IL serait de la lapalissade de soutenir que la police joue un rôle inestimable pour la préservation de la paix publique. Elle est là présente, à la croisée de tous les maux qui rongent la société. Depuis sa création, sa mission est et demeure de débusquer les malfaiteurs qui n’ont souci constant que de détruire le tissu sociétal paisible, d’arrêter ceux-ci et de les conduire à qui de droit. Pour cela, elle a l’œil ouvert à chaque instant de la vie. Muette, elle s’informe de tout. Elle met toujours un point d’honneur à prévenir les plaies qui rongent et tuent. Rien ne se crée, passe et s’efface dans l’espace malien sans qu’elle le découvre, quel que soit le temps. Le rebut de la société qu’est le délinquant, qu’il soit le plus aguerri, ne peut courir longtemps en face de sa détermination et sa perspicacité. Au Mali, elle a la bénédiction du grand nombre, tant à de plusieurs fois elle a permis d’éviter le pire. On ne s’étonne même plus des nombreuses prouesses qu’elle ne cesse de réaliser. Combien de fois elle a mis hors d’état de nuire des criminels de gros calibre parmi lesquels des djihadistes ? Sans elle, l’on ne peut pas l’imaginer surtout à Bamako, est-ce que la circulation serait possible, la population ne serait-elle pas agressée jusqu’à l’intérieur de ses habitations même en pleine journée, en un mot, le sommeil serait-il envisageable ?
C’est pourquoi, tous les Maliens qui ne cherchent qu’à vivre en totale paix approuvent et soutiennent , le moindre bien que le peuple peut faire, les dispositions de la loi n°2019-001 du 14 janvier 2019 portant modification de l’ordonnance n°2018-015/P-RM du 15 mars 2018 portant statut des fonctionnaires de la police, et du décret d’application n°2018-0277/P-RM du 15 mars 2018, qui améliorent les conditions de travail et de vie de ses composantes en hommes, bien qu’il reste beaucoup à faire à ce niveau, à l’instar des autres corps de la fonction publique.
Pour autant, il ne serait pas honnête de taire toutes les bévues de certains de ses éléments qui se distinguent par leur promptitude à commettre* des racquettes*, à spolier les citoyens de leurs biens. La verbalisation à outrance de ces derniers a conduit à un regard erroné de quelques citoyens qui ont tendance à frapper du même bâton l’ensemble de la police qui n’a cessé d’être honorable. Alors, il en est appelé à la responsabilité de ses Chefs qui peuvent, exceptés quelques-uns qui y trouvent leur compte, mettre leurs mains sur le mal et à l’éradiquer en expurgeant du corps les mauvaises graines. Récemment, le Ministre de la justice actuel a été vu remettre, avec force médiatisation consciencieuse, des carnets qu’il affirme servir désormais à diminuer les détournements de recettes, car les auteurs de contravention iront, selon lui, payer l’amende qui en résulte directement au trésor. Cette pratique, si elle prospère, peut mettre fin aux commérages, pas toujours fondés, contre les policiers, et renflouer les caisses de d’Etat. Par ailleurs, les usagers ont le droit de contester ces amendes qui peuvent être des amendes de composition, et saisir le tribunal du lieu de l’infraction qui peut, si l’infraction n’est pas fondée, dédouaner les mis en cause.
C’est ainsi que comprend le Président de l’association des commerçants du marché de Sébénikoro, qui ne s’oppose pas, loin s’en faut, à la punition des malfaiteurs, mais à condition qu’on y mette de la légalité dans la manière. Selon ses dires, en plus de créer des déboires à leur commerce, la mesure prise par Madame le Commissaire du 9e Arrondissement d’empêcher aux motocyclistes d’emprunter la voie principale, au niveau du marché, donne droit aux agents d’infliger des amendes sans supports justificatifs.
En réalité, il n’a pas tort pour ce qui concerne la décharge des amendes, mais tel n’est pas le cas de la mesure qui poursuit son petit bonhomme de chemin avec l’appui des autorités, précisément municipales et de quelques notables de Sébénikoro. Le constat vient prouver qu’elle est juste pour avoir conjuré le sort des accidents presque quotidiens qui survenaient chaque jour sur la route. Elle a besoin, pour être plus efficace, de l’adhésion de tous. Madame le Commissaire l’a dit, depuis que cette mesure a été prise, on enregistre de moins en moins d’accidents. C’est dire qu’elle est salutaire notamment pour la population. Avant cette mesure, les vendeurs de toutes sortes de marchandises, même de bricoles, se permettaient de s’asseoir jusque sur la chaussée, obstruant le passage des motos qui se rabattaient sur la voie principale où les véhicules, les bennes surtout, causaient beaucoup de pertes en vies humaines. Il est pour autant souhaitable d’obliger les piétons qui veulent traverser la route à emprunter les échangeurs qui surplombent celle-ci, la vie n’ayant pas de prix. Il n’effleure l’esprit d’aucune conscience d’essayer d’être à travers de cette mesure qui a reçu la caution des plus hautes autorités, en l’occurrence, le Ministre de la sécurité et de la protection civile. Le reproche était plutôt que les actions entrant dans la direction d’appliquer avec rigueur les lois, une fois l’effet d’annonce passé, sont aussitôt abandonnées, comme on l’a vu concernant le port de casques, l’immatriculation des véhicules, la circulation à trois sur une moto, les surcharges sur les routes, entre autres. Toute mesure juste qui rompt les habitudes à ses débuts d’application rencontre l’incompréhension, mais pérenne finit par se faire comprendre et accepter par tous, sauf toujours ceux dont la vie se voient à l’envers. Il est, au demeurant, souhaitable que la bonne police soit soutenue pour qu’elle donne plus de résultats, donc de satisfaction. Il n’est pas facile pour un homme de sacrifier sa vie pour celle des autres. C’est noble, quand le policier, contre vents et marées, se conforme à son serment, et après profite du repos du guerrier.
Mes vœux les meilleurs pour l’année 2020 à toute la police malienne !