Ce qui se cherche se montre au grand jour. Le M5-RFP à bout de doigt, demande le respect de la charte. On en arrive au point problématique de l’application de la charte. Si je ne me trompe, le M5-RFP fait référence au Conseil de désignation du Président de la transition en parlant du respect de la charte. On se souvient que l’original de la charte portait des dispositions relatives à la désignation du Président de la transition, qu’il soit militaire ou civil, mais que la CEDEAO s’était opposée à ce qu’un militaire soit désigné. L’organisation sous-régionale a exigé que non seulement le Président de la transition soit un civil, le Premier Ministre également. Voilà les raisons de la création du poste de Vice-Président afin que la junte puisse avoir la main haute. La CEDEAO a accepté de mauvais coeur cette création, mais s’est opposée encore à l’idée que le Vice-Président remplace le Président en cas de nécessité. Ainsi, celui-ci se vit réserver le domaine de la défense et de la sécurité, exclusivement, malgré qu’il y ait un Ministre de la Défense et un Ministre de la Sécurité. C’est tout de même une consolation. Cet attelage qui a mal fonctionné nous a conduit à un autre coup de force, parce que les membres du CNSP choisis par la junte dans le Gouvernement I de Moctar Ouane ont été limogés pour être remplacés par des Généraux en faisant fi du pouvoir octroyé au Vice-Président dans le domaine, et d’autres raisons qui ont assombri l’horizon. Il faut reconnaitre que cela a été une grosse erreur que l’on peut mettre sur le compte des égos et des orientations imposées de l’extérieur . Alors, maintenant, nous sommes devant le fait d’un coup d’Etat, et pour Assimi, les Militaires de son bord et une bonne partie de l’opinion, il n’y a pas de mal à ce que ce dernier termine la transition, sans remettre en cause son fonctionnement normal. Le cas d’Amadou Aya Sanogo et du Tchad sert de conseil et d’arguments. A partir de là, le M5-RFP demande-t-il de reprendre tout le processus de désignation déjà effectué et facilité par la démission de Bah N’Daou et de Moctar Ouane, ou accepte-t-il qu’Assimi soit Président de la transition, quitte à avoir le poste de Premier Ministre bien qu’ en son sein des divisions voient le jour quant au consensus autour d’un homme, ou veut-il avoir les deux en plus de la dissolution du CNT ? Donc, à souhait, il laisse des zones d’ombres. Il serait plus pragmatique, dans la situation et la volonté des Militaires de garder la main, d’accepter la deuxième solution à condition de s’accorder sur le choix du Premier Ministre qui doit répondre le mieux aux attentes du Peuple, même si ce dernier est en dehors du cercle du mouvement, en mettant les bouchées doubles pour convaincre nos partenaires, CEDEAO ou autres, à aller dans le sens des intérêts du peuple malien. Que Dieu sauve le Mali!