L'UNVERSITE MALIENNE ET L'AVENIR DES ENFANTS

 

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C’est difficile de croire que dans le contexte actuel, l’université joue réellement son rôle d’avant-garde de formation approfondie de futurs cadres susceptibles de tenir les ficelles solides du développement du Mali. De tout temps, l’université même traditionnelle doit être le lieu de recherches permanentes, un abreuvoir de connaissances théoriques dont les mises en pratiques permettent d’arriver à la satisfaction de tous les besoins d’un pays et au-delà. Pour qu’elle garde cette place prépondérante dans la société, il est nécessaire qu’elle parvienne à transmettre ces connaissances serait-ce à travers les étudiants les plus méritants qui ont choisi de devenir des intellectuels de demain en la fréquentant.

Mais actuellement, l’on ne me contredira pas que les enfants aussi bien que leurs parents s’inquiètent d’envoyer leurs enfants à l’université par manque de perspectives d’avenir sur le plan formation dont le but est de rendre utile un jour au bénéficiaire lui-même, ensuite à la société. Parce que ceux-ci passent plus de temps à ne rien faire à la maison qu’à l’université. Et cela peut durer des années. Un bachelier qui s’y inscrit aura tout le souci de débuter les cours, et s’il commence, sa formation sera hachée, si bien que pour un cycle normal de trois (3) ans, il y passera six (6) ans. C’est facile de savoir que les bacheliers de 2021-2022 comptent les étoiles dans leurs chambres depuis des mois, puisqu’il faut croire qu’il existe trois (3) premières années suivant les dates de leur inscription. C’est ainsi qu’on retrouve des premières années de 2019-2020, des premières années de 2020-2021 et des premières années de 2021-2022 qui n’ont pas encore commencé les cours. Et dans cette situation, le Gouvernement et les Enseignants se rejettent la responsabilité. Le premier, tout en reconnaissant ses difficultés financières provoquées par plusieurs facteurs, reproche tout de même aux seconds de manquer d’initiative, et les seconds crient au manque criard d’infrastructures dû à la mauvaise volonté du premier. Pendant ce temps, les enfants attendent et perdent de jour en jour la chance d’aller dans la vie productive à un moment raisonnable, d’autant plus que pour accéder aux fonctions publiques des âges sont requis. Ceci fait que les parents dans le monde rural ne voient pas trop la nécessité à présent de cette formation qui a tendance à perdre les enfants pour eux et qui favorise, par ricochet, les plus nantis. Il est vrai que même étant à Bamako, beaucoup parmi ceux-ci, auxquels ils envoient du subside, sont à leur charge, les bourses n’étant payées à temps souhaitable. Par ailleurs, aucun malien ne peut croire aujourd’hui que son enfant aura un emploi à l’issue de ces longues études. D’ailleurs, avec le système dit LMD, pourvoyeur par excellence de diplômés sans emploi, la licence n’ouvre aucune perspective de recrutement dans la fonction publique, le texte pour ce faire n’existant pas encore. De par ce système, l’on arrive à freiner l’ardeur aux études de certains enfants qui ont le tort d’avoir des parents pauvres, connaissant les ravages que font la corruption et le favoritisme dans le domaine et l’impossibilité à laquelle ils sont confrontés de ne pas avoir les moyens d’aller s’inscrire dans les universités privées. C’est dire que le système LMD n’est pas bon pour des pays pauvres très endettés comme le Mali. De ce fait, personne ne doit s’étonner de la déviance, de la promptitude de la jeunesse à saisir même le diable afin de réussir.

C’est pourquoi le Gouvernement comme les Enseignants sont interpellés par rapport à leur responsabilité de relever le niveau de l’enseignement en général et notamment de l’enseignement supérieur à partir duquel les cadres sortent.   

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