Sur le territoire africain, précisément dans sa partie ouest, il se joue entre la France et les nouvelles autorités du Niger un bras de fer indescriptible par rapport au droit international.
En effet, le droit international reconnait à chaque Etat souverain de jouir légalement dans ses rapports avec les autres Etats de la plénitude des prérogatives liées à ses attributs qui sont le territoire, le peuple ou les populations y vivant et l’autorité. Un État qui ne dispose pas de pouvoir sur son territoire ne saurait être viable. Tout autant, à l’intérieur de l’Etat, il existe une population sur laquelle s’exerce une autorité légale ou non, légitime ou non.
Donc, chaque Etat définit librement les modes d’accession à cette autorité que l’on appelle pouvoir, ce qui nous conduit à l’obligation de constitution entérinée aujourd’hui par des conventions.
Mais, le pouvoir, même s’il est légal, s’exerce en diverses embûches s’il n’est pas légitime, donc accepté par le peuple.
Le peuple, ainsi, demeure la pierre angulaire la plus importante dans un Etat responsable. Il doit être la finalité de tout. C’est pourquoi , il serait improductif d’essayer d’opposer le peuple au pouvoir auquel il a donné sa légitimité, comme il le serait en voulant le lui imposer.
C’est cette imposition qui est en cours au Niger, et ce malgré le refus majoritaire du peuple. Ce peuple s’est vu à sa tête un homme qui ne devait pas y être sans une fourberie électorale, comme on la connaît dans la majorité des pays africains.
Bazoun, étiqueté agent de la DGSE, que l’on ne se gênera pas désormais d’appeler ex-Président, n’avait été élu que grâce au concours de son prédécesseur, Ousmane Issoufou, qui a accepté de préparer et de cautionner une fraude massive des urnes, de sorte, avant de prendre fonction, il échappa déjà à un premier coup d’État. En moins de deux ans plus tard, une autre tentative plus violente fut dirigée contre lui.
Alors que pour tout homme avisé, il devait dès lors changer le fusil d’épaule de sa politique, il persistait dans ses erreurs, errements qui consistait à marcher sur l’honneur de son armée et à libérer, sans aucune considération, des terroristes que celle-ci arrêtait, sachant que ceux-ci ont tué des centaines de personnes, militaires et civils. Il en avait peu de souci parce que, sur instruction de son maître à présent non voilé, il parvenait à déstabiliser tout le Sahel par ces “éléments rouges ” où par des ” mercenaires ” payés et entretenus sur bourse déliée de ce maître.
Ce maître, il faut le dire, avec le souci de défendre ses intérêts propres, y avait installé une base militaire au côté d’une autre base militaire, américaine celle-ci. Ces bases sont en tandem avec une base plus importante qui se trouve à N’Djamena. De par cette dernière base, leurs armées ont l’oeil sur tout le Sahel.
L’on se demandera certes pourquoi le Sahel suscite tant d’intérêt. Il ne faut pas aller loin, il recèle des richesses inestimables dont les puissances ont besoin afin de faire tourner leur industrie lourde et garder, par conséquent, leur dominance sur le monde. Ces dernières se font tout le mal pour contrecarrer l’expansionnisme souhaité des Russes et des Chinois qui sont une alternative crédible à leur politique impérialiste. Aussi, tous les moyens sont mis en oeuvre pour ne pas perdre ce Sahel considéré par elles comme un précarré.
C’est dans ce registre que l’on mettra les décisions des autorités françaises de refuser d’accéder aux demandes de rupture de coopération qui les liaient à l’Etat nigérien. Le prétexte tout trouvé de soutenir qu’elles ne reconnaissent pas les putschistes du Niger qui demandent le départ de leur armée et de leur Ambassadeur du sol du pays, n’est pas soutenable. Les autorités qu’elles prétendent légitimes et avec lesquelles elles avaient des relations n’y sont plus. Et avant tout retour à l’ordre constitutionnel, ce sont ces putschistes qui vont diriger. Ils ont pour l’instant le pouvoir de choisir les partenaires qui leur conviennent pour le bien, en toute logique, de leur peuple. Tout refus de cette réalité peut conduire à tort à une escalade dont les conséquences n’arrangeront ni le Niger, ni la France, ni personne. Et si cela arrivait, on assisterait à un précédent fâcheux assimilable à une ingérence injustifiée ou à une occupation forcée d’un État souverain.
Il est loisible de savoir que cet État souverain qu’ est le Niger cherche ses pas et ne porte aucun préjudice justifiant à son égard une animosité extrême comme les sanctions illégales prises contre lui par les Chefs d’Etats mal élus de la CEDEÀO dont certains sont plus au service de la France que de celui de leurs peuples . La conscience se pose la question d’admettre que le Niger, un pays qui regorge d’immenses richesses, soit l’un des pays les plus pauvres au monde. Il donne suffisamment d’électricité à bon prix à la France et l’achète au plus fort avec le Nigéria.
Tinubu, le Président nigérian, qui déploie toutes ses ailes en vue de faire attaquer le Niger contre lequel, au nom de son pays, il n’a de reproche que la naissance passagère d’un conflit familial, se fourvoie aveuglément . Il s’est même permis, sans ménagement, de couper l’électricité que son pays fournissait au Niger. Ses pairs qui l’accompagnent dans cette aventure pas honorable parce que le maître le veut ou craignent pour leur sort doivent réfléchir par deux fois avant d’aller tuer leurs frères en violation du droit international.
Il était compris que pour la paix du monde, l’attaque armée contre un Etat souverain doit au préalable bénéficier de l’aval de l’Onu. Les quelques cas qui ont violé cette voie légale font encore des émules imparables à cause de leurs dégâts humains et matériels. Dans notre monde que l’on souhaite civilisé, la loi de la jungle, c’est-à-dire du plus fort, est inacceptable. C’est à cela que s’échine Emmanuel Macron, Président de la République française, imbu du pouvoir qu’il détient contre l’Etat nigérien qu’il pense faible. Dans quel monde peut-on occuper inconsciemment la maison de quelqu’un sans son consentement ? Ce n’est pas à lui de juger de ce qui est bon, légitime pour les Nigériens qui soutiennent mordicus ceux qu’il appelle putschistes. Qui est plus putschiste que celui qui veut imposer un homme vomi par la majorité de son pays ? On sera obligé de le comprendre ainsi parce que si le peuple ne voulait pas le renversement du pouvoir de Bazoun, le coup d’Etat contre lui n’aurait pas fait feu.
En tout état de cause, sous l’angle du droit international, a-t-on droit d’aller attaquer et tuer tout un peuple d’un pays parce que son armée y a perpétré un coup d’État, même si ce peuple l’approuve presqu’ entièrement ?
En outre, Macron a applaudi autant de coups d’Etats qui l’arrangeaient parce qu’ils sont intervenus contre des dirigeants africains qui aimaient leurs pays.
En vérité, le monde a compris tout grâce à la Russie qui refuse de se soumettre à un ordre mondial de domination pour l’expoliation injuste des richesses des pays faibles.