LA CARTE NINA, UN SESAME?

Le but qui est devenu un moyen relève désormais du parcours du combattant. Aucun Malien ne se dira pas deux fois que pour l’obtention de la carte  NINA, l’on est obligé de faire le guet à devenir piquet, à courir parfois dans tous les sens pour approcher un proche, ou une connaissance qui a la main à la pâte, ou de débourser ou de faire débourser pour graisser la patte de celui qui a la possibilité de vous faciliter son accession.
Pour celui qui connaît la raison qui a motivé l’institution de la carte NINA qui continue à livrer ses déboires,  il serait superfétatoire d’affirmer  que celle-ci a été voulue pour rendre fiable et sécurisée l’identité des personnes, qu’elles soient physiques ou morales. Le législateur donne sa source par la loi n°06-040 du 11 août 2006 portant institution du numéro d’identification nationale des personnes physiques et morales, modifiée en 2011 et en 2013. L’article 1erde cette loi dispose :<Il est institué en République du Mali le numéro d’identification nationale des personnes physiques et morales en abrégé NINA.> Et l’article 2 de la même loi définit le NINA comme un numéro d’identification nationale qui <a pour objet d’individualiser chaque personne physique ou morale par un numéro unique.> Cette loi , en son article 7 a ajouté que <Le numéro d’identification nationale attribué à une personne physique est inscrit sur la carte d’identité nationale, le passeport, le permis de conduire, le carnet scolaire, le carnet médical, la carte d’électeur, la carte de séjour pour les étrangers, les documents de personnes morales et les actes d’état civils.> C’est là que l’on comprend aisément l’importance de la carte NINA qui devient, de ce fait, un sésame sur lequel il faut mettre la main à tout prix, d’autant que, sans le numéro qu’elle porte, toute pièce ou document est systématiquement rejeté. Mais le bas blesse à savoir que, où elle devait être accessible à tous, certains esprits mercantiles devant l’Eternel l’ont rendue une denrée rare qu’il faut trouver par les moyens cités plus haut, ou en se levant chaque jour à quatre (4) heures du matin. Ce ne sont pas ceux qui ont fait un sit-in devant le Consulat du Mali en France pour l’obtenir qui vont me démentir. Certains ont perdu ou ont failli perdre leur emploi parce qu’ils n’arrivaient pas à renouveler leur passeport, et par conséquent, leur carte de séjour. C’est pourquoi, l’on ne comprend pas qu’en violation des procédures pour son acquisition, tout soit concentré jusque récemment à Korofina. Il fallait s’y rendre pour mieux mesurer la souffrance de ceux-là qui n’ont de choix que de la quérir. C’étaient des rangs à être fou (certains y passaient la nuit), et si vous parvenez à franchir tous les obstacles, vous vous retrouvez devant des gens qui vous regardent de haut comme si vous les déranger, ou vous répondent avec indifférence et sèchement. Ainsi, vous sortez sans avoir rien compris, ou, par un peu de veine, avec la promesse d’un rendez-vous qui ne viendra jamais, ou, la dernière possibilité, avec la chance d’être coopté par un quidam qui, tapis presque sous les escaliers, vous offre de vous aider moyennant une somme variant entre quinze mille (15.000) FCFA et cinquante mille (50.000) FCFA. Si vous acceptez de jouer le jeu, dans un temps très voisin, vous aurez votre sésame.
L’aberration qui pousse à bout se présente quand la fiche individuelle remise au demandeur comporte des erreurs. Il arrive que par cette situation l’envie vient de commettre l’irrespect quand le vis-à-vis réclame l’argent à l’effet de corriger ou de faire corriger l’erreur émanant du fait du Centre de Traitement des Données d’Etat Civil, communément appelé CTDEC. Or la loi n°2013-015 du 21 mai 2013 portant protection des données à caractère personnel en République du Mali dispose en son article 13 que :<Toute personne justifiant de son identité peut exiger du responsable d’un traitement que soient, selon les cas, rectifiées, complétées, mises à jour, verrouillées ou supprimées les données à caractère personnel la concernant, qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte, l’utilisation, la communication ou la conservation est interdite.
Lorsque l’intéressé en fait la demande par écrit, quel que soit le support, le responsable du traitement doit justifier, sans frais pour le demandeur, qu’il a procédé aux opérations  exigées en vertu de l’alinéa précédent dans un délai de trente (30) jours, après l’enregistrement de la demande.
En cas de contestation, la charge de la preuve incombe au responsable du traitement auprès duquel est exercé le droit d’accès.>
Après ce texte, il est mal vu d’exiger quoi que ce soit pour corriger une erreur pour laquelle le demandeur à la correction n’a commis aucune faute.
Ces malversations sont monnaie courante lors des élections pendant lesquelles la carte d’électeur comportant le numéro d’identification nationale peut être soumise à spéculations. Elle peut se retrouver entre les mains autres de celui qui est le véritable propriétaire, et qui vote avec elle.
Alors que suivant les dispositions de la loi électorale, en ses articles 59 et 61, elle doit être remise à chaque électeur au plus tard à la veille du scrutin.
La carte NINA donc pensée et réfléchie pour sa justesse, remplira pleinement sa fonction lorsque partout où se trouve un Malien, elle lui sera accessible dans les conditions les meilleures et plus faciles. Les autorités qui nous gouvernent doivent y avoir un œil très pointilleux comme ce fut le cas pour le passeport.

LE ROUGE D'UN OEIL DE CONSCIENCE

LE ROUGE D’UN ŒIL DE CONSCIENCE :.

Cela fait un bon bout de temps que la Plateforme Contre la Corruption et le Chômage au Mali (P.C.C.), membre à part entière de la société civile,  a enfilé sa tenue de lutte contre la déprédation de l’économie malienne. Ainsi, elle a permis désormais d’élever la voix  dénonciatrice à l’égard d’une tête de serpent qui a répandu sa langue à tout ce qui pouvait donner vie à la vie : il faut nommer la corruption et le chômage.
Mais, cette lutte courageuse comporte de sérieuses difficultés, puisqu’elle implique plusieurs intérêts divergents, selon les positions dominantes de tout un chacun :
I-Difficultés liées à son fonctionnement :
De la date de sa création à ce jour, personne ne s’est posé la question quant à la subsistance de la Plateforme pour vivre. L’on n’a pas besoin de le dire, chaque corps vivant a besoin de nourriture, sinon, elle ne peut pas évoluer normalement dans le sens utile à la société.
Donc, il importe de savoir que la Plateforme ne détient aucun fond propre à part ce que génèrent les quelques cotisations de ses membres. Mêmes les jeunes qui assurent ses travaux à son siège ne sont pas rémunérés. Sous d’autres cieux, en raison de son apport à la construction positive du pays, des bonnes volontés se seraient manifestées, de façon désintéressée, pour booster et encourager ses actions salvatrices, salvatrices parce que grâce à elle bien de malversations ont été découvertes et mises au soleil, procurant du levain aux poursuites contre plusieurs délinquants à col blanc ou autres. Grâce à elle, en effet, le taux de ces délinquances a sensiblement chuté, mettant la peur au ventre de ceux qui en avaient la tentation.
Il va de soi que le souhait des délinquants, contre lesquels elle lutte, sans répit, qui lui souhaitent aujourd’hui le plus grand mal, qui lui nourrissent de la haine, est de la voir faillir de manière qu’elle ne soit plus à même de continuer à mettre des bâtons dans leurs roues. Ceux-ci, évidement, ne lui donneront jamais les moyens qui mettront des cordes à leur coup.
C’est en cela qu’il faut saluer le soutien inlassable du Président du Patronat malien, en la personne de Mamadou Sinsy Coulibaly, qui lui sert de couverture associative et de tremplin bénéfique, car celui-ci a mis à sa disposition la liste de tous les corrompus de la République, sur la base de laquelle elle travaille, en plus des dénonciations dont elle est destinatrice directement  de la part de Maliens victimes de faits de corruption. Pour celui qui est au fait de l’actualité malienne, ce dernier n’a manqué aucune occasion pour mettre au goût du jour son aversion contre des pratiques crapuleuses de certains agents de l’Etat. Il constitue, certes, un maillon fort à  la réalisation des idéaux de la Plateforme.
II-Difficultés liées à ses rapports avec le Président de la République et le Premier Ministre :
Sur le plan théorique, on ne dénote aucune part d’animosité entre le Président de la République, le Premier Ministre et elle, qu’elle dit aider à aller vers la bonne gouvernance du Pays. Mais, cependant, à chacune de ses sorties, elle a déploré la lassitude des deux quant à mettre en œuvre ses dénonciations et ses demandes :
A-     La lassitude du Président de la République dans la mise en œuvre des dénonciations et des demandes de la Plateforme :
Ici, le problème majeur qui surgit  se rattache aux domaines de compétence du Président de la République qui n’est pas soumis à un ordre administratif que celui de mener une politique satisfaisante pour l’ensemble des Maliens. Dans une République bien organisée, sans rappeler toutes les fonctions présidentielles, chaque institution, et à l’intérieur, chaque organe de l’Etat, assure ses attributions qui lui sont dévolues par la loi, indépendamment de la redevance constitutionnelle que leur impose la loi suprême vis-à-vis de lui. Si les institutions sont au mieux, la République ne se portera que mieux, car chacune s’acquittera correctement de son travail même, s’il faut, contre la volonté du Premier Responsable lorsqu’il tente de dévier la normale de la conduite des affaires publiques.
Donc, le Président de la République n’est pas la compétence indiquée pour recevoir les dénonciations des citoyens, sauf quand elles ne trouvent pas la suite nécessaire à leur poursuite.
Mais ce que la Plateforme comprend moins, c’est la réfutation du Président et de son épouse à parrainer une soirée dont le but était la collecte de fonds à l’intention de l’armée.
C’est alors que l’on en déduit que le courant passe, en pratique, difficilement, entre la Plateforme qu’incarne le Pr. Clément Dembélé et le Chef de l’Etat, qui, selon celui-là, se soucie peu, en fait, de mettre les forces de défense au niveau souhaité, ou n’accorde aucune importance à la lutte qu’elle mène pour le bonheur des Maliens. Ce n’est pas aisé de soutenir une telle assertion avant de requérir l’avis du principal intéressé, en l’occurrence le Président, qui seul peut expliquer le bien fondé de ce refus. Peut-être que le Président pense que d’autres niveaux de compétences sont plus appropriés pour apporter une réponse adéquate aux sollicitations de la Plateforme.
B- La lassitude du Premier Ministre à la mise en œuvre des dénonciations ou des demandes de la Plateforme :
A cet égard, la Plateforme ne fait pas cas du refus de parrainage du Premier Ministre, mais déplore avec regret le silence de ce dernier par rapport à sa demande d’autorisation d’audit de huit (8) structures étatiques les plus mal gérées, selon elles, alors que l’Etat n’en déboursera pas un sou ; que des partenaires crédibles, qui se chargeront du recrutement des experts en audits internationaux, ont déjà mobilisé quinze milliards (15.000.000.000) FCFA à cette fin.
Mais, sur ce point également, des interrogations se font jour. Est-ce que le choix d’experts de cette manière, ne portera pas un coup à l’autorité de l’Etat auquel il revient normalement l’initiative de toute action similaire ?
Peut-être que si l’Etat accepte de se soumettre à ce diktat, il pensera d’abord à reprendre le flambeau en s’impliquant davantage, d’une façon ou d’une autre, à l’organisation de ces expertises. Il est incommode pour l’Etat, une Puissance publique, d’admettre des audits qu’il n’a pas choisis, et qui seront menés par des gens dont il ignore la moralité et de ce qui sera leur finalité, en termes de crédibilité et d’usage. Le bon sens demande d’avoir le cœur net sur l’identité claire et le désintéressement des bailleurs pour une telle œuvre, qui aura l’avantage de mettre à nue tous les secteurs sensibles du Pays. L’Etat, en toute cause, cherchera à avoir une vision claire de la demande de la Plateforme avant d’accepter de s’engager, s’il consent à accepter, le cas échéant.
III-Difficultés liées à ses rapports avec le Procureur du Pôle Economique :
Suivant les dispositions du code de procédure pénale, en son article 50, les Officiers du Ministère Public du ressort d’une Cour d’Appel ne sont soumis qu’à l’autorité du Procureur Général près de ladite Cour, lequel est soumis à celle du Ministre de la Justice. Il faut comprendre par là que les rapports entre le Procureur du Pôle Economique et la Plateforme de lutte Contre la Corruption et le Chômage (P.C.C.) restent des rapports définis dans l’article 52 du Code précité, et ne sont pas ceux qui existent entre le Chef du Parquet d’Instance et les Officiers de Police Judiciaire, encore moins ceux existant entre celui-là et le Vérificateur Général. Il est de toute évidence que la Plateforme ne figure pas parmi les services de la Police judiciaire, pour détenir des pouvoirs d’investigations protégées par la loi. C’est donc par simple tolérance, pour mener à bien la lutte contre la corruption et la délinquance financière, que le Procureur ne la met pas à l’écart pour inciter les plaignants et les dénonciateurs à le saisir directement. Ce cas de figure n’est pas à exclure si une fausse note entre les deux se produisait. C’est dire que la plateforme n’a aucun moyen d’entreprendre des enquêtes dont la crédibilité exige la confrontation de preuves. Son pouvoir se limite dans l’acceptation du Procureur de mettre en marche sa machine répressive pour donner corps à ses plaintes et dénonciations, en tant que société civile défendant les intérêts de la société.
En l’état, l’Etat ne peut pas prendre le risque et rester conforme à la légalité de reconnaître à une société civile les pouvoirs donnés à une police judiciaire, quelle qu’en soit son utilité, encore qu’elle ne possède pas toutes les compétences techniques nécessaires à la tâche. D’où  la nécessité de lui assurer une formation appropriée afin de lui éviter la responsabilité à laquelle elle s’expose seule, serait-ce civile, en cas de préjudice à l’Etat et aux citoyens.
Néanmoins, l’Etat peut, à cause du rôle capital qu’elle joue dans la lutte contre la corruption et le chômage, lui garantir la protection en lui reconnaissant une cause d’utilité publique.
IV-Difficultés liées à ses rapports avec les Maliens :
Les pratiques coloniales qui se traduisaient aussi par des violences contre des Soudanais hostiles à un ordre nouveau mettant en cause leurs traditions ont fini par déterminer ceux-ci à se solidariser à l’effet d’empêcher toute dénonciation au colon. Ainsi, des gens se liguaient pour soustraire à la punition de l’Administration coloniale les membres de leurs sociétés. A bien des égards, jusqu’à ce jour,  ce regard d’hostilité existe contre toute autorité qui incarne ou qui est perçue comme une autorité coloniale.
C’est pourquoi, on est loin encore du citoyen modèle qui aide l’autorité à combattre l’impunité par la dénonciation. Dans certains milieux maliens, le fait de dénoncer est une lâcheté, car jadis chaque individu dans la société était investi du droit de punir le déshonneur, s’il peut, avant que le Chef traditionnel soit saisi. Evidemment, un tel pouvoir multiple n’est plus possible, en raison de l’évolution démographique, de l’évolution des modes de gouvernance imposés et des mentalités.
C’est dire que la Plateforme est mal comprise par des milieux fortement conservateurs. Ainsi, les interférences sociales ou religieuses dans l’administration correcte de la justice sont monnaie courante et ne sont pas prêtes de s’estomper, même si celles religieuses ne correspondent pas à leur fondement appliqué en Arabie Saoudite, qui constitue une référence islamique, où seule la victime peut accorder son pardon, en amont du Kadi.
Il arrive que ceux-là qu’elle dénonce soient mieux entendus qu’elle, le contraire à toute bonne marche d’une société.
V- Difficultés liées à ses rapports avec les Officiers de Police Judiciaire (OPJ) :
Il n’est pas du tout étonnant d’affirmer que les Officiers de Police Judiciaire ne lui reconnaissent aucune autorité, si bien qu’ils ne lui prêtent le moindre concours. Au contraire, certains  pensent que c’est une plaie dans leurs jambes, qui a la prétention de se substituer à eux, notamment si encore ses dénonciations les touchent, alors que leur collaboration est salutaire pour tous.
En toute connaissance de cause, le rouge qui l’assombrit doit être levé pour permettre à l’œil de la conscience de voir mieux. D’une utilité publique avérée, la Plateforme qui n’arrive pas encore à atteindre sa vitesse de croisière, mérite tout le soutien pour le réveil des consciences sans lesquelles les efforts d’une société s’égaillent dans le vent,

PUPILLE DU MALI OU DEVOIR DE RECONNAISSANCE

Dans la situation actuelle du Mali, l’on ne dira jamais assez que la vie de certains  enfants mineurs est problématique, voir critique. L’interpellation des autorités qu’elle a suscitée a amené celles-ci  à la réflexion générale quant à y apporter des solutions idoines, du moins quant à y trouver une politique la meilleure à la prise en charge de ces enfants en état de désespoir.
C’est vrai, il reste en mémoire que de l’indépendance du Mali à nos jours, chaque pouvoir en a pris à sa charge ce qui est humainement possible. En cela, il convient de tirer le chapeau au Premier Président qui n’a laissé, sauf contre sa volonté, aucun enfant à la touche. Mais cette volonté politique qu’il a voulue et entretenue, a continué à  s’affirmer de mieux en mieux à partir de l’avènement de la démocratie pluraliste qui a donné un sens à ce que l’on peut appeler pupille. Le contexte a donné naissance à une notion plus large.
C’est ainsi qu’au temps d’Alpha o. Konaré, la loi n°00-39 du 07 juillet 2000 fut adoptée. Elle dispose que :< Peut prétendre à la qualité de pupille du Mali, tout enfant mineur, dont le père, la mère ou le soutien de famille est mort au service de la Nation, soit dans l’exercice de ses fonctions, soit dans l’accomplissement d’un service exceptionnel.> Mais le dernier tiré de l’article 3 de cette loi montre qu’elle est incomplète, d’autant qu’il y est dit de produire :<un acte administratif établissant le lien de causalité entre le décès et les circonstances qui donnent droit à la qualité de pupille  >, comme pour dire que ce sont les circonstances de la mort qui déterminent, en fait, la qualité de pupille.
Le décret n°00-387/P-RM du 10 août 2000 n’y a pas apporté plus d’éclaircissement, sauf qu’il fixe les réparations que l’Etat entend prendre en charge.
C’est pourquoi, l’on peut croire à l’intervention de la loi n°2016-058 du 27 décembre dont la mise en chantier a été instruite au Ministre de l’Action Sociale par l’actuel Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, lors de la commémoration de la fête de l’armée du 20 janvier 2015.
Cette loi plus large a marqué une nette distinction entre les pupilles de la Nation et les pupilles de l’Etat. Elle prescrit que : <Peuvent prétendre à la qualité de pupille de la Nation les enfants mineurs des personnes des forces armées et de sécurité et autres corps paramilitaires, des fonctionnaires et agents de l’Etat et tout autre citoyen dont l’un des deux parents ou le tuteur légal est mort, porté disparu ou déporté.
Les décès ou disparitions doivent être faits à l’occasion de guerre, conflits armés ou opérations de maintien de la paix ou de sécurisation, ou à l’occasion de l’exécution de mission de service commandé ou de service public.>
Cette même loi dit que les pupilles de l’Etat sont les mineurs abandonnés, de parents inconnus, de mère malade mentale sans substitut parental valable, de parents condamnés à de lourdes peines privatives de liberté, sans substitut parental valable, ainsi que des orphelins pour lesquels aucun membre de la famille ne peut être tuteur.
Plus tard la loi n°2018-011 du 12 février 2018 portant Création de l’Office National des Pupilles (ONUPA) fut prise. Par cet office, l’Etat se donne les moyens de la mise en œuvre de sa politique définie dans la loi précitée.
Et aussi, on rappellera l’ordonnance n°2016-020/P-RM du 18 août 2016 portant statut général des militaires, notamment en son article 25 qui affirme la reconnaissance de la Nation aux militaires tombés sur le champ de l’honneur. Cet article 25 dispose :<Les ayants-droit du militaire décédé sur le théâtre d’opération ou en service commandé bénéficient d’une indemnité forfaitaire mensuelle calculée sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur, rapporté à la valeur indiciaire.
Ses ayants-droit continuent à bénéficier de cette indemnité jusqu’à la majorité de son dernier enfant.>
En sus, il leur est versé dans les trois (3) mois qui suivent le décès, une indemnité forfaitaire égale à dix (10) ans de salaire calculé sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur.(article 26 al2 de la même ordonnance)
 Indépendamment des dispositions contenues dans l’article 25 ci-dessus cité, les ayants-droit des militaires décédés en opération ou en service commandé, bénéficient de l’assistance en nature et/ou en espèce dans les conditions fixées par décret pris en Conseil des Ministres. Ce décret d’application a été pris dès les mois qui suivent.
Nous compléterons cet arsenal  législatif concernant les Pupilles par la loi n°2019-042 du 24 juillet 2019 portant loi d’entente nationale qui, même si elle ne fait pas l’unanimité et est appelée à être probablement révisée, dispose en son article 32 :<Tout enfant mineur dont les parents civils et non fonctionnaires ou Agents de l’Etat sont décédés ou portés disparus dans le contexte visé à l’article 3 de la présente loi, bénéficie de la qualité de <Pupille de la Nation> telle que prévue par la loi n°2018-058 du 27 décembre 2016 instituant les Pupilles en République du Mali.>.
C’est dire que tout a été mis en œuvre pour l’affirmation du devoir de solidarité que chaque Malien doit à ceux qui donnent leur vie dans le but de nous protéger ou de vivre sereinement.
C’est dans ce chapitre que l’on peut situer le geste combien humain du Président de la République qui a donné récemment cent quatre vingt millions (180.000 .000) aux Pupilles du Mali. Ce geste hautement symbolique a été salué par beaucoup de Maliens, sinon, du moins, par les heureux bénéficiaires. Seulement, ceux qui l’ont approuvé redoutent de sa bonne gestion équitable et entière, mieux que ce qui est vécu jusqu’ici.
L’Etat peut, ce n’est pas au-dessus de ses moyens, se projeter dans l’avenir de réaliser des infrastructures, des centres par exemple d’éducation, d’apprentissage ou de formation, à l’endroit de ces pupilles, tant leurs parents ont fait pour le Mali. Ils ne doivent pas être laissés, pour ceux qui ont perdu les deux parents, à la merci de certains tuteurs de conscience douteuse.
Evidement, le souhait de tout bon Malien, c’est de voir moins de pupilles dont le nombre augmente chaque jour par la cruauté des hordes de toutes sortes de malfaiteurs. L’idée selon laquelle le militaire est fait pour mourir ne doit pas être le principe. Elle doit être plutôt que la vie du militaire soit sauve pour nous défendre, nous protéger. La mort en cascade de nos militaires démoralise tout un chacun et fait craindre le pire si des mesures à la hauteur de la menace ne sont pas prises au plus tôt. On ne dit pas que les autorités n’ont pas souci de la situation et ne font rien, c’est le contraire, mais qu’elles fassent mieux et plus pour que nos hommes sur le champ des conflits soient à même d’accomplir pleinement leur mission ; que la loi de programmation militaire ne soit pas la loi de renflouage de la poche de certains travailleurs véreux de la République ; qu’elle soit uniquement au bénéfice de la défense de la Nation.   

Bonne année 2020 à tous les enfants qui souffrent par le fait de l’homme à travers le monde

UNE CONTRIBUTION: AFFAIRE MAHMOUD DICKO: AU NOM DE QUELLE IMMUNITE ET DE QUELLE COMPLAISANCE?


Le fait est si rare que je ne me souviens pas de l’avoir rencontré en plusieurs décennies d’observation politique. Il est du genre austère, sectaire, vindicatif et très négatif. Aussi, je m’empresse donc de vous soumettre et de vous proposer d’en juger.
Ce chef religieux, Mahmoud Dicko, Imam de profession de surcroit ex patron du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), censé être l’icône de la foi et de la morale, homme de Dieu et au service des valeurs morales, est malheureusement un spécialiste de la victimisation, grand donneur de leçon devant l’éternel, de la bonne gouvernance. Cet activiste religieux notoire et inconsolable qui, pour paraphraser Winston Churchill, ne prêche pas ce qu’il pratique et ne pratique pas ce qu’il prêche est l’un des derniers adeptes de Nicolas Machiavel.
Pour cet Imam, dit-on très respecté et très vénéré (sauf que la vénération n’est du qu’à Allah) qui a transformé sa mosquée en salle de meeting, il faut «contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner ». Puisqu’il s’est juré de gouverner ce pays, il applique à la lettre les préceptes du Florentin : «Gouverner, c’est faire croire ».
Dans la légende qu’il s’est bâtie : c’est grâce à lui en 2012 que les occupants ont fait preuve de mansuétude en coupant pas davantage de mains de voleurs, en ne flagellant pas plus de transgresseurs et en ne lapidant plus de fornicateurs ; en 2013, c’est lui qui a fait élire l’actuel président qui lui doit encore son fauteuil ; l’apaisement au centre c’était grâce à lui ; et la remise du dialogue avec les leaders djihadistes, ses frères, c’est encore grâce à lui…
Donc comme son mentor et précepteur, il estime que « rien n’est aussi désespérant que de ne pas trouver une nouvelle raison d’espérer » et donc le moment venu pour reprendre son du : le pouvoir. Quitte à travers une conjonction de gourdins, de machettes et cailloux… pour caillasser ce régime qui ne tiendrait que grâce à son bon vouloir.
L’imam Mahamoud Dicko dans sa croisade contre le régime d’IBK et la prétendue mauvaise gouvernance, ne sait plus quoi faire et quoi dire. De manière inconsidérée et injustifiée, cet auto-proclamé procureur, adepte affirmé de la confrontation violente, assuré de son impunité, semble ne même pas ne s’est en fait jamais préoccupé un seul instant des conséquences de ses actes et de ses appels au meurtre.
Tout ce qui compte pour lui, c’est le pouvoir. Peu importe la manière. Après tout, y a-t-il une manière élégante de mettre un clou dans le bois ? Que nenni ! Après le maquis de Sade, une autre de ses références n’a-t-il pas dit que “Le pouvoir est par nature, criminel.” ?
En 2012, après le Coup d’État contre ATT, lors d’une mission menée au Burkina Fasso, l’Ex Président Blaise Comparé se serait exclamé ainsi devant la délégation: « messieurs, vraiment votre pays-là ! L’officier que vous avez envoyé pour vous représenter est venu négocier sa propre situation. Votre Imam aussi M. Mahamoud Dicko est venu me dire qu’il serait un bon Président de la Transition, surtout que son grand-père lui avait prédit cela. »
Comme on peut le voir, il ne date pas d’aujourd’hui l’ambition et le projet de notre grand Imam Mahamoud Dicko de chercher par tous les moyens à faire d’une prédication chimérique de grand-père une réalité à imposer au peuple malien.
Tout le monde le créditant d’une proximité voire d’une complicité habituelle avec Iyad au moment de l’occupation, l’ex PM Cheick Modibo Diarra, de bonne foi, lui avait confié la mission de médiateur, où il a envoyé son bras droit le vieux Yacouba Siby récupérer et ramener les militaires prisonniers en passant par Gao et Tombouctou en toute sécurité.
A l’époque c’est le colonel Amara Doumbia, le Commandant de Zone de Mopti qui vient d’être relevé, faisait partie du groupe.  Aujourd’hui certains d’entre eux viennent saluer le vieux Siby dont les enfants de Iyad fréquentaient école franco-arabe à Banankabougou.
C’est pour vous dire que l’Imam Mahamoud Dicko a toujours été complice de cette situation d’insécurité avec les djihadistes et y a toujours voulu tirer son épingle du jeu sur tous les plans.
En novembre 2015, après l’attaque de l’Hôtel Radisson Blue, il a profité de cette situation pour faire l’apologie du terrorisme en minimisant l’acte et le nombre de morts. A l’époque, il a dit sans être inquiété que :
«…Nous devons tirer les leçons des attentats à Paris, comme à Bamako, à Tunis ou ailleurs dans le monde … Dieu est en colère. Les hommes ont provoqué Dieu.  Les hommes ont provoqué Dieu. Ils ont demandé et exigé même la promotion de l’homosexualité.
« …Les terroristes nous ont été envoyés par Dieu pour nous punir de la promotion de l’homosexualité, importée d’Occident et qui prospère dans notre société. » Tout le monde se souvient à cette époque de la sortie du juge Daniel Tessougué qui a payé de sa carrière son courage d’alerter sur la dangerosité de Dicko.
Après la nomination du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, qui dit-il est son ami, il s’est battu auprès de ce dernier pour renouveler sa mission des bons offices auprès des djihadistes Iyad et Amadou Kouffa. En bonne et due forme, une commission a été mise en place et gravement arrosée pour le seul plaisir de l’imam. Il a même été approché par Sébastien Chadaud-Pétronin dont la mère Sophie Pétronin est encore entre les mains de ses ravisseurs. Il était question de sous de gros sous… avec un échancrer pour libérer la vieille dame avant que la France ne fasse pression pour le sortir du dossier. C’est le fils même de Sophie qui le raconte dans son livre « Ma mère, ma bataille »
Il est allé jusqu’à accuser la France d’avoir éliminé Cheik Ag Aoussa à Kidal par l’explosion de sa voiture sur une mine pour faire échouer sa mission, parce qu’ils savaient qu’il avait pu établir le lien entre lui et Iyad.
Voici ce qu’il a raconté à Jeune Afrique en décembre dernier à ce sujet : « Les seuls interlocuteurs connus étaient Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa. Kouffa nous a fait savoir qu’il suivait ce que disait Iyad, donc je n’ai pas échangé avec lui. J’ai donc transmis un message à Iyad Ag Ghaly. Celui qui était en charge de la liaison était Cheikh Ag Aoussa. Un jour, Ag Aoussa m’a appelé. Il m’a dit qu’il avait transmis ma commission, que son destinataire avait accepté ma requête et qu’il voulait trouver une solution au problème. Le jour même de cet appel, Cheikh Ag Aoussa était pulvérisé dans sa voiture à Kidal. »
À en croire Mahmoud Dicko, Cheikh Ag Aoussa l’aurait contacté le 8 octobre 2016 pour lui dire qu’Iyad Ag Ghaly acceptait de dialoguer avec les autorités maliennes. Problème : il n’avait alors pas encore été mandaté par le chef du gouvernement. « J’étais déjà en mission officieuse pour l’État. Ce n’est qu’à l’arrivée d’Abdoulaye Idrissa Maïga à la Primature [en avril 2017] que celle-ci est devenue officielle », explique-t-il à JA.
Le Monsieur « il faut que je devienne président » est devenu presque fou quand des liens solides de complicité ont été établis par les services de renseignement du monde entier entre lui et les milieux terroristes, mettant ainsi fin à sa mission des bons offices, où, dit-on, il avait un budget de presque huit cent (800) millions de francs CFA. Un lâchage qu’il n’a jamais pardonné au successeur de Abdoulaye Idrissa Maïga qu’il a combattu jusqu’au limogeage de ce dernier en avril dernier.
Sans la cagnotte de la Commission des bons offices et sans la préséance du Haut Conseil Islamique, le Grand Dicko est un Imam d’une petite mosquée de quartier comme les autres. Et ça c’est inadmissible pour celui qui se prédestine Président ! Donc à son départ de la présidence du HCIM il choisit d’investir le terrain politique. Ce qui l’oblige à parrainer, en fait créer, son Mouvement de soutien politico-religieux par son homme de main, le fameux sulfureux Kaou Djim.
La défaite est une chose ; la disgrâce en est une autre. Oui l’opération impensable du samedi 29 février 2020 de l’Imam Mahamoud Dicko révèle également l’ampleur de ses angoisses face à son destin.
En effet, pariant sur un énième report des législatives, le Mollah « Koumounin » (selon la formule de Assadek) qui avait retiré ses partisans de la course, se voit pris de court et dribblé par le sort. Le régime met tout en œuvre pour tenir l’échéance. Alors, il faut agir… En fait, il faut empêcher que le peuple ne prenne en main son destin en s’exprimant à travers les urnes ce 29 mars prochain.
Soit un mois avant le premier tour, le chef religieux appelle à la rue, demande aux Maliens de s’armer de bâtons, de machettes, de gourdins, de sabres … pour passer à l’attaque. Contre qui ?
En tout cas pas contre Kouffa et Iyad auxquels il vient d’adresser une demande de trêve. Sinon il aurait été simple de dire aux Maliens de s’armer avec ce qu’ils ont pour aller appuyer les FAMA à déloger Kouffa du Centre et Iyad du Nord. Quelqu’un a-t-il entendu un appel quelconque de Mahmoud Dicko en faveur de nos soldats ? Que Non !
La vérité, c’est aussi le nom d’Allah et celle-ci voudrait qu’on dise que la vraie cible de Mahmoud Dicko est connu de tous : c’est le président IBK et son régime auxquels il a donné une semaine pour changer les choses. En d’autres termes, une semaine pour supprimer des institutions et prendre des mesures dont il a édictées.
Mais quel pouvoir a-t-il un président de la République pour dissoudre et éradiquer une institution prévue par la Constitution sans un référendum ? Dicko plaidera-t-il pour une procédure référendaire accélérée ? Il tombe dans la folie ou veut-il nous ramener aux époques révolues de république bananière ?
Car incapable de se faire élire par le suffrage universel, depuis avril 2019, l’histoire des derniers mois du mollah Dicko est celle d’un soleil rougeoyant qui perd sa chaleur et dont la taille diminue jusqu’à ce qu’on le perde de vue. Un volcan qui crachouille jusqu’à finir par s’éteindre.
M.Dicko se trouve isoler encore et encore, alors pour exister il met le destin du Mali sur la balance à travers des élucubrations, des déclarations légères,  complaisantes et gravissimes.
Dans cette grande désinvolture, avec parcimonie et habilité et sans la moindre hésitation sur les faits, il demande au peuple malien de s’engager sur la voie du martyr et  l’appelle au meurtre.
Mais voilà, le Mali est un pays à part ! Sinon dans tout autre pays du monde, cette forfaiture, cette bourde coûteuse, cette erreur de jugement pour laquelle Mahmoud Dicko allait être interpellé, jugé et condamné.
Car rien ne justifie une telle sortie d’un cynisme et d’une brutalité sans pareille. Sans oublier que Bandjougou Doumbia n’a pas parlé devant un public si nombreux ! Et d’autres sont partis en prison pour moins que ça (Aboul Niang, Bouba Fané, Tiégoum B Maïga). Au nom de quelle immunité ou quelle complaisance d’Etat, Mahmoud Dicko serait-il épargné de toute poursuite ?
Dans ces conditions, la question est : jusqu’où l’Imam activiste peut-il et va-t-il aller ? Les Maliens qui ne sont pas naïfs vont-ils se massacrer comme au Rwanda pour que Mahmoud Dicko soit président parce que son grand-père l’a l’a prophétisé ?
Sans préjuger sur la suite des évènements à savoir l’attitude du régime vis-à-vis de cette pantalonnade qui est une violation manifeste de la loi, Mahmoud Dicko a-t-il tous les atouts pour mettre à exécution son plan de renversement du régime ?
Au regard de sa capacité de mobilisation qui reste insignifiante sans l’apport du Chérif de Nioro et de Chérif Ousmane Madani Haïdara (qui vient de se démarquer en appelant à une journée de prière ce vendredi au lieu d’une guerre de haches et gourdins) il est clair que Dicko se trompe de combat et d’adversaires en engageant une confrontation sanglante et ça avec le régime.
Les Maliens, et surtout ceux de Bamako sont certes en antipathie avec le régime, mais combien d’entre eux sont-ils disposés au martyr à travers une guerre sainte ?
Comme on le voit, cette fois- ci l’expert se trompe totalement de cible (un régime ce n’est pas Premier ministre fragilisé), de combattants (tout le monde n’est pas avec lui) et de règle de jeu (la politique ce n’est pas la guerre).
Il est clair que Mahmoud Dicko est l’activiste islamiste qui nourrit le plus de haine et de mépris envers la classe politique mais il est regrettable qu’il prône la violence, la terreur, la guerre civile et destruction de notre pays simplement pour assouvir son fantasme d’être président de la République.
Comme l’a dit John G Whittier dans le poème patriotique intitulé (Barbara Frietchie) : « tire si tu le dois sur cette vieille tête chenue, mais épargne le drapeau de ton pays, dit-elle. »
Oui, il part chasser le lion et revient avec des chats pourris. Comment peut-il se comporter en patriote d’antichambre ? Qu’est ce qui lui pousse de jouer à la roulette avec l’histoire ?
Le ferment d’idées, l’artiste des solutions inédites, l’homme depuis le 5 avril 2019, est en vérité marginalisé, contredit par les évènements, chassé proprement de la tête du HCIM, mais refusant d’accepter sa déchéance avec élégance et humilité. Lord Alfred Tennyson a dit : «La vraie humilité est la mère de toutes les vertus. »
Faut-il rappeler à ce grand érudit les paroles du Saint Prophète (paix et bénédictions sur lui et toute sa famille et descendance) : « Allah m’a révélé de vous ordonner l’humilité, afin que nul ne méprise un autre, et que nul n’opprime un autre. » (Rapporté par Muslim) ?
L’humilité s’oppose à l’orgueil, à l’arrogance et à la suffisance. Elle est une qualité, lorsqu’elle est sincèrement et profondément ancrée dans le cœur de l’homme, qui ne laisse pas de place au dédain et à l’oppression. Elle est un trait de caractère, fondamental au sein de la foi, qui permet à celui qui le porte, de se remettre sans cesse en question, de ne jamais se satisfaire de ses actions et de toujours agir avec considération pour autrui. Musaylima al-kadhdhâb, le faux prophète s’est fourvoyé et brisé sur l’autel de l’arrogance et des ambitions démesurées sinon n’a-t-il pas été un préféré du prophète et considéré comme le plus méritant de ses parents en ayant accepté de garder leurs biens à l’entrée de Médine ? Il faut être modeste et savoir que seul Dieu peut !
Mais hélas, encore hélas ! L’ancien chef de la communauté musulmane du Mali est progressivement devenu comme un tyran aux yeux pétillants, titillant le Président IBK en raillant la prétendue veulerie de son gouvernement. Et ça, c’est son style : railler, flatter, lécher les bottes, dénoncer systématiquement et de manière excessive. Or tout ce qui est excessif est insignifiant !
Le personnage daté, mû par un désir de gloire et d’éloges, mais n’ayant pas peur de l’opprobre public est en train de perdre foi en Dieu et à l’histoire. Il devient un acteur qui n’existe que pour son public !
Alors la main sur le cœur il veut nous faire croire que c’est lui le recours. Non, la vérité est qu’il joue avec les événements en essayant d’anticiper pour se placer « du bon côté de l’histoire ».
Sauf que son goût délirant du pouvoir l’empêche de comprendre qu’il est comme un avion en fin de vol, sur la pente descendante, dont le carburant s’épuise, cherchant en vain un terrain sûr où atterrir.
Parce que tout simplement le peuple malien n’aime pas tout ce qui est excessif. En effet, “Tout ce qui est excessif est insignifiant.”disait Tayllerand. C’est pourquoi, beaucoup considère le « Mollah Mahmoud Dicko» et sa suite(Iyad et Kouffa) comme ceux-là mêmes qui ont privé l’Etat malien des moyens du changement. Or, un Etat privé des moyens du changement est un Etat privé des moyens de sa conservation.
Ce spécialiste de la tromperie permanente, grand seigneur du vol des mots, a toujours été l’un des grands privilégiés et chouchou de la République.
Aussi se croit-il tout permis ? Mais comme disait Le Négus Haille Séllassié : « à travers l’histoire, c’est l’inaction de ceux qui aurait pu agir, l’indifférence de ceux qui savaient, le silence de la voix de la justice quand elle comptait plus qui a rendu possible le triomphe du mal. »
Sans jouer aux Cassandre, je reste convaincu que l’histoire se vengera cruellement de notre grand Imam Mahmoud Dicko tôt ou tard, avec cette ironie mordante qui est sa marque de fabrique, en faira de lui le symbole de la trahison et du dédit, le synonyme de l’opportunisme et de la veulerie.
Ce partisan et artisan du coup d’État permanent n’est qu’un politicien raté sans plus, un mangécrate et nageur en eaux troubles.
C’est ma conviction. Je souhaite être démenti par l’histoire. Mais hélas !
Sibiri Samake.

LA MAGNIFICENCE A LOUER DE LA LOI N°2018-053 PORTANT CODE DES PENSIONS DES FONCTIONNAIRES, DES MILITAIRES ET DES PARLEMENTAIRES

Faisant abstraction de tout ce qui a été affirmé des effets de cette loi, le bon sens oblige une reconnaissance de sa positivité.
Au Mali, en effet, les fonctionnaires et militaires, notamment, avaient les salaires les plus bas de la sous-région, voire du monde, sur la base desquels les pensions étaient déterminées, si bien que ceux-ci se retrouvaient à la retraite avec des pensions en teigne, parfois moins que dix mille (10.000) FCFA. Mais, avec l’avènement de la démocratie, l’amélioration progressive du traitement salarial a conduit notoirement à lutiner la situation.
Ainsi, les bénéficiaires de pensions à compter du premier janvier 2020 peuvent frotter les mains grâce à la loi suscitée, qui s’applique non seulement sur le brut sensiblement relevé des salaires mais aussi sur les indemnités et primes, sans lesquelles les salaires de certains fonctionnaires ressemblaient  à de l’aumône. Cette loi, au demeurant, prend en compte dans son calcul des pensions les indemnités et les primes C’est ce qui fait sa magnificence, permettant  à des pensionnaires de bénéficier de pensions allant à plus de six cent mille (600.000) FCFA.
C’est pourquoi, son application  récente a connu différentes interprétations provoquées par le souci de sa conformité au nombre d’années ou de taux de cotisation. Le salut est venu de la volonté du Gouvernement qui a pris la sage décision de son application immédiate en considération des cotisations déjà prélevées.
C’est dire, enfin, que la retraite devient moins un clavaire qu’un repos bien mérité, remédiant à la désolation des fonctionnaires qui cotisaient plus de quarante  ans, mais finissaient par prendre des pensions inférieures à cinquante mille (50.000) FCFA, dans un contexte économique et social austère vis-à-vis de la politique de l’emploi. Ainsi, le fonctionnaire qui n’avait pas de solution de substitution à son apport, se mettait à faire de la porte-à-porte pour nourrir sa famille, ou se livrait à des activités peu honorables, ou devenait parfois tout simplement un piètre politicien.

Il est heureux de dire que d’une manière générale, la retraite fait de moins en moins  peur au Mali, au rythme des lois comme celle de 2018, principalement si elle est suivie de la revalorisation soutenue des salaires