LA CEDEAO, UNE ORGANISATION HORS LA LOI

 

On ne dira jamais assez que la CEDEAO, dans son courroux injustifié et irréfléchi  contre le Mali, a, le 09 janvier 2022, pris des sanctions qui se passent de tout commentaire. A l’origine de ses sanctions, la condamnation du renversement de pouvoir du feu d’Ibrahim Boubacar Keïta par ce qu’elle appelle putsch, et sa demande pressante d’un retour aux forceps à un ordre constitutionnel qu’elle qualifie de normal, alors que toutes les plaies béantes n’ont pas été pensées, le pays faisant face aux assauts d’un terrorisme inqualifiable, n’ayant pas encore opéré les reformes nécessaires à des élections crédibles et incontestables avec un fichier incomplet. D’ailleurs, sur les 2/3 du territoire, les supposés électeurs ont tous déserté, fuient pour échapper à des tueries qui se font à la pelle.                              

 A propos du putsch,  une bonne partie du peuple conteste sa qualification, puisqu’elle estime qu’il émane de lui ; que c’est elle qui s’est mobilisée pour le renversement du régime et a passé le flambeau aux militaires en vue de remettre le Mali sur les rails, parce que tous ses pieds s’étaient cassés en faveur de tous les maux qu’une mauvaise gouvernance pouvait engendrer ; que c’est pourquoi elle soutient la Transition.

Mais la CEDEAO, sourde à toutes ses lamentations d’un peuple dont elle tient normalement son existence, s’est permise de nourrir l’idée de l’étrangler au nom de prétendues valeurs de démocratie qu’elle piétine tous les jours. Qu’elle est cette démocratie qui va à l’encontre de la volonté des peuples ?

C’est ainsi que le Mali, face à l’inédit, a saisi les juridictions que la CEDEAO et l’UMEOA ont volontairement créées et auxquelles elles se sont engagées à se soumettre aux décisions. Pour ce qui concerne l’UMEOA, conformément aux articles 18, 19 et 20 de l’Acte Additionnel n°1

Alors, la Cour de Justice de l’UEMOA rendit souverainement l’ordonnance n°06/2022/CJ du 24 mars 2022, dont le dispositif est ainsi conçu :

PAR CES MOTIFS

Nous déclarons compétent ;

Déclarons la requête aux fins de sursis à exécution introduite par l’Etat du Mali recevable en la forme ;

Ordonnons le sursis à l’exécution des sanctions prononcées par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA lors de sa session extraordinaire tenue, à Accra, le 9 janvier 2022 et figurant dans son communiqué final ;

Réservons les dépens ;

Disons qu’il nous en sera référé en cas de besoin ;

Fait en notre Cabinet, le 24 mars 2022

Suivent les signatures illisibles.

Pour expédition certifiée conforme

Ouagadougou, le 24 mars 2022

Pour le Greffier

Le Greffier-Ajoint

Hamidou YAMEOGO

Cette décision a été notifiée en bonne et due forme à la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Mais, cette dernière y a opposé tout son mépris et son indifférence, en maintenant ses sanctions.

La question est de savoir quel crédit peut-on accorder à une organisation qui refuse de se soumettre aux décisions de justice de ses instances judiciaires, comme si l’on est dans une jungle sans foi sans loi, dans une dictature qui n’a cure de justice. Au demeurant, il faut désormais craindre, si cet état de fait persiste, pour sa vie, aucun recours n’étant possible contre l’arbitraire des Chefs d’Etat actuels de la CEDEAO.

En un mot, la CEDEAO devient une hydre qui se projette à des ravages incalculables, aveugles, irréparables, ne respectant aucune loi.

 

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