Elle est prévue par l’article 37 de la constitution en ce qui concerne le Président de la République élu en ces termes :”Le Président élu entre en fonction quinze jours après la proclamation officielle des résultats. Avant d’entrer en fonction, il prête devant la Cour Suprême le serment suivant :
Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national.
Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en oeuvre pour la réalisation de l’unité africaine….”
Ce serment rendu obligatoire à l’égard du Président et du Vice-Président de la transition est prévu à l’article 10 de la charte, qui est identique à l’article cité plus haut, à la différence qu’il y est ajouté charte de la transition.
Ainsi, il est utile de savoir l’importance du serment qui fait appel à la loyauté du Président. Il peut être ou est l’équivalent de la parole donnée. Cela vaut un pesant d’or pour un homme honnête, digne,qui ne trahit jamais sa promesse. En effet, le serment que donne un Président à son peuple est un engagement, une promesse à l’égard de ce peuple. Et le peuple en attend le respect absolu afin de mesurer le dégré d’amour que porte pour lui le Premier Responsable. Donc, sa violation s’assimile à un mensonge, à une trahison. Par ailleurs, la violation de ce serment est assimilable à une forfaiture. Le code civil ainsi que le code pénal prévoient le faux témoignage punissable lorsqu’il est tenu sous serment. Il est à convenir que cette cérémonie d’assermentation consacre également l’investir du bénéficiaire dans ses nouvelles fonctions.
Il existe une abondante littérature sur le serment, qui revêt, dans certains pays, un caractère sacré et immuable.
Au Mali, jadis, le Chef préférait la mort à la trahison de sa parole, même si elle ne se donnait pas avec le cérémonial qui l’entoure actuellement. En 1236, les dignitaires mandingues qui ont juré à Kouroukanfouga n’ont jamais trahi leur serment.
Pour en revenir aux serments prêtés il n’y a pas si longtemps par le Président et le Vice-Président de la transition, il n’y a pas lieu de polémiquer pour affirmer que le serment du Vice-président n’a pas la même valeur que celui du Président, même s’ils ont été prêtés ensemble le même jour, les fonctions n’étant pas identiques à tous points de vues. Les fonctions et prérogatives du Vice-Président malien sont parcellaires à celles du Président qui est Chef d’Etat, interlocuteur des Présidents des autres Pays. Encore qu’Assimi était investi du pouvoir exclusif se rapportant à la défense et à la sécurité dont il avait les charges de mettre à niveau. C’est pourquoi, une fois mis dans la peau du Président avec tous les pouvoirs et prérogatives liés à la fonction, il doit jurer de se conformer à la volonté du peuple, ce qui engage sa conscience, sa loyauté, dans tous les domaines de la Nation. Avant il était second, mais maintenant il est Chef Suprême, qui peut, au besoin, engager toute la Nation entière.
Il reste à lui souhaiter bonne fin de transition dont il est chargé de mener à bon port en respectant sa parole donnée lors de sa prestation de serment. L’on ne dira jamais assez que le peuple malien a faim et soif de la Justice