Le Mali en entier était à l’honneur hier avec le ballet des Chefs d’Etat du continent et du Président français, François Hollande et autres. De mémoire récente il n’y a jamais eu autant de marque d’estime et de solidarité envers le Peuple malien. C’est ce qui fait que la journée du 19 septembre 2013 restera historique dans les annales, parce qu’aussi elle met, il me semble, fin à une crise institutionnelle et sécuritaire très grave. Le Mali venait de faire l’objet d’agression, de coup d’Etat et d’occupation des 2/3 de son territoire par des terroristes venus de tous bords.
Cela justifie le discours de son Président qui n’a pas tari d’éloges à l’endroit de ceux qui par humanité ont accepté de lui venir sans hésiter au secours, au moment précis oü il était menacé d’être emporté.
Mais, malgré tout, cette journée si mémorable dans l’esprit du Malien, ne peut pas être considérée au regard de la Constitution malienne comme point de départ du mandat du Président ainsi adulé. Le début de son mandat reste et demeure le 4 septembre 2013 à minuit, car c’est ce jour que la passation de témoin a lieu entre lui et le Président sortant; qu’il a prêté serment devant la Cour Suprême, en conformité à l’article 37 de la Constitution, à la suite de la proclamation définitive des résultats des élections par la Cour Constitutionnelle et a reçu en l’occurrence des mains du chancelier les armoiries. D’ailleurs cette date a été fixée par cette juridiction des sages qui ne souffre d’aucune ambiguïté et n’admet pas de remise en cause.
La date du 4 septembre est la vraie parce que l’investiture en tant que telle est l’acte de reconnaissance officielle par une autorité de l’attribution à une personne d’un pouvoir, d’un titre, d’une fonction ou d’une dignité.
La Communauté Internationale qui reconnaît désormais ce pouvoir légitime a le devoir de peaufiner son intervention, en empêchant coûte que coûte tout retour de revers des vaincus, en aidant le Mali dans sa volonté de tourner définitivement la page de l’ineptie par rapport à son développement, tant le sacrifice a été grand. Signant ainsi son retour dans le sillon de la démocratie, ce Pays est tenu de rester ouvert aux actions de lutte en vue de l’instauration durable de la paix dans le monde, et de la stabilité de ses voisins, de rompre d’avec le laxisme latent depuis plusieurs années. Tels sont aussi les engagements que le Président malien ne cesse de prendre par des termes comme “plus jamais ça”.
Month: September 2013
Les partis politiques au Mali
Google+.La constitution malienne du 25 Février 1992, en son Titre Premier, article 5, dispose : “L’Etat reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, le libre choix de la résidence, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation.” et en son Titre II, article 27 :”Le suffrage est universel, égal et secret.
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les citoyens en âge de voter, jouissant de leurs droits civiques et politiques.” et en son article 28 du même Titre :”Les partis concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi.
Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire, de l’unité nationale et la laïcité de l’Etat.”
Nous retiendrons pour commencer le seul membre de phrase qui donne l’assiette à la formation libre des partis politiques, c’est-à -dire la partie oü l’Etat reconnaît et garantit….la liberté d’association.
Ainsi faisant masse de ce membre de phrase de l’article 5 de la constitution, de la charte des partis et du code électoral, il est permis d’affirmer que tout citoyen, remplissant les conditions définies par la loi, peut former par adhésion d’autres citoyens une association politique dénommée parti politique. Mais qu’est-ce qu’un parti politique?
Par la définition consacrée, un parti politique est une association organisée qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune, dont elle recherche la réalisation, avec comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir. C’est donc une organisation au service d’une idée.
Est-ce que peut-on affirmer cela de nos partis politiques?
Au Mali, en faveur de l’affirmation du suffrage universel, base de toute démocratie, des partis se sont mis à se former, tant et si bien que certains ne comptent pas en leur sein plus de cent cinquante membres fidèles. Actuellement, il n’y a pas de gêne à avancer cent et quelques sur le territoire national, qui ne jouent aucun rôle positif vis-à-vis des citoyens. Un parti crédible, bien ancré et bien organisé a la mission de rempart entre le peuple et le pouvoir, de participation à la conduite des affaires publiques sans en faire partie forcément du gouvernement au pouvoir, l’éducation et la formation des militants. Un parti politique en vue de sa pérennité a l’obligation, à l’aide de la subvention de l’Etat dont il bénéficie, d’avoir une ligne politique claire, une philosophie à laquelle il fait adhérer ses membres par l’enseignement des droits et des devoirs, notamment dans un Pays oü la majorité n’a pas eu la chance d’apprendre les rudiments de la politique pluraliste, sauf sa conscience.
C’est dire qu’avec des partis dignes de ce nom il n’y a pas beaucoup de place à l’indépendant.
A cause des trahisons de toutes natures, les partis politiques maliens manquent de solidité. Alors il n’est pas rare que les partis apparemment importants, abdiquent devant des indépendants, perdent leurs députés à l’hémicycle Pour des raisons jusqu’ici ignorées le RPM, l’URD et le Miria sont les fruits de l’ADEMA-PASJ, et le Paréna et le Bara, plus tard, sont ceux du CNID, etc…. Faut-il, du moins avec des garde-fous, prendre des dispositions légales à l’effet de lutter contre le phénomène? Autrement le politique peut continuer à pêcher impunément, au mépris de ses électeurs.
Il est temps pour l’électeur malien de comprendre qu’en régime démocratique et pluraliste de surcroît il a le choix de la politique de son Pays et des représentants qui seront chargés en son nom de le diriger. Aucune corruption ne doit lui faire admettre des dirigeants qui vont contribuer, une fois au pouvoir, à compromettre son avenir et celui de ses enfants, de la Nation toute entière.
A l’heure, une volonté politique pourrait conduire au regroupement des partis avec l’imbibition des micros partis qui foisonnent inutilement le Mali.
Le Président de la République actuel, homme politique avisé, doit aider à la reconfiguration en terme de qualité du paysage politique qui est progressivement en perte de vitesse, eu égard au désintéressement dont il fait l’objet aujourd’hui de la part des Maliens.
Houskète!
Dans le Mali d’aujourd’hui, le Nord constitue un souci, à cause des derniers évènements qui l’ont marqué, notamment la rébellion de 2012. Celle-ci, à la différence des premières, s’est associée, pour mettre en débâcle l’armée loyaliste malienne, des djihadistes, en l’occurrence “les fous de Dieu”, composés d’Ansardine, du MUJAO et de l’Aqmi, alors que ses mécènes étaient organisés en Mouvement, le Mouvement National de Libération du Nord (MNLA).
Comme il est facile de constater, le mot national, bien que mal cadré, a, dans l’esprit de ceux qui ont des intentions indépendantistes, une assonance identitaire, territoriale, organisationnelle. Elle est soutenue de manière récurrente par cette pensée galvaudée de partition du Mali, en sachant qu’elle ne correspond à aucune réalité historique, qui donnait une autre configuration , n’eût été la domination coloniale.
Le colon en vue de sauvegarder ses intérêts s’est mis à tracer des frontières contestables. Mais malgré cet état de fait, au Mali, mis à part les peaux dites blanches, toutes les ethnies vivent en symbiose. La discrimination fondée sur la couleur ou la race y est inconnue d’une manière générale. C’est pourquoi la majorité des Maliens épousent mal, parce que ne comprenant pas, les récriminations des irrédentistes qui ont toujours eu, par rapport à l’ensemble, un traitement favorable de la part du pouvoir de Bamako. Ceci conduit inexorablement à conclure que leur aversion du Sud se nourrit de la particularité de leur environnement qui recouvre les 2/3 du territoire malien.
A commencer par sa géographie, ces 2/3 du territoire sont compris entre l’Etat algérien, l’Etat mauritanien , du Niger et celui du Burkina Faso. Si le dernier échappe à leurs turbulences, tel n’est pas le cas du Niger qui les vit au même plan que le Mali. Faut-il ainsi comprendre que c’est parce que le peuple nigérien est aussi majoritairement noir qu’il connaît autant de déboires de leur faits? Il est indéniable qu’ils trouvent en Algérie et en Mauritanie jusqu’au fond du désert des complicités qui, au nom de l’islam, gardent une haine, paradoxalement, contre le noir. Et ce ne sont pas les Noirs qui vivent dans ces Pays qui peuvent le démentir.
Au Nord du Mali, comme à l’antiquité, l’esclavage des Noirs est encore une réalité. Il est interdit à ceux-ci toute possibilité de s’épanouir, de s’exprimer et d’accéder aux postes de commandement. Ils y sont taillables et corvéables à merci. Tous les travaux physiques, donc jugés avilissants, leur sont réservés. Ils ne bénéficient des aides et dons venant d’ailleurs que selon le bon vouloir de leurs maîtres. Aussi, ils sont exclus de toutes les fonctions électives, d’administration de projets. En donner des exemples et illustrations devient fastidieux, sinon ils sont connus de ceux qui y ont vécu.. Tiens! Un jour de foire, un touarègue a frappé publiquement son prétendu esclave parce que ce dernier a eu l’outrecuidance de surenchérir le prix d’une chèvre qu’il a convenu avec le propriétaire de l’animal. Quand il a comparu devant le Juge, ce dernier fut envahi par tous ses parents qui soutiennent que chez eux un tel acte normal n’est pas punissable. Le Juge, dont la sécurité n’est pas garantie, a été obligé de le mettre en liberté provisoire, avec la prière des parents de la victime, qui étaient aussi menacés. Ibrahim Idbatanate a créé une association à l’effet de lutter contre cet esclavage. Le traitement qu’ils ont infligé aux peaux noires de Kidal est encore vivace, et en présence des forces serval.
Ces exactions injustifiées méritent que la Justice sévisse pour la paix des cœurs des victimes et que le sentiment d’impunité soit banni de nos habitudes. Il serait incompréhensible qu’au nom de la réconciliation des auteurs de crimes les plus crapuleux soient impunis.
C’est ainsi qu’ils ont à l’esprit que-en cela ils sont à la coupe des conseillers de l’ombre- en conquérant le Nord, ils y vivront en maîtres et pourront librement se livrer aux activités inavouées pareilles à celles qu’ils mènent depuis les accords d’Alger à l’issue desquels les autorités maliennes ont accepté de démilitariser leur zone de prédilection. D’ailleurs tout au long du Nord, eux seuls ont la possibilité de se mouvoir, sans craindre d’agressions, et mener leurs trafics. Les richesses y sont entre leurs mains. Des ennemis du Pays ont mis dans leur tête que le sous-sol recèle des richesses importantes qui peuvent leur revenir au cas oü ils parviennent à obtenir de Bamako la partition qu’ils revendiquent par la force des armes.
Mais, ils doivent savoir qu’ en tenant compte des dissidences internes entre les composantes blanches et du voisinage dont ils n’ont pas la maîtrise, ce serait pour eux, à n’en pas douter, une étendue de désert incontrôlable, même si leur rêve se réalisait. La cohabitation paisible des diverses communautés qui jalonnent le Nord a été de toutes les époques difficile, à cause de problèmes de leadership, d’identité.
Le Mali commun est et demeure le meilleur cadre égal pour tous, avec le minimum de bon sens. Ces peaux dites blanches vivraient mieux au Mali que nulle part.