MACRON FACE A L'OPINION

Macron, Président de la République française, en marge du dernier sommet de l’OTAN, a convoqué, le mot n’est pas fort, les Chefs d’Etats du G5 sahel, en vertu de la tutelle qu’il exerce sur eux, pour venir immédiatement chez lui à l’effet d’éclaircir, selon lui, leur position relativement à l’intervention de Barkhane, parce que la France est en train de perdre de sa notoriété, et par ailleurs, son ascendance sur des Pays qu’il pense totalement acquis à sa cause, quels que soient son comportement, ses déviances.
En effet, la France était intervenue énergiquement en militaire, au moyen d’une force baptisée Serval,   au Mali ,sur demande ,dit-on, des autorités de transition de l’époque, afin d’empêcher la progression vers le sud  des djihadistes qui avaient des visées expansionnistes sur l’ensemble du Pays. Mais cette intervention qui avait reçu la bénédiction de tous, principalement des Maliens qui n’ont pas manqué de manifester leur reconnaissance lors de la visite de François Hollande au Mali ,s’est transformée en cauchemar, depuis que les Chefs de la force suscitée ont interdit à la seule zone de Kidal aux forces maliennes avec lesquelles pourtant elle a libéré les autres zones du conflit. Avec le recul, cette façon d’agir a été mal perçue par le commun des Maliens. La suite des évènements ont fini par prouver à la grande majorité que le supposé sauveur était en train de jouer pour ses intérêts propres, en droite ligne de ce qu’avait dit Jacques Chirac, l’un des meilleurs Français à cause de sa franchise. Cette pensée a fait son chemin quand les djihadistes et affidés comme MNLA, HCUA et MAA dissident ont été invités à la table. Qui veut faire croire  que HCUA n’est plus Ansar Eddine de Iyad Ag Ghaly ?  Ce dernier, par la volonté supposée de la France, demeure une aiguille dans le fouin, ou dans le sable.
D’autres faits sont venus par la suite entretenir des suspicions qui n’encouragent pas la confiance. Par exemple, la visite du Premier Ministre, Moussa Mara, à Kidal, qui a été soldée par un carnage. Des djihadistes ont attaqué avec lui des Ministres de la République, et égorgé des Préfets et Sous-Préfets, sans que Barkhane, qui a pris la relève de Serval, et la Minusma, qui est venue en remplacement de MIsma, n’éclaircissent leur position. Ce fut le cas quand l’armée a repris le Gouvernorat de Kidal à  Mnla et complices djihadistes, à la suite des affrontements intervenus lors de cette visite. Les djihadistes défaits, il semble que la force Barkhane est venue à leur rescousse leur permettant d’avoir le dessus sur l’armée malienne, en sous marin. Tout autant, les gens ne comprennent pas la réaction des forces Barkhane et de la Minusma quand ,à Anéfis, non loin de Kidal, le Gatia, force d’auto-défense favorable au Mali, s’est fait de sa chose les forces du mal. Non seulement ceux qui sont sensés venir secourir le Pays lui ont interdit tout accès, elles  ont remis les djihadistes en position de force. Pour les Maliens l’ami de ton ennemi est ton ennemi. Cette assertion est défendable partout. Le Mnla et thuriféraires ont commis beaucoup de crimes et sont à l’origine de la déstabilisation du Mali, pour une cause injuste. Ce scénario s’est répété le jour où le même Gatia  a chassé Mnla de Ménaka qu’il suffoquait. Donc, dans l’entendement populaire, les forces internationales ne bombent le torse que quand l’ennemi du Mali perd du terrain. Elles ne font rien pour aider le pouvoir de Bamako à recouvrer l’ensemble de son territoire, et, en l’occurrence, à renforcer son autorité.
Nous ne le dirons jamais assez, la force Barkhane est vue comme émanation d’une puissance mondiale, dotée de moyens matériels et logistiques conséquents pour faire face au terrorisme qui gangrène le Nord du Mali et l’endiguer. C’est cette preuve que les Maliens  soutiennent  lorsque Serval en quarante (40) huit heures a anéanti tous les espoirs des obscurantistes qui, ayant pris les bastions forts de l’armée malienne à Konna et Diabaly, se préparaient à donner l’assaut sur Bamako., qui croit  que Serval en formule réduite ne peut pas réaliser plus que Barkhane, avec quatre mille cinq cent hommes ( 4500). Barkhane est accusée de se comporter en territoire malien comme une force d’occupation qui n’écoute que sa voix au profit exclusif de la France. Elle agit en solo et empêche toute initiative aux Famas qu’elle a royalement infiltrées.
Ce sont les mêmes reproches qu’on tient contre la Minusma. Alors que l’impression fait croire jusqu’ici que Misma aurait fait mieux si elle avait suffisamment de moyens, la Minusma , fondée sur différentes résolutions, qui disent presque la même chose,  dont la plupart ont été initiées par la France, en rappel, la résolution 2056 (2012), la résolution 2071 (2012) et 2085 (2012, suivies de la résolution 2100 du 25 avril 2013, la résolution 2164 du 25 Juin 2014, la résolution 2227 du 29 Juin 2015, la résolution 2295 du 29 Juin 2016, la résolution 2364 du 29 Juin 2017, la résolution 2374 du 08 Septembre 2017, la résolution 2391 du 09 Septembre 2017, la résolution 2423 du 03 Juillet 2018 et enfin la résolution 2480 du 02 Juillet 2019, se cantonne dans un rôle qui ne favorise pas la résolution de la crise, à croire qu’elle est une demoiselle d’opérette, appelée à faire des œuvres caricatives. Elle est plus propre à l’humanitaire , à la place du Gouvernement malien, que de soutenir celui-ci à ramener la paix. A la date d’aujourd’hui, la Minusma  compte treize mille deux cent quatre vingt neuf (13.289 ) militaires et mille neuf cent vingt (1920) policiers, et malgré tout les tueries s’accentuent ,y compris contre les civils , et au pire, contre les femmes, les enfants et les vielles personnes. Les djihadistes ont même trouver le champ libre de venir opposer des populations qui vivaient en symbiose depuis des millénaires d’années, en traversant cette force d’interposition, en théorie,  Elle-même, elle se fait tuer en nombre comme Barkhane a laissé tuer les deux journalistes français, Chislaine Jupond et Claude Verlon.
Ce qui est évident, Kidal n’est pas sous contrôle du pouvoir malien et tout se trame dans cette zone comme l’a dit Ousmane Issoufou, le Président de la République du Niger. Personne ne sait, à part Mnla et ses djihadistes , Barkhane et Minusma, ce qui s’y passe. Ceux qui y ont intérêt sans le Mali font tout pour maintenir le statu quo. C’est pourquoi il n’y a eu aucune réaction significative quand la CMA s’est retirée  du comité de suivi de l’accord (csa) parce que le Gouvernement a annulé une réunion qui devait se tenir à Kidal. Il saute à l’œil que chaque fois que les efforts conjugués ont permis de voir le bout du tunnel, la CMA a trouvé prétexte pour remettre en cause les acquis de la paix et ont fait volte-face. Ainsi, avec le temps, les Maliens se sont rendus compte que les dirigeants de la CMA sont des hâbleurs qui se permettent de caprices grâce à leur soutien  en dehors duquel ne se trouvent pas les forces internationales. Ils se servent en guise de l’accord d’Alger qu’ils savent difficile d’avaler dans ses dispositions actuelles parce qu’il peut conduire à la partition du Mali.
Enfin, toutes les raisons mises ensemble, ont conduit à cette crise de confiance entre les autorités françaises et les Maliens, qui demeurent conscients que tous les Français de bonne souche n’approuvent pas la politique qui est menée actuellement, en leur nom, au Mali. Un ex-Ambassadeur de la France a affirmé, sans ambages, que la force Serval a donné Kidal aux séparatistes.
Et le jeunot Macron  en bon élève de Sarkhozy, réalise de plus en plus que le cas malien est une  patate très chaude qui peut casser les ailes du plus puissant que l’on soit. Il voit le peuple, excédé, réclamer la Russie, alors que le mali est une de leurs anciennes colonies, et  les partenaires occidentaux et autres en froid quand il demande leur solidarité. Alors, il se perd dans des affirmations, comme l’Otan est d’une mort cérébrale. Le coût de la guerre et les pertes en vies humaines qu’elle engendre est insoutenable. Mais comment sauver la face sans être ostensiblement ridicule. Un adage de chez nous dit qu’il ne faut pas se voir éléphant et tomber plus bas qu’un crapaud. De tout ce qui précède, cela fait rire de le voir venir demander à des Chefs d’Etat en mal d’éclaircir leur position. S’ils n’étaient pas truffions, frileux devant lui, à cause de la peur de perdre le pouvoir, il lui aurait dit en face qu’ils n’ont plus qu’assez des simagrées, des faux-fuyants auxquels la France se livre à leur égard, représentée par  lui et notamment  Jean Yves Drian,  en gardant Kidal telle qu’elle est aujourd’hui et empêchant par ricochet le désarmement total  de tous ceux qui végètent tout autour de celle-ci. Sinon comment admettre qu’elle (Kidal) soit ouverte à tout, aux trafics de tous ordres, d’armes, de drogue et même de personnes,  aux terroristes et djihadistes venant de tous horizons ? La solution rapide et efficace sera de balayer toute cette racaille qui ne fait pas de la dentelle en tuant des innocents, de permettre au pouvoir malien de retrouver toute sa plénitude dans l’ensemble de son territoire. L’opinion malienne qui crache actuellement au passage des forces internationales pourra  changer à cette condition.
Sinon, au demeurant, compte tenu de la situation actuelle, la France ne doit pas fuir en abandonnant la Minusma, qu’elle s’était engagée à protéger, et le Mali à leur sort.
Le Mali est un vieux Pays qui sait reconnaître ses amis. Il suffit de le comprendre pour en profiter.

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