Minusma était une force d’interposition, dit-on, dont l’application de l’accord de paix d’Alger figure en bonne place de ses missions . Mais, sur la demande du Gouvernement malien, l’Onu, en y adhérant, a pris la résolution 2690 à l’effet d’ordonner son retrait. En conformité avec cette résolution, et en accord avec les autorités maliennes, elle a commencé la rétrocession de ses bases. C’est ainsi que la base d’Ogossagou fut rétrocédée en bonne et due forme. Dans le même chronogramme, la rétrocession de la base de Ber, qui avait été décidée pour le 15 août, devait s’opérée. Aussi, à fin d’être dans les délais, les FAMAS ont entamé leur progression vers la localité sus-citée. C’est ce qui n’a pas gagné l’assentiment de la CMA, comme à ses habitudes de plomber toute initiative allant dans le sens de mettre fin à la crise sécuritaire actuelle du Mali. Aussi, elle organisa ses troupes pour empêcher vaille que vaille que les forces armées loyales arrivent à destination à Ber où également elle a des bases armées à l’instar d’une armée d’occupation. La riposte des FAMAS fut à la hauteur de ses agressions qui ont échelonné tout le parcours par finir par un affrontement sanglant qui coûta la vie à plusieurs personnes. Et, comme cela se doit, elle fut mise en débandade, malgré l’appui de ses alliés terroristes, confirmant son allégeance avec ces derniers. Il est évident que son objectif actuel demeure de faire revivre le scénario de 2012. En cette perspective, elle veut qu’ au lieu des FAMAS, les emprises qui étaient occupées par la Minusma lui soient rétrocédées, comme dans un compte de fées, ce qui n’est pas légalement soutenable. L’ONU, peut-elle délaisser ses emprises à un groupe, en vérité, terroriste, au détriment de l’armée d’un pays au secours duquel elle était sensée venir ? Ou bien l’Onu est tenue de demander l’avis de la CMA avant toute rétrocession , alors que son intervention est fondée sur un accord entre elle et des Etats et que l’accord de paix concerne l’Etat malien et le groupe armé terroriste? De toute façon, l’on voit mal les FAMAS se mettre à tuer les hommes de ce groupe sans raison, alors qu’elles ne sont pas attaquées. En outre et au demeurant, le respect de l’application de l’accord est au niveau politique, une voie qui n’est pas encore abandonnée par les autorités maliennes. En réalité, les gens de la CMA se plaisent dans cette situation de non règlement de la crise, pour plusieurs raisons : elle tient à sa pensée galvaudée de la division du Mali, malgré l’accord de paix qui affirme l’unicité du pays . A défaut, entretenir le dilatoire en continuant à raquetter la population dans la terreur, oisive qu’elle est . Pour cela, elle ne tolère aucune vue extérieure. Il y a à croire que sans une autorité affirmée , le nord serait un champ de bataille incontrôlé. Elle pense que les autres n’existent pas, alors que ceux-ci sont nettement majoritaires et sont opposés aux raisons qui motivent sa lutte.
Ainsi, l’on se demande d’où viennent l’entêtement ou la crainte de voir l’armée prendre possession des emprises de la Minusma, notamment celle de Ber, après le retrait. La raison simple réside en cela que ce lieu est hautement stratégique. Il constitue une base solide de rencontres de tous genres: trafiquants et djihadistes qui, à partir de là peaufinent leurs attaques. Il comporte des cheicks-points sur le fleuve et différentes directions qui permettent à ce groupe de malfaiteurs de percevoir des taxes et redevances sur les populations.Il tire ainsi des sources de revenus journaliers atteignant dix millions par jour. Ces sommes indûment perçues parce que non prévues par l’Accord d’Alger ne sont pas reversées même en partie à l’Etat malien. En somme, ses responsables se comportent, à l’intérieur du territoire du Mali, comme des ressortissants d’un autre Etat qui l’ont conquis. Ils feront tout, pour les mêmes raisons, à l’effet d’empêcher la prise en possession du camp de la Minusma à Kidal, dans leur intention de relancer les hostilités qu’ils n’ont jamais abandonnées contre le Mali. Depuis quelque temps, des informations, dans ce sens, se corroborent.
En tout cas, rien ne vaut la paix. Ceux qui les soutiennent pour leurs propres intérêts égoïstes doivent savoir que ce serait peine perdue.