversations au profit de leurs gestionnaires au détriment de ces forces.

Pour tout dire, les fonctionnaires, qui avaient espérer qu’avec ce pouvoir, beaucoup de plaies seront cicatrisées en leur octroyant des conditions meilleures, ont vite déchanté. L’augmentation de leurs salaires n’a pas dépassé vingt pour cent. Pour qui connaît le niveau de salaire au Mali, ce n’est rien. C’est pourquoi, des bras de fers sociaux ont jalonné le pouvoir du prince du jour. Il faut croire aussi que par son attitude, IBK  a exacerbé la demande sociale,  en face des magistrats et des agents de la santé, et plus tard, en face des enseignants. C’est pourquoi l’on se pose la question,  s’il n’entend que sa voix, ou s’il est mal conseillé, ou s’il n’est pas paresseux en tant que bourgeois, ou s’il n’est pas tout simplement insouciant du trou abyssal dans lequel se trouve le Mali, sinon il est difficile de croire qu’il manque de courage pour remettre chaque citoyen ou toute autre personne agissant dans les intérêts du peuple malien à sa place. Il est devenu tellement laxiste et complaisant que son slogan qui faisait honneur, le Mali d’abord, a été reconsidéré finalement comme ma famille d’abord. Pour bon nombre, toutes les nominations à des postes de responsabilités passent par la caution de la famille présidentielle qui est censée être invitée à toutes les soupes. Contrairement à ce qui doit être une logique, les militants de son parti, le RPM, sont relégués au rang de bétail d’ameublement politique. Par rapport à eux, mêmes ceux qui lui donnaient des coups de grâce avaient plus de considération à ses yeux. Les élections législatives dernières sont venues s’ajoutées aux complications dans les affaires de l’Etat. Les désespérés d’une telle déception, qui se trouvent en dèche, voyant l’horizon de l’année 2023, supposée année des élections présidentielles prochaines, pointer du nez, pensent à faire défection dans ses soutiens.  Certains ne souhaitent même plus qu’il termine son mandat, quitte à violer la constitution, filant un mauvais coton au mali qui ne demande que la stabilité. Ne dit-on pas souvent que chacun son tour chez le coiffeur, pour celui qui sait attendre ? En matière d’Etat, les simples conjectures ne suffisent pas pour se lancer dans l’aventure. Il faut aller avec assurance. Des mots magiques comme « si on le laisse continuer… », « s’il ne quitte pas… » , doivent-ils suffire à déloger quelqu’un qui a été élu démocratiquement pour, en plus, un deuxième mandat , ou les Maliens sont encore à l’âge de la pierre taillée pour qu’un Président s’installe sur leur tête malgré eux. Le président n’est dans aucun bureau de vote. Ce sont des maliens censés honnêtes qui gèrent les votes, pas lui.

Quoi qu’on en dise, la page du Président ne peut être peinte totalement en noir. Des actes positifs existent même s’ils ne sont pas suffisants, et le mali ne sera jamais pris par des djihadistes tant que nous continuons à bénéficier de l’appui de la Communauté internationale. Cette communauté internationale, même si elle semble indolente pour le goût des maliens, elle se tue à clamer fort que le mali restera, envers et contre tout, indivisible. Il  est même impensable qu’elle abandonne le Mali  pour s’acoquiner avec des gens qui sont légalistes le jour et terroristes la nuit.

De ce fait, il y a à croire que les Maliens, dans l’ensemble, doivent se ressaisir et travailler pour le bien du Mali, en cessant de continuer à renflouer leurs poches au préjudice de leur pays pour venir, par la suite, jouer à la victimisation. Et chaque Malien a intérêt à accompagner le Président jusqu’à la fin de son mandat, de façon probe pour qu’il le transmette dans des meilleures conditions . Et le pouvoir doit également savoir que les travailleurs ne sont pas là exclusivement pour servir leurs intérêts à eux seuls. Autrement, toutes les cellules possibles ont été mises en œuvre pour lutter contre la corruption et la délinquance financière, mais elles ont toutes échouées parce que ceux-là  mêmes chargés de les animer n’ont pas d’avenir, eu égard à leurs revenus, sans commettre des malversations, alors qu’on leur oppose des institutions budgétivores du labeur de leurs efforts. De plus en plus, ils n’ont plus espoir, à cause des politiques inadéquates pour l’emploi, de voir leurs enfants prendre leurs familles en charge, lorsqu’ils iront à la retraite. Penser dans ces conditions à produire scientifiquement, est un leurre.

Il faut que la justice soit réellement indépendante et sévisse de façon impartiale, pour que les maigres ressources de l’Etat soient sauvegardées et redistribuées de façon équitable.

 

 

 

 

 

 

L'ETAT DE DROIT

Cette notion, d’origine allemande (Rechtsstaat), a été redéfinie au début du vingtième siècle par le juriste autrichien Hans Kelsen, comme un État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée. Dans ce modèle, chaque règle tire sa validité de sa conformité aux règles supérieures. Un tel système suppose, par ailleurs, l’égalité des sujets de droit devant les normes juridiques et l’existence de juridictions indépendantes.

Le respect de la hiérarchie des normes

L’existence d’une hiérarchie des normes constitue l’une des plus importantes garanties de l’État de droit. Dans ce cadre, les compétences des différents organes de l’État sont précisément définies et les normes qu’ils édictent ne sont valables qu’à condition de respecter l’ensemble des normes de droit supérieures. Au sommet de cet ensemble pyramidal figure la Constitution, suivie des engagements internationaux, de la loi, puis des règlements. A la base de la pyramide figurent les décisions administratives ou les conventions entre personnes de droit privé.

Cet ordonnancement juridique s’impose à l’ensemble des personnes juridiques. L’État, pas plus qu’un particulier, ne peut ainsi méconnaître le principe de légalité : toute norme, toute décision qui ne respecteraient pas un principe supérieur seraient en effet susceptibles d’encourir une sanction juridique. L’État, qui a compétence pour édicter le droit, se trouve ainsi lui-même soumis aux règles juridiques, dont la fonction de régulation est ainsi affirmée et légitimée. Un tel modèle suppose donc la reconnaissance d’une égalité des différents sujets de droit soumis aux normes en vigueur.                                                                                                                              

La hiérarchie des normes

L’égalité des sujets de droit

L’égalité des sujets de droit constitue en effet la deuxième condition de l’existence d’un État de droit. Celui-ci implique que tout individu, toute organisation, puissent contester l’application d’une norme juridique, dès lors que cette dernière n’est pas conforme à une norme supérieure. Les individus et les organisations reçoivent en conséquence la qualité de personne juridique : on parle de personne physique dans le premier cas, de personne morale, dans le second.

L’État est lui-même considéré comme une personne morale : ses décisions sont ainsi soumises au respect du principe de légalité, à l’instar des autres personnes juridiques. Ce principe permet d’encadrer l’action de la puissance publique en la soumettant au principe de légalité, qui suppose au premier chef le respect des principes constitutionnels. Dans ce cadre, les contraintes qui pèsent sur l’État sont fortes : les règlements qu’il édicte et les décisions qu’il prend doivent respecter l’ensemble des normes juridiques supérieures en vigueur (lois, conventions internationales et règles constitutionnelles), sans pouvoir bénéficier d’un quelconque privilège de juridiction, ni d’un régime dérogatoire au droit commun.

Les personnes physiques et morales de droit privé peuvent ainsi contester les décisions de la puissance publique en lui opposant les normes qu’elle a elle-même édictées. Dans ce cadre, le rôle des juridictions est primordial, et leur indépendance, une nécessité incontournable.

L’indépendance de la justice

Pour avoir une portée pratique, le principe de l’État de droit suppose l’existence de juridictions indépendantes, compétentes pour trancher les conflits entre les différentes personnes juridiques en appliquant à la fois le principe de légalité, qui découle de l’existence de la hiérarchie des normes, et le principe d’égalité, qui s’oppose à tout traitement différencié des personnes juridiques. Un tel modèle implique l’existence d’une séparation des pouvoirs et d’une justice indépendante. En effet, la Justice faisant partie de l’État, seule son indépendance à l’égard des pouvoirs législatif et exécutif est en mesure de garantir son impartialité dans l’application des normes de droit.

Par ailleurs, les juridictions doivent être en mesure de confronter les différentes normes, afin de juger de leur légalité, y compris s’il s’agit de règles ayant un rang élevé dans la hiérarchie. Une loi ou une convention internationale contraire à la Constitution doit ainsi être écartée par le juge et considérée comme non valide. L’État de droit suppose donc l’existence d’un contrôle de constitutionnalité. Compte tenu du caractère complexe d’un tel contentieux, Kelsen a proposé de le confier à une juridiction unique et spécialisée, ayant la qualité de Cour constitutionnelle.

L’État de droit est avant tout un modèle théorique. Mais il est également devenu un thème politique, puisqu4il est aujourd’hui considéré comme la principale caractéristique des régimes démocratiques. En faisant du droit un instrument privilégié de régulation de l’organisation politique et sociale, il subordonne le principe de légitimité au respect de la légalité. Il justifie ainsi le rôle croissant des juridictions dans les pays qui se réclament de ce modèle.

MOTS-CLÉS :

·         INSTITUTIONS DE L’ETAT

·         ETAT

 

LE POIDS DE LA DEMOCRATIE

  La démocratie parce qu’elle est basée sur le respect de l’autre est et sera toujours mathématiquement supérieure à la dictature. La démocratie est participative donc plus motivante et encourage plus de créativité et d’innovation qui sont essentielles au progrès technique et social.

Par définition la bonne gouvernance c’est lorsque les décisions sont prises dans l’intérêt général et non dans l’intérêt particulier d’une classe réduite. La bonne gouvernance conduit toujours à un élargissement de la classe moyenne. En économie une classe moyenne suffisante est le meilleur moteur de la croissance et du développement.

La démocratie ne doit pas être jugée à travers son application actuelle dans certains pays où il y a encore beaucoup de dysfonctionnements. Les mécanismes de contre-pouvoir ne fonctionnent pas bien. Les évaluations et contrôles sont presque inexistants. Lorsque ces évaluations existent les sanctions ne sont jamais prises car l’intérêt général est oublié au profit d’une classe de protégés.

Sans contre-pouvoir la politique chez nous fonctionne comme la mafia. C’est des groupes d’intérêt qui se forment autour de certains décideurs pour violer la loi et les procédures dans l’impunité. Pour sa survie cette mafia s’est élargie avec l’avènement de la démocratie. En plus de certains juges et de certains  officiers supérieurs est venus s’ajouter certains leaders religieux et des chefs traditionnels. Oui ces mêmes chefs traditionnels que la révolution de Modibo Keita avait balayés. Ils ont été réhabilités par IBK à travers l’accord d’Alger sans que le peuple dans son ensemble soit consulté. On oublie que la chefferie traditionnelle est anti-République et anti-démocratique. Il s’agit de privilèges indus attribués aux fils de… Donc adieu l’égalité de chance pour tous les maliens. Les fils de pauvres devront se battre plus pour réussir et les fils de auront des passerelles. Plus grave c’est qu’en ouvrant la boite de Pandore à travers l’accord injuste d’Alger on a encouragé le communautarisme et l’identitarisme. On est plus malien d’abord mais Touareg, Peulh, dogon, bambara etc…. C’est des mouvements et associations ethniques qui se créent au su et vu de tous. Toutes choses qui violent le consensus de la première république. La question c’est où va s’arrêter cette remise en cause des valeurs fondatrices de la République du Mali ? Allons nous remettre en cause notre système de un homme une voix? Allons-nous remettre en cause notre laïcité basée sur la tolérance envers l’autre ? Allons-nous remettre en cause notre appartenance à toutes les régions du Mali comme on nous l’a appris à l’école des années 1960 ?

Voilà le vrai combat pour les maliens. C’est celui de l’égalité et la justice. C’est celui des chances égales pour tous de Kidal à Kayes et qu’on soit riche ou pauvre, bambara ou Touareg.

Les contre -pouvoirs doivent fonctionner à nouveau et nous en faisons tous partie : juge, cadre, officier, entrepreneur, société civile, etc….

Battons nous pour des principes et valeurs qui gagnent et qui feront de notre pays le plus attractif et où il fera bon vivre.

Harouna  Niang

SUITE DES ARTS ET MYTHES DU MALI

Il est une évidence que l’islam n’a pas tué au Mali les croyances mythiques traditionnelles.

Aujourd’hui, les maîtres de la magie n’ont pas disparu. Ils se regroupent dans des sociétés ésotériques, ouvertes uniquement à des initiés qui ont suivi un enseignement durant de longues années. Ainsi, le Kômo des bambara, en particulier dans la région de Bélédougou, se répartit en sept classes d’initiés qui ne gravissent les échelons qu’après sept années passées dans chaque classe. De sorte qu’un jeune garçon qui commence son initiation à sept ans devra apprendre la vie et la géomancie pendant quarante-neuf ans, et ne pourra espérer devenir grand maître qu’à l’âge de cinquante-six ans..
L’initiation, bien entendu secrète, se déroule toujours la nuit. Elle commence par une grande fête villageoise, à laquelle participent encore les familles des Timidé, candidats retenus peu après leur circoncision. Après le dernier repas familial, les jeunes gens partent pour leur long stage. Ils apprendront la musique et la danse sacrées, se formeront à la souffrance, s’initieront aux codes secret du Kômo, aux paroles magiques, à la géomancie, à la philosophie. C’est en fonction de leur assiduité et de leur force de caractère qu’ils graviront les échelons de la société secrète. De Timidé, ils peuvent devenir Tinto, initiés primaires mais déjà autorisés à nettoyer les sites sacrés. Plus tard, devenus Niegela, ils auront la charge de la conservation du matériel rituel.. Puis, ayant accédé aux premiers secrets, ils seront Dalasigi, gardiens des institutions  et chargés d’assurer la police de la société Kômo. Quand ils auront appris tous les cris d’animaux et la manière de s’en servir pour communiquer avec les génies, ils accéderont au grade de Korola. Rares sont ceux qui deviennent Nafon, ou dépositaires du code secret des grands prêtres . Ces derniers, au sommet de la pyramide, portent le titre de Dienfa, c’est-à-dire dignitaires du Kômo, grands maîtres de la géomancie..
L’initiation oblige les stagiaires, à chaque stade de leur formation, à respecter le secret le plus absolu.. Une autre société, le Dôo, s’entoure d’un tel secret qu’il n’est permis de rien dire ni de sa signification ni de sa structure; la moindre indiscrétion est passible de la peine de mort..
Plusieurs autres sociétés secrètes existent encore au mali, particulièrement parmi les bambara, mais aussi chez les Sénoufos-Minianka et les Bobo. Partout, l’initiation commence  peu après la circoncision qui ouvre à la vie, donc à la connaissance.

LA FORCE DES LOIS DE LA REPUBLIQUE

Pour ne pas choquer les différents concepts traitant de la forme républicaine d’un Etat, la définition  donnée par  Vikipédia  semble être plus près de l’exactitude. Selon ce site d’abreuvoir de données dans tous les domaines, « la République désigne un mode de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par des personnes élues. Une République est typiquement antonyme d’une monarchie héréditaire, mais n’est pas toujours synonyme de démocratie.

La République est en 2020 la forme de régime politique la plus répandue : sur 197 pays, 151 sont des républiques ».

En toute évidence, d’après cette définition liminaire de la république, le pouvoir s’acquiert par les élections, et pas autrement. Les élections ne se font pas ex-nihilo. Elles se fondent sur des textes dont la constitution est le plus fondamental, étant la matrice qui donne naissance à toutes les lois régissant cette république.  Ainsi, toute loi qui ne lui est pas conforme est anticonstitutionnelle. La constitution, elle-même, est une émanation de la volonté du peuple, qui décide, dans un Etat souverain, des règles qui répondent mieux à ses aspirations. C’est elle qui définit les institutions, la désignation de leurs membres, le mode de leur exercice et la durée de leur vie.

Ainsi, en référence à la dernière constitution du mali, du 25 février 1992, survenue à la clôture des évènements de mars 1991, dont le Président de la République s’engage à faire respecter (art.37 de la constitution) et dont il en est le gardien(art.29 de la même constitution), le Mali est une république dont le Premier Responsable doit être élu démocratiquement. Pour cette élection comme celle des autres fonctions électives, les lois strictement peaufinées permettent aux citoyens, si elles ne sont pas biaisées par ceux qui défendent leurs intérêts propres, de désigner de façon éclairée leurs dirigeants.

Malheureusement, pour des raisons liées à de multiples facteurs ou paramètres, ceux qui ont eu en charge de leur organisation et proclamation n’ont pas été toujours dignes de la confiance du peuple, créant, comme ce fut le cas récemment, des frustrations, des mécontentements, qui se résument en une injustice, ajoutant du coup, par revers de la médaille, à d’autres insatisfactions,  dont les conséquences ont conduit à l’idée de l’illégitimité du pouvoir.

Comme toujours, dans pareils cas, la dégénérescence du contrat  de conformisme qui lie le peuple à ses dirigeants peut être attisée. Ainsi, virent le jour des regroupements, tels que la CMAS, le FSD, l’EMK  et autres, qui demandent la démission du Président du pouvoir, puisqu’aucun déni ne vient contester la véracité de la mauvaise gouvernance actuelle, et en conséquence, du mécontentement qui s’accumule au fil du temps.

Mais, cependant, aucune disposition de la constitution ne prévoit une possibilité légale de démission forcée du pouvoir du Président par une partie de la population, même si elle a tendance à gagner une adhésion importante.

En effet, on ne fera pas fi que beaucoup de Maliens, qui sont en déphasage avec les contestateurs, adoube le Président et demeurent dans la logique de le soutenir jusqu’au terme de son deuxième mandat. Ce qui est vrai que ce dernier ne s’est pas imposé de lui-même aux Maliens. Il a été élu, jusqu’à preuve de contraire. Et s’il a obtenu le pouvoir par des voies détournées des lois, c’est aux organes chargés de veiller à la sincérité des scrutins qu’il faut s’en prendre, qui n’ont certes pas jouer leur rôle tel que souhaité par tous. La culture de l’honnêteté leur a manqué comme à beaucoup d’autres responsables qui ne jouent la musique que pour leurs oreilles.

Selon notre arsenal juridique, le Président de la République n’est pas responsable de l’action gouvernementale qui incombe aux Premier Ministre et Ministres. Si c’était le cas, l’on pouvait engager contre lui une motion de censure.

Au demeurant, le droit à la manifestation est protégé par l’article 5 de la constitution, et même d’association et de cortège, car aucun pouvoir ne peut gagner l’unanimité. L’histoire nous enseigne, dans ce cas, qu’aucune manifestation ordinaire et règlementée ne peut conduire au renversement d’un pouvoir si ce n’est par un coup d’Etat de l’armée. Par rapport à cela, l’article 121 ne peut être plus clair : « Le fondement de tout pouvoir en République du Mali réside dans la constitution.

La forme républicaine de l’Etat ne peut être remise en cause. Le peuple a droit à la désobéissance  civile pour la préservation de la forme républicaine de l’Etat.

Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien ».

C’est pourquoi, quand une manifestation dépasse le cadre de la légalité, les services compétents pour la répression se mettent en branle. La stabilité du pays le commande. Imaginez une nation dans laquelle, à chaque fois qu’une partie de la population n’est pas contente, il faut renverser le pouvoir, parce que ceux qui viendront par ces moyens ne sont pas toujours assurés de la caution de tous. Ce serait alors l’éternel recommencement auquel un Etat crédible ne peut se soumettre. Cela fait qu’il n’y a pas mieux que les urnes pour l’alternance politique. C’est dire, enfin, que la mentalité malienne doit redevenir plus honnête pour pouvoir combattre un pouvoir corrodé. Qu’es-ce qui coûte à chaque responsable ou citoyen, à son niveau, de refuser d’exécuter l’ordre du pouvoir lorsqu’il est illégal. La baïonnette intelligente sied en ce moment. Quand le Chef est honnête, il redresse les malhonnêtes de son peuple, et quand il est malhonnête, il incombe aux citoyens de le redresser en ne le suivant pas dans ses errements.

Tout autant il est difficile d’admettre que le Président dissolve l’Assemblée Nationale en vertu de l’article 42 de la constitution qui n’a pas encore fini de s’installer sans revoir toute la chaîne qui a conduit à la situation de révolte de certains Maliens.

La Cour Constitutionnelle est une haute juridiction qui est souveraine dans ses décisions, et n’est pas exempte d’erreurs d’appréciation comme toute autre juridiction. Il faut rapidement revoir les textes qui la régissent quant au mode de désignation de ses membres,  à sa composition et son fonctionnement pour éviter de tomber dans des travers s’il y en a eus.

On regrettera que dans le domaine judiciaire, le Président de la République a la main haute. Il est le président du Conseil Supérieur de la Magistrature qui décide du sort des Magistrats, comme détenant la majorité à l’Assemblée Nationale, il se retrouve avec six sages à la Cour Constitutionnelle par la désignation de ses membres actuellement. Les membres de la Cour Suprême sont également nommés par lui.

Mais tout cela, il est souhaitable que les acteurs de ces hautes fonctions acceptent qu’ils demeurent là pour toute une nation mais pas pour un homme, et qu’ils prennent leurs décisions sous la seule autorité de la loi et de l’intérêt du peuple.

Je me résume, en disant qu’en cas de dissolution de l’Assemblée Nationale, le Président de la République ne peut pas mettre en œuvre des pouvoirs exceptionnels en violation des dispositions de l’article 50 de la constitution qui détermine dans quel cas les mesures exceptionnelles sont prises, sur consultation du Premier Ministre, des Présidents de l’Assemblée Nationale  et du Haut Conseil des collectivités ainsi que de la Cour Constitutionnelle. Il pourra, en l’occurrence, organiser des élections générales vingt et un jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.

Est-ce cela peut être le cas avec la Cour Constitutionnelle qui … «  comprend neuf membres qui portent le titre de Conseillers avec un mandat de sept ans renouvelable une seule fois ». Il n’est prescrit nulle part dans les dispositions constitutionnelles la mise à fin de service avant terme de cette Cour, sauf que l’article 92 de cette constitution dispose : « Qu’en cas de décès ou de démission d’un membre, le nouveau  membre nommé par l’autorité de nomination concernée achève le mandat commencé ». Cela veut dire que si feu Modibo Tounty Guindo avait été nommé par le Conseil Supérieur de la Magistrature, c’est ce même Conseil qui doit nommer son remplaçant.

Il n’est superfétatoire d’affirmer que le respect des lois de la République est un gage de bon fonctionnement de l’Etat, qui gagne ainsi en stabilité.

 

QUE COMPRENDRE DU RASSEMBLEMENT ORGANISE PAR LA CMAS,LE FSD ET EMK?

A l’appel des organisations suscitées, plusieurs partis politiques, associations et de regroupements de la société civile, ont répondu présents au rassemblement qui s’est tenu au Boulevard de l’Indépendance de Bamako, le 05 Juin 2020. Toutes les voies adjacentes à ce Boulevard avaient été prises d’assaut par toutes sortes de couches socio professionnelles, économiques, politiques.
La question qui mérite d’être posée dans pareil cas, c’est qu’est-ce qui motive un tel engouement à braver même la Covid-19 qui fait des ravages pour aller exprimer sur la place publique son mécontentement ? La réponse ne peut être seulement liée au charisme de l’Imam Mahmoud Dicko, même si ce dernier avait été Président du Haut Conseil Islamique et jouit encore de la popularité, voire de notoriété au sein de landerneau musulman, il est adossé à une CMAS qui a pour gouvernail Kaou Djim, et dont il est le porte-étendard. Même si, par ailleurs, il est assuré de l’appui inestimable du Chérif de Nioro, M’Bouillé Hamaoula Haïdara. Le doute n’est pas permis d’affirmer, en effet, que la CMAS est une organisation politico-religieuse depuis sa création. Ses fondateurs ne l’avaient pas nié et ses membres originels se tirent essentiellement parmi les religieux qui la financent. Et il n’y a pas à craindre de dire que la force de l’Imam Dicko réside dans cette organisation qui gagne du terrain dans la sphère politique, au point d’avoir des velléités de concourir aux différents suffrages comme celui des législatives dernières. Certains créditent  son mentor d’avoir des visées pour les présidentielles de 2023. Donc, l’on ne se serait pas trompé de soutenir que la réussite du rassemblement du 05 juin trouve crédit grâce au charisme de Dicko, des bénédictions du Chérif de Nioro et du cartel musulman. D’ailleurs, le Chérif, tout en proclamant sa volonté de rester légaliste, et l’imam Dicko, ne cachent pas leur satisfaction de voir le raccourci du pouvoir du Président de la République, avant termes, si les circonstances le permettaient. Toutes les raisons qui restent à approfondir par rapport aux intérêts et objectifs ont été avancées pour expliquer cette rupture.
 A côté, alors, ont profité le FSD, EMK et autres qui n’ont pas la carrure du succès si éclatant d’un tel événement qui a ébranlé la République jusque dans ses fondements. A eux seuls, ils n’auraient pas pu réunir autant de monde, à se dire la vérité, parce qu’ils portent aussi en eux une crise de crédibilité.
Il faut comprendre aussi et alors, par ricocher et en l’occurrence, qu’à présent, le Mali regorge d’un nombre important de mécontents du régime parmi lesquels comptent tous les frustrés de la mauvaise ou parfois fruste gouvernance, les enseignants, les victimes des dernières élections, qui ont rallié la cause du rassemblement. Trop de récriminations ont été accumulées contre le pouvoir en place que l’on accuse d’autisme si ce ne sont pas ses intérêts propres. Trop d’affaires qui exigent un coup d’accélérateur souffrent de latence par la faute de certains responsables politico-juridico-administratifs.

Il importe enfin, et vu l’urgence, de nettoyer les écuries qui ne sentent pas la population, étant donné que le mali ne peut pas s’offrir le luxe de faire fi de notre constitution par un renversement de pouvoir par la force et de revenir dans l’immédiat sur les résultats des élections proclamés solennellement par la Cour Constitutionnelle, même si celle-ci est contestée, de régler le litige, et cela est dans les cordes du Gouvernement, né de l’application de l’article 39 du statut particulier des enseignants grévistes, et penser à redresser la barre de la gouvernance en revoyant les structures de commandement qui n’y répondent pas valablement ou mal conçues, encourager et aider celles qui nourrissent la volonté de mieux servir le pays.
En conclusion, la porte ouverte au dialogue prôné par la partie gouvernementale et les contestataires laisse entrevoir la possibilité de trouver un terrain de compréhension en prenant des mesures urgentes et adéquates allant dans le sens de l’aspiration du peuple. Pour cela, une réunion autour d’une table pour discuter de ces mesures est recommandable. 
Au moment même où notre article est terminé, nous apprenons que la conférence qui avait été annoncée par la CMAS, le FSD et le EMK s’est bien tenue ce jour 08 juin 2020. Selon les différentes déclarations de ses initiateurs, le mouvement a reçu l’adhésion de plusieurs partis politiques et associations qui sont tous déterminés à en découdre avec le pouvoir. Ainsi le mouvement élargi envisage des actions dans les prochains jours ou semaines en vue de la démission du Président de la République. Pour ce faire, une assemblée générale de tous les adhérents est prévue pour jeudi prochain, le 11 juin, au cours de laquelle la restitution des démarches entreprises dans le but de l’aboutissement de la lutte sera opérée.

SUITE DES ARTS, RELIGIONS ET MYTHES

I-les Hommes du refus:

Parmi les véritables sédentaires actuels, les Maliens se repartissent entre le groupe manding (40% de la population), le groupe soudanais (20%) et le groupe voltaïque (12%). Le premier comprend les Bambara qui forment la plus importante (environ 32%) des minorités nationales, les Malinké et les Dioula. Le second groupe rassemble les Sarakollé, les Songhoï et les Dogon. Dans le troisième, enfin, se retrouvent les Senoufo-Minianka et les Bobo. A ces grands groupes, il faut ajouter d’autres minorités souvent considérées comme des sous-groupes : Ouassoulonké, Diawara, Khassonké et Toucouleur.
Les Bambara occupent la région de Ségou –où ils ont fondé un puissant royaume au XVIIè siècle —, le Bénédougou (au nord de Bamako), le Kaarta (à l’ouest et au nord de Bamako) et tout le sud de la capitale. En réalité, ils ont essaimé un peu partout, se mélangeant avec les autres ethnies, aidés qu’ils étaient par une langue devenue langue véhiculaire de fait.. C’est peut-être aussi leur revanche sur l’histoire.
Hormis les royaumes —musclés mais éphémères— de Ségou et de Kaarta, les Bambara n’ont pas, en effet, fondé d’empire. Réfractaires à toute autorité— à toute idéologie, pourrait-on dire—, ils sont « ceux qui refusent un maître » (Ban-Mâna, que les colonisateurs prononcèrent « Bambara »). Selon une autre thèse, le mot viendrait de bamba (crocodile). Mais d’après l’interprétation la plus répandue, les Bambara seraient réellement  des « hommes du refus », ayant, au cours de leur histoire, refusé aussi bien les empereurs que les prophètes. La preuve en est que, même lorsqu’ils organisèrent le royaume de Ségou, ils appliquèrent une règle démocratique pour le moins originale : on remplaçait régulièrement le roi… en l’assassinant. A preuve également leur opiniâtre résistance à l’islamisation menée à la pointe de l’épée au XIXè siècle par El Hadj Oumar  ; et à présent encore, les Bambara comptent parmi les Maliens musulmans les moins rigoristes —quand ils ne sont pas tout simplement restés animistes, malgré la persistance de l’islam venant de Tombouctou, en plus.
II-Religions et mythes
Pour le Mali, Tombouctou a été la porte d’entrée principale de l’islam. Tombouctou devait accueillir  au cours des années quatre-vingt les cérémonies célébrant, pour les musulmans du monde entier, le début du XVè siècle de l’hégire (ère musulmane commençant en l’an 622 de l’ère chrétienne. L’islam voulait ainsi rendre  hommage à cette ville millénaire qui fut, voici quelque sept cents ans , l’une de ses métropoles culturelles. Hommage également au Mali, dont l’histoire a déterminé depuis le VIIIè siècle de l’ère chrétienne, l’islamisation de l’Afrique noire.
Ce fut un islamisme adapté. Ainsi, les grands noms de l’histoire malienne appartiennent aussi en effet  à l’histoire de l’Afrique musulmane. C’est au nom de l’islam que les Almoravides détruisirent  en 1076  l’empire du Ghana. C’est son fastueux pèlerinage à la Mecque en 1325 qui fit connaître au monde l’empereur kankan Moussa du Mali (ou Mandé) ; accompagné par soixante mille porteurs, dont cinq cents esclaves portant chacun un bâton d’or pesant deux kilos et demi, il éblouit le Caire en offrant au Sultan cinquante mille dinars et la Mecque en distribuant vingt mille pièces d’or aux pauvres. Plus près de nous, au XIXè siècle, c’est toujours au nom de l’islam que se sont créés, combattus et disloqués les derniers royaumes : l’Etat théocratique des Peul du Macina et l’empire musulman qu’El Hadj Oumar voulut bâtir en proclamant la djihad contre les infidèles et les incroyants. C’est du reste El Hadj Oumar  qui est le père de la confrérie des Tidjiani d’Afrique de l’Ouest et, aujourd’hui encore, les fidèles venus de partout font le pèlerinage  de Deguimbere, près de Bandiagara, où l’ « émir de tous les croyants » disparut mystérieusement en 1864.
De cette longue et riche tradition religieuse, le Mali a gardé l’empreinte. Pas un village qui n’ait sa mosquée, que ce soit, dans la savane sahélienne, une modeste construction en banco juste décorée d’un œuf d’autruche perché en haut de sa tour, ou à Djenné, un majestueux édifice, chef-d’œuvre de l’architecture soudanaise, chanté par tous les chroniqueurs  arabes du Moyen Âge, avant d’éblouir les voyageurs européens du siècle passé. Partout, dans chaque village,  dans chaque quartier de chaque ville, les marabouts enseignent toujours à leurs talibés(jeunes disciples faisant à l’occasion office de serviteurs) les préceptes et les versets du Coran.
Curieusement, cependant, il n’existe pas au Mali de confréries religieuses rigoristes, comme au Sénégal. Hormis une infime minorité de Wahabites, les musulmans maliens (environ 80% de la population) sont fort loin d’être intégristes. Bien sûr, dans les écoles coraniques on apprend toujours par cœur les versets du Coran, on s’initie toujours à la philosophie et à la morale religieuse. Bien sûr, dès l’âge de sept ans, les talibés font toujours, par la mendicité, l’apprentissage de la vie, voyageant de ville en ville à la découverte du monde. Mais le Mali est très éloigné du prosélytisme qui animait les chefs guerriers d’antan. Car l’islam malien est resté fortement  teinté de l’animisme de toujours. Les Bambara, en particulier, continuent de pratiquer leur religion ancestrale, à laquelle ils ont en quelque sorte adapté l’islam.
Dieu est toujours Maa, tout au plus est-il devenu Maa N’Gallah parmi les musulmans. Car l’islam s’est facilement acclimaté grâce au monothéisme qui caractérise la civilisation de tous les groupes ethniques. Créateur et maître de l’univers, Dieu est unique pour tous les Maliens. Il s’appelle Irké chez les Songhoï, pour qui il est inaccessible autrement que par l’intermédiaire des esprits et des divinités secondaires. Il est Koulouikière chez les Senoufo ; mais après avoir créé l’univers, « il a fini son travail », et se repose laissant agir les esprits et les génies. Il a nom Amma ou Ammo dans la cosmogonie des Dogon, et gère le monde par la complémentarité et l’antagonisme permanent du fluide mâle et du fluide femelle qui émanent de lui.
Au dessous de cet Ëtre suprême  et absolu règnent les divinités secondaires, les esprits et les génies, qui protègent ou sanctionnent les hommes. Dans certaines régions du Mali, l’animisme est même total. Tout être, animal, végétal, minéral, est doté d’une âme. Car l’univers est formé de deux mondes, parallèles mais étroitement imbriqués dans le quotidien : le visible et l’invisible. Très couramment, à des époques précises correspondant au début d’une activité économique collective (labour ou pêche), ou à l’occasion de certaines circonstances, exceptionnelles ou non  (sécheresse ou départ en voyage), des cérémonies rituelles se déroulent encore dans la plupart des régions. On s’adresse aux esprits pour obtenir leur protection ou pour éloigner les maléfices, on consacre régulièrement les fétiches collectifs et les gris-gris individuels et familiaux.
L’islam n’a donc pas tué l’animisme. Les Touareg, musulmans dans leur totalité, comptent parmi les Maliens les plus pieux, mais ils ne se séparent jamais de leurs porte-fétiches. Mieux, certains sites, censés être sacrés aux yeux de tout musulman, n’en font pas moins l’objets  de rites animistes. Par exemple, la case sacrée et secrète de Kangaba, qui recélerait des objets saints rapportés de la Mecque, rassemble tous les sept ans les griots du Mandé venus pour la nettoyer ; au jour dit, après les incantations magiques, le toit de la case, affirme-t-on, se soulève tout seul  pour se déposer sur le sol et se laisser nettoyer suivant des rites  qui n’ont rien de commun avec la liturgie coranique. Et à la fin de ce toilettage, avec toujours les mêmes incantations, il remontait pour se fixer à sa place.
Ce mélange, somme toute harmonieux, d’islamisme et d’animisme a engendré un syncrétisme de fait dans la région de Gao, où les Songhoï, largement islamisés depuis mille ans, redécouvrent les  holé. Il s’agit de divinités secondaires de la cosmogonie traditionnelle qui assurent la liaison quotidienne entre les hommes et Dieu. Ils peuvent s’emparer d’un double de l’être humain qu’ils transforment en esclave, appelé holé-tam, et à travers lequel ils s’expriment, parlent et prédisent l’avenir. S’ensuivent alors des rites particuliers, où la danse et la parole inspirées (c’est-à-dire effectuées) par le holé servent à imiter le « possédé »à la magie.
Les Songhoï se souviennent  du reste que leur premier empereur, Sonni Ali Ber (1464-1492), était dâli, ou grand maître de la géomancie et de la divination. Les chroniqueurs  arabes ont transmis une image peu musulmane de ce terrible conquérant qui, semble-t-il, marmonnait toutes ses prières de la journée en une seule fois. Après quoi, il s’adressait à elles comme à des personnes, leur disant : « Maintenant, répartissez-vous tout cela entre vous, puisque vous vous connaissez bien les unes les autres… ». image peu pieuse en vérité, mais sans doute transmise dans un esprit de vengeance par les ulemas de Tombouctou, Sonni Ali Ber dut quelque peu malmener pour haute trahison.
Nous livrerons cette partie mystique et traditionnelle à l’article suivant,inchallah.
  

ACCORD DE OUAGA (2013)

 L’accord de Ouaga a été signé le 18 juin 2013 entre le
Gouvernement du Mali et les groupes armés du Nord,sous l’égide de la Communauté
internationale.
Cet accord prévoyait la reconnaissance de tous les signataires de l’intégrité
territoriale du Mali,son unicité et sa forme laïque. Ceci est conforme au préambule de la
constitution malienne du 25 février 1992 qui en son deuxième tiré dispose : …s’engage
solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’Etat,et à son troisième tiré :
“réaffirme sa détermination à maintenir et à consolider l’unité nationale “et en ses articles 25 et
suivants,il est réaffirmé le caractère indivisible du Mali,les articles 114,115 et 116 prônent que
…”ceux qui (les traités) comportent cession,échange ou adjonction de territoire,ne peuvent
être approuvés ou ratifiés qu’en vertu de la loi. …Nulle cession,nul échange,nulle adjonction de
territoire n’est valable sans le consentement du peuple”.C’est le Président de la République qui
négocie et ratifie les traités,à l’exception donc de ceux mentionnés dans les articles suscités qui
imposent des formes. Entre le Mali et un autre Etat,la République du Mali peut conclure des
accords d’association ou de communauté comprenant abandon partiel ou total de souveraineté
en vue de réaliser l’unité africaine (art.117). Quant à la révision de la constitution,l’initiative
appartient concurremment au Président de la République et aux Députés. Le projet doit être voté
par l’Assemblée Nationale à la majorité des deux tiers de ses membres, et sa révision n’est
définitive qu’après avoir été approuvée par référendum.. “Aucune procédure de révision ne peut
être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. La forme
républicaine et la laïcité de l’Etat ainsi que le multipartisme ne peuvent faire l’objet de révision”.
(art.118).
Ainsi la constitution malienne boucle ce débat qui ne donne aucune chance à une
remise en cause de la forme actuelle de l’Etat,en prenant en compte l’expression en masse du
peuple à laquelle l’on assiste actuellement.
Ligne de Force : Pourparlers d’Alger : Le 24 juin 2014,une
feuille de route a été consentie entre les protagonistes qui ont convenu au respect de l’accord de
Ouaga, sauf à lui trouver un contenu acceptable par tous. Cette feuille de route prévoyait la mise
en place à la deuxième phase des négociations ayant débuté le premier septembre quatre groupes
thématiques (voir:Négociations d’Alger : La Feuille de route de la scission du ….).
Donc au regard,de ce consensus commun,les négociateurs étaient amenés à croire
que les pourparlers connaîtront un dénouement heureux et rapide. Mais à la surprise générale,le
MNLA à l’ouverture de la phase II a remis à table des velléités de fédéralisme supposées prise
en compte dans les précédentes signatures d’accord,d’où la question de savoir la valeur juridique
de l’accord de Ouaga et de la feuille de route.
Pour tout juriste,et sous tous les cieux,les conventions librement signées entre parties
ont force de loi. L’article 77 du code des obligations du mali et plusieurs textes internationaux sont assez éloquents sur ce sujet. Je
vois mal la Communauté internationale se prêter à un jeu de ping-pong, faisant et défaisant des
conventions au gré du vent ,encore moins l’Etat malien qui n’y a pas intérêt.
C’est dire que l’Accord d’Alger nous a ramené de loin en arrière, même s’il prévoit que les dispositions non contraires de l’Accord de Ouaga s’appliquent.