La légitimité et la légalité dans le cas du Mali

                                              La conception du droit actuel des Etats dits démocratiques ou de droit dégage la légitimité du pouvoir  fondé sur la légalité. Ce qui implique que son exercice, d’une manière générale, est conforme à la volonté générale matérialisée dans des règles, soit constitutionnelles, législatives, règlementaires ou autres, qui déterminent son acquisition et, aussi, sa perte. Le temps où il était absolu est révolu, du moins pour la majorité, même s’il peut être juste ou non, selon, et même si encore des exceptions viennent, à certains endroits, estomper le processus.
                                           En mettant sous bénéfice d’inventaire ce qui se passe dans les pays islamiques, les cas en Afrique, et précisément au Mali, donnent, cependant, la tentation à l’observateur d’établir une différenciation nette entre le concept de légitimité et de la légalité.
                                        Au Mali la grande partie de la population n’a pas reçu l’instruction lui permettant d’appréhender et d’analyser profondément les textes régissant le domaine politique, pour savoir si le pouvoir qui s’exerce en principe en son nom est conforme à la légalité, en restant dans la logique que le Chef est par essence légitime. Il s’y note facilement la confusion du spirituel et du temporel. Ainsi, l’on n’est pas loin du vote par acclamation ou par plébiscite, voire par cooptation. Ici, le pouvoir a tendance à s’éterniser sans force contraire. C’est pourquoi les rebellions et les renversements de l’ordre constitutionnel sont cautions et reçoivent l’assentiment de ceux qui sont censés l’avoir établi.
                                   A cet égard, comment qualifier un acte d’un Président de la République qui viole délibérément les lois mais qui est salué par bon nombre du peuple qui l’a élu ? Illégitime ou injuste? Le Malien, au sens large du terme, a toutes les difficultés à la réponse à cette question, autrement le Mali s’en porterait mieux.
                               
                                         

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