Dans le Mali d’aujourd’hui, le Nord constitue un souci, à cause des derniers évènements qui l’ont marqué, notamment la rébellion de 2012. Celle-ci, à la différence des premières, s’est associée, pour mettre en débâcle l’armée loyaliste malienne, des djihadistes, en l’occurrence “les fous de Dieu”, composés d’Ansardine, du MUJAO et de l’Aqmi, alors que ses mécènes étaient organisés en Mouvement, le Mouvement National de Libération du Nord (MNLA).
Comme il est facile de constater, le mot national, bien que mal cadré, a, dans l’esprit de ceux qui ont des intentions indépendantistes, une assonance identitaire, territoriale, organisationnelle. Elle est soutenue de manière récurrente par cette pensée galvaudée de partition du Mali, en sachant qu’elle ne correspond à aucune réalité historique, qui donnait une autre configuration , n’eût été la domination coloniale.
Le colon en vue de sauvegarder ses intérêts s’est mis à tracer des frontières contestables. Mais malgré cet état de fait, au Mali, mis à part les peaux dites blanches, toutes les ethnies vivent en symbiose. La discrimination fondée sur la couleur ou la race y est inconnue d’une manière générale. C’est pourquoi la majorité des Maliens épousent mal, parce que ne comprenant pas, les récriminations des irrédentistes qui ont toujours eu, par rapport à l’ensemble, un traitement favorable de la part du pouvoir de Bamako. Ceci conduit inexorablement à conclure que leur aversion du Sud se nourrit de la particularité de leur environnement qui recouvre les 2/3 du territoire malien.
A commencer par sa géographie, ces 2/3 du territoire sont compris entre l’Etat algérien, l’Etat mauritanien , du Niger et celui du Burkina Faso. Si le dernier échappe à leurs turbulences, tel n’est pas le cas du Niger qui les vit au même plan que le Mali. Faut-il ainsi comprendre que c’est parce que le peuple nigérien est aussi majoritairement noir qu’il connaît autant de déboires de leur faits? Il est indéniable qu’ils trouvent en Algérie et en Mauritanie jusqu’au fond du désert des complicités qui, au nom de l’islam, gardent une haine, paradoxalement, contre le noir. Et ce ne sont pas les Noirs qui vivent dans ces Pays qui peuvent le démentir.
Au Nord du Mali, comme à l’antiquité, l’esclavage des Noirs est encore une réalité. Il est interdit à ceux-ci toute possibilité de s’épanouir, de s’exprimer et d’accéder aux postes de commandement. Ils y sont taillables et corvéables à merci. Tous les travaux physiques, donc jugés avilissants, leur sont réservés. Ils ne bénéficient des aides et dons venant d’ailleurs que selon le bon vouloir de leurs maîtres. Aussi, ils sont exclus de toutes les fonctions électives, d’administration de projets. En donner des exemples et illustrations devient fastidieux, sinon ils sont connus de ceux qui y ont vécu.. Tiens! Un jour de foire, un touarègue a frappé publiquement son prétendu esclave parce que ce dernier a eu l’outrecuidance de surenchérir le prix d’une chèvre qu’il a convenu avec le propriétaire de l’animal. Quand il a comparu devant le Juge, ce dernier fut envahi par tous ses parents qui soutiennent que chez eux un tel acte normal n’est pas punissable. Le Juge, dont la sécurité n’est pas garantie, a été obligé de le mettre en liberté provisoire, avec la prière des parents de la victime, qui étaient aussi menacés. Ibrahim Idbatanate a créé une association à l’effet de lutter contre cet esclavage. Le traitement qu’ils ont infligé aux peaux noires de Kidal est encore vivace, et en présence des forces serval.
Ces exactions injustifiées méritent que la Justice sévisse pour la paix des cœurs des victimes et que le sentiment d’impunité soit banni de nos habitudes. Il serait incompréhensible qu’au nom de la réconciliation des auteurs de crimes les plus crapuleux soient impunis.
C’est ainsi qu’ils ont à l’esprit que-en cela ils sont à la coupe des conseillers de l’ombre- en conquérant le Nord, ils y vivront en maîtres et pourront librement se livrer aux activités inavouées pareilles à celles qu’ils mènent depuis les accords d’Alger à l’issue desquels les autorités maliennes ont accepté de démilitariser leur zone de prédilection. D’ailleurs tout au long du Nord, eux seuls ont la possibilité de se mouvoir, sans craindre d’agressions, et mener leurs trafics. Les richesses y sont entre leurs mains. Des ennemis du Pays ont mis dans leur tête que le sous-sol recèle des richesses importantes qui peuvent leur revenir au cas oü ils parviennent à obtenir de Bamako la partition qu’ils revendiquent par la force des armes.
Mais, ils doivent savoir qu’ en tenant compte des dissidences internes entre les composantes blanches et du voisinage dont ils n’ont pas la maîtrise, ce serait pour eux, à n’en pas douter, une étendue de désert incontrôlable, même si leur rêve se réalisait. La cohabitation paisible des diverses communautés qui jalonnent le Nord a été de toutes les époques difficile, à cause de problèmes de leadership, d’identité.
Le Mali commun est et demeure le meilleur cadre égal pour tous, avec le minimum de bon sens. Ces peaux dites blanches vivraient mieux au Mali que nulle part.