L'UNVERSITE MALIENNE ET L'AVENIR DES ENFANTS

 

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C’est difficile de croire que dans le contexte actuel, l’université joue réellement son rôle d’avant-garde de formation approfondie de futurs cadres susceptibles de tenir les ficelles solides du développement du Mali. De tout temps, l’université même traditionnelle doit être le lieu de recherches permanentes, un abreuvoir de connaissances théoriques dont les mises en pratiques permettent d’arriver à la satisfaction de tous les besoins d’un pays et au-delà. Pour qu’elle garde cette place prépondérante dans la société, il est nécessaire qu’elle parvienne à transmettre ces connaissances serait-ce à travers les étudiants les plus méritants qui ont choisi de devenir des intellectuels de demain en la fréquentant.

Mais actuellement, l’on ne me contredira pas que les enfants aussi bien que leurs parents s’inquiètent d’envoyer leurs enfants à l’université par manque de perspectives d’avenir sur le plan formation dont le but est de rendre utile un jour au bénéficiaire lui-même, ensuite à la société. Parce que ceux-ci passent plus de temps à ne rien faire à la maison qu’à l’université. Et cela peut durer des années. Un bachelier qui s’y inscrit aura tout le souci de débuter les cours, et s’il commence, sa formation sera hachée, si bien que pour un cycle normal de trois (3) ans, il y passera six (6) ans. C’est facile de savoir que les bacheliers de 2021-2022 comptent les étoiles dans leurs chambres depuis des mois, puisqu’il faut croire qu’il existe trois (3) premières années suivant les dates de leur inscription. C’est ainsi qu’on retrouve des premières années de 2019-2020, des premières années de 2020-2021 et des premières années de 2021-2022 qui n’ont pas encore commencé les cours. Et dans cette situation, le Gouvernement et les Enseignants se rejettent la responsabilité. Le premier, tout en reconnaissant ses difficultés financières provoquées par plusieurs facteurs, reproche tout de même aux seconds de manquer d’initiative, et les seconds crient au manque criard d’infrastructures dû à la mauvaise volonté du premier. Pendant ce temps, les enfants attendent et perdent de jour en jour la chance d’aller dans la vie productive à un moment raisonnable, d’autant plus que pour accéder aux fonctions publiques des âges sont requis. Ceci fait que les parents dans le monde rural ne voient pas trop la nécessité à présent de cette formation qui a tendance à perdre les enfants pour eux et qui favorise, par ricochet, les plus nantis. Il est vrai que même étant à Bamako, beaucoup parmi ceux-ci, auxquels ils envoient du subside, sont à leur charge, les bourses n’étant payées à temps souhaitable. Par ailleurs, aucun malien ne peut croire aujourd’hui que son enfant aura un emploi à l’issue de ces longues études. D’ailleurs, avec le système dit LMD, pourvoyeur par excellence de diplômés sans emploi, la licence n’ouvre aucune perspective de recrutement dans la fonction publique, le texte pour ce faire n’existant pas encore. De par ce système, l’on arrive à freiner l’ardeur aux études de certains enfants qui ont le tort d’avoir des parents pauvres, connaissant les ravages que font la corruption et le favoritisme dans le domaine et l’impossibilité à laquelle ils sont confrontés de ne pas avoir les moyens d’aller s’inscrire dans les universités privées. C’est dire que le système LMD n’est pas bon pour des pays pauvres très endettés comme le Mali. De ce fait, personne ne doit s’étonner de la déviance, de la promptitude de la jeunesse à saisir même le diable afin de réussir.

C’est pourquoi le Gouvernement comme les Enseignants sont interpellés par rapport à leur responsabilité de relever le niveau de l’enseignement en général et notamment de l’enseignement supérieur à partir duquel les cadres sortent.   

L'ARTICULATION EXPLICITE DU DISCOURS DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, ABDOULAYE DIOP, DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE DE L'ONU

 

Le 13 Juin 2022, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Mr. Abdoulaye Diop, a tenu, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, un discours très révélateur de la position actuelle du Mali et de ce qu’entendent les autorités maliennes d’aide à la souveraineté. En effet, ce discours vient en réponse au récent rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur le Mali. C’est pourquoi, après les remerciements d’usage et du rappel des raisons qui ont amené le Mali à prendre ses responsabilités en mains, permettant de mettre en conditions optimales ses forces armées et de leur montée en puissance pour la défense de l’intégrité du pays menacée par toutes sortes d’hordes terroristes, malgré la présence sur son sol de multiples forces étrangères, dont Barkhane, Task- Force Takuba, Minusma, G5-Sahel, et j’en passe, il entre dans le vif du sujet en l’axant sur des points essentiels :                                                                                                                                              LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER :

A ce propos, le discours du Ministre remet sur la table la mauvaise foi de certains groupes armés qui ont toujours joué au chat et à la souris avec le Mali à l’effet d’empêcher la concrétisation de la paix voulue par tous les Maliens, y compris les habitants du Nord dans leur majorité. C’est ainsi qu’ils se mettent en tête que l’exception qui leur est donnée de faire recruter leurs combattants au sein des corps de défense et de sécurité serait une aubaine de prendre en charge tout le monde, mêmes ceux que l’on ne peut pas qualifier de combattants, et qui n’ont jamais combattu d’ailleurs, et des étrangers dont d’irréductibles terroristes, sans au préalable déposer les armes. Il est évident qu’ils manquent de loyauté et pensent que le Mali boit l’eau avec les narines pour leur octroyer sur le plateau leur désir farfelu de le diviser. Ils en ont même fait, au vu et au su de tout le monde, un fond de commerce et un moyen de chantage. Autrement, le Mali, a noté des avancées notoires dans sa mise en œuvre diligente et intelligente, depuis sa signature, notamment sur le plan politique, sécuritaire, du développement et de la justice et de la réconciliation. Dans cet objectif, des assises nationales ont été tenues, à l’issue desquelles on a enregistré des recommandations fortes relatives à l’élaboration d’une nouvelle constitution, pour instituer le Sénat entre autres mesures. A présent, tous les Maliens, sans distinction de sexe, excepté quelques groupes armés, sont mobilisés en vue d’aboutir à une solution de rechange à l’insécurité que vivent depuis dix (10) ans les populations innocentes.

SUR LA SITUATION SECURITAIRE :

A la faveur de la montée en puissance des Forces Armées Maliennes (FAMAS), les populations se réjouissent du retour progressif de l’accalmie réduisant les groupes terroristes à se livrer parfois à la tuerie des ânes et des chevaux au lieu des hommes comme on le connaissait il y a peu. Des villages entiers avec tout ce qu’ils contenaient avaient été ravagés sous l’œil et la barbe de toutes les forces étrangères citées plus haut censées venir empêcher de tels faits insupportables pour le bon sens. Actuellement, le Gouvernement prenant le taureau par les cornes, a anticipé le désengagement à pas de tortue de ces forces demeurées impuissantes devant les assauts incessants des terroristes. Des dispositions souhaitables sont en train d’être prises pour éviter un vide sécuritaire dù à ce retrait des forces qui jouaient en solo et donnaient l’impression de favoriser le terrorisme. Cette impression se consolide dans les déclarations des autorités françaises qu’incarnaient Jean Yves le Drian et Florence Parly, qui n’avaient manqué aucune occasion de montrer aux Maliens que leurs forces n’agissaient que selon ce qui leur était commandé souvent contre les intérêts du Mali. Jean Yves le Drian n’avait pas caché ses sentiments en déclarant haut et fort que ceux qui ont créé l’hécatombe, étaient leurs frères,  quand un autre soutenait qu’ils étaient en train de réaliser des exploits contre les forces maliennes. On se rappelle par ailleurs, que c’est leurs forces qui avaient interdit l’accès à Kidal avec elles aux armées maliennes avec lesquelles elles avaient libéré les autres parties du Mali qui étaient sous domination dite djihadiste. Ainsi, pour la réalisation de leur dessein caché, les autorités françaises ont pu plier la volonté du Conseil de Sécurité à sa volonté de commander la Minusma qui prétend recevoir sa protection de la force Barkhane. Une force englobant logiquement toutes les forces, censée intervenir pour le retour et le maintien de la paix, se fait protéger par une autre force d’une nation généralement oeuvrant pour ses intérêts propres. C’est de l’hérésie. Là se justifie la demande du Mali de la ré-articulation des missions de la Minusma qui doivent se réorienter en collaboration franche avec les forces maliennes afin de se concentrer surtout sur la protection des populations civiles et de leurs biens. Parce que le Mali se soucie de la possibilité, pour la Minusma, dans sa configuration actuelle, sans cette collaboration franche souhaitée, de se voir opposer des entraves à la montée en puissance de son armée sous prétexte non justifié de lutter contre des violations des droits de l’homme, alors qu’il n’en est rien. Donc, si la Minusma ne peut jouer que le rôle d’une demoiselle de charité, le Mali est en mesure de lui assurer la protection qu’elle souhaite pour ses hommes qui fournissent des efforts peu louables à l’ensemble des Maliens, contre les terroristes qui ne font pas de la dentelle en tuant le maximum d’innocents. Pou cela, le Mali demande à cette Minusma d’achever son plan d’adaptation avec les nouvelles réalités du terrain. Donc, il n’est plus question pour le Mali de laisser en divagation une force qui était tout faite à l’effet de l’aider à recouvrer l’ensemble de son territoire en mettant fin à l’hécatombe qui frappe ses populations depuis l’invasion terroriste qui a commencé le 17 janvier 2012.

SUR LE RENOUVELLEMENT DU MANDAT DE LA MINUSMA

Par rapport à cette dynamique, le Mali insiste sur la réorientation de l’intervention de la force onusienne. Elle doit se focaliser désormais sur la protection des populations civiles qui payent en masse leur vie contre les terroristes et aider, par ce biais, les autorités maliennes à restaurer son autorité sur l’ensemble de leur territoire. C’est pour dire qu’elle n’a pas été faite pour braquer ses projecteurs biaisés sur le Mali qui ne cherche qu’à ramener la paix et la sécurité au bénéfice exclusif de ses populations meurtries par un état de fait injuste. Elle doit, plutôt, offrir une collaboration franche à l’alternative d’une insécurité qui n’est voulue pour arranger personne, sans faux calcul, en apportant un soutien total aux FAMAS, qui sont déterminées désormais à être au devant de la scène des opérations. Cette collaboration, si elle est bien menée, peut taire des suspicions, et éviter des croyances injustifiées de violations des textes régissant le droit militaire international, tel que dit à certains endroits, par les autorités françaises et, par ricochet, le Secrétaire Général de l’ONU.

SUR LA DEMANDE D’APPUI AERIEN DE BARKHANE

Mais à ces fins de collaboration, de complicité devant le mal en gestation permanente, le Mali s’oppose fermement, il est dit fermement, à la demande d’appui aérien de Barkhane encore sur son territoire, qui l’a abandonné unilatéralement en plein vol, et qui n’a d’yeux que pour localiser ses forces au compte des terroristes qui se déplacent en colonnes de cent (100) et plus de pick-up. D’ailleurs, il a dénoncé les accords militaires qui le lient à la France qui est personne non-grata pour le peuple malien. Et il demande à la Communauté internationale d’accorder le respect à sa souveraineté par rapport à ces décisions qu’il juge justes pour lui

SUR LES ALLEGATIONS DE RESTRICTIONS IMPOSEES A LA MINUSMA

Sur ces allégations, le Ministre fait savoir que le Mali n’a pas pris de mesure spéciale officielle restrictive contre la Minusma. Mais que seulement, il importait de parvenir au dégagement de l’espace terrestre et aérien afin de permettre l’évolution normale des FAMAS dans certaines parties du territoire, et leur éviter aussi des collisions avec d’autres forces. C’est pourquoi une coordination harmonisée entre les FAMAS et la Minusma est nécessaire. Sinon, toutes les demandes de vols coordonnés de la Minusma ont reçu jusqu’ici l’accord des autorités maliennes. Pour être clair, le Mali souhaite que les vols de la Minusma ne viennent pas contrarier les vols de ses forces qui ont seule destination d’aller neutraliser des terroristes.

SUR LA QUESTION DU RETOUR A L’ORDRE CONSTITUTIONNEL

Sur cette question, le Ministre Diop a tenu à réaffirmer l’attachement du vieux peuple malien à la démocratie. En effet, déjà en 1236, la première constitution progressiste du monde, appelée aujourd’hui charte du mandé, a été initiée à kurukanfouga. Donc, sur ce plan le Mali n’apprend plus beaucoup de choses. Il œuvre sans relâche à ce retour à l’ordre constitutionnel. C’est ainsi que le décret n°2022-0335/PT-RM  du 07 juin 2022 fut pris pour fixer la durée de la transition à 24 mois, à partir du 26 mars 2022, de même que le décret n°2022-0342/PT-RM du 10 juin 2022 a créé, auprès du Président de la Transition, une commission de rédaction d’un avant-projet de constitution de la République du Mali, dans le cadre de la refondation. En outre, une nouvelle loi électorale qui sera votée dans les prochains jours est sur la table du Conseil National de Transition (CNT). Une fois cette loi votée, le gouvernement rendra public le chronogramme de la Transition.

De même, il rassure que le dialogue avec la CEDEAO n’est pas rompu et va bon train. A ce but, un mécanisme de suivi sera mis en place en concertation avec le comité local de suivi de la Transition comprenant les Nations-Unies et l’Union Africaine, afin de permettre la levée des sanctions qui frappent injustement le peuple du Mali.

Il importe de noter qu’à ce niveau, les Chefs d’Etats de la CEDEAO se sont joués du Mali comme leur bébé, et personne ne comprend pourquoi, alors qu’à travers l’histoire il n’a jamais baissé l’échine pour donner flanc à l’ignominie. Les pères fondateurs de l’Organisation sentant l’impérieuse nécessité de mutualiser les efforts pour faire face aux impératifs du développement économique, et de sortir du joug de servitude dont leurs pays font objet, ont pensé qu’il faut se réunir et faire front commun. Donc, l’idée première c’était le développement économique de ses membres. Et toutes les mesures textuelles ont été pensées pour empêcher de torpiller cette volonté. Mais, au fil du temps, en faveur des changements de présidence, progressivement la tendance se dégagea de la transformer en un instrument politique tel que l’on le voit aujourd’hui. Elle est en voie de dévier de ses objectifs, car se voulant organisation dédiée au bien-être de ses peuples, elle tend à en devenir le bourreau, en se livrant à cœur joie à des sanctions extrêmes, injustes et inhumaines. C’est pourquoi, il est incompréhensible que même si les règles d’intégration ne sont pas violées, elle s’ingère dans des jeux politiques propres à chaque pays membre, déniant aux peuples de choisir leurs meilleures voies de survie, au point d’exiger des choix de dirigeants. Il est apparent au Mali qu’elle s’inscrit dans la logique d’aller en contre-courant de la volonté de son peuple qui souhaite donner un temps nécessaire aux autorités de la Transition pour instaurer une gouvernance vertueuse qu’il a perdue belle lurette. Paradoxalement, dans nos Etats, les premiers régimes dits autoritaires ont présenté meilleure figure en termes de bonne gouvernance. Au moins, les vols des élections et des deniers publics n’étaient pas courants. A présent, l’on a même perdu la sécurité sans laquelle aucun développement ne peut prospérer. Donc, dans le cas du Mali, contrairement à d’autres, les militaires n’ont pas spontanément pris le pouvoir contre la volonté du peuple, mais plutôt c’est le peuple qui a arraché le pouvoir pour le remettre aux militaires seuls capables dans l’état de déliquescence où se trouvait le pays de réorganiser l’Etat et lui redonner des fondements solides. C’est ce qui fait, 90% des Maliens souhaitent une prolongation de la Transition dans le seul souci justifié d’éviter que les politiciens qui les ont sucés, vilipendés, livrés aux charognards reviennent au pouvoir. Sinon, nul n’ignore que les braves fils du Mali n’hésiteront pas un instant de braver la mort pour renverser un régime qui ne leur donne pas satisfaction. L’on ne niera pas que la gouvernance de notre sous-région est à la base de notre situation de traînée du continent, n’en parlons pas du monde. Ainsi, le terrorisme y fait de beaux jours malgré toutes les richesses qu’elle renferme. L’œil extérieur nous traite pour cela d’égoïstes. On oublie ainsi à volontiers que le Mali est un pays continental contre lequel les lois internationales interdisent des sanctions, surtout, économiques.

SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU MALI

Le Ministre réitère l’histoire millénaire du mali qui a connu des brassages ethniques tel qu’il est impensable de discriminer une partie de la population au profit des autres parties. Au Mali, chacune de ses communautés a eu son heure de gloire dans les rênes du pays. Il demeure l’un des rares pays qui n’ont pas connu de luttes communautaires, de luttes religieuses, sauf à tenir peu de compte des montages parfois grotesques collés au centre et dans la région de Kayes. Ces phénomènes récents ne sauraient persister tant la majorité de ces habitants ne leur accorde aucune caution. Le peuple malien, d’une manière générale, est tolérant, pacifique, hospitalier. Le malien n’est nulle part étranger sur son sol  et peut bénéficier de l’assistance de chaque communauté en cas de besoin. Mêmes les étrangers qui y vivent sont la plupart mieux traités que dans beaucoup de pays qui se veulent donneurs de leçons. Jamais il na connu jusqu’ici l’expulsion de personnes de son sol, notamment des Africains, comme on se le glorifie dans d’autres cieux.  

La neutralisation actuelle des forces du Mal ne doit pas donner matière à stigmatiser le Mali comme étant un pays qui viole les droits de l’homme. Mais, cela se comprend d’autant qu’il a pris la responsabilité de sortir du carcan qui permet l’extermination de son peuple pour des visées politiques, économiques et géopolitiques. En tout cas, qui connaît le Mali, sait que les Maliens n’aiment pas l’animosité pour tuer pour le plaisir de tuer des semblables, quelle que soit leur race, leur origine.

SUR LA DIMENSION REGIONALE

Le retrait du mali du G5-Sahel a été rendu obligatoire par l’hostilité dont certains pays lui font montre sous la dictée d’un pouvoir extérieur, notamment la France qui ne souffre que ces anciennes colonies s’affranchissent de sa domination et de son exploitation éhontée, le FCFA est passé par là. En faisant l’économie des faits, le mali devait prendre la direction de l’organisation après celle du Tchad dont le pouvoir est en somme illégal malgré qu’il soit reconnu par la même France qui a condamné celui-là. Donc, contre toute logique, c’est cette France qui a instruit au pouvoir du Tchad de ne passer le témoin, et cela malgré tous les rappels qui lui ont été faits dans ce sens, laissant la seule alternative au Mali de sauvegarder sa dignité.

Sinon, le Mali, pour l’amour de ses frères, est le pays qui a inscrit formellement dans toutes ses constitutions qu’il consent à céder tout ou partie de son territoire en vue de la réalisation de l’unité africaine. Pour s’en convaincre, il suffit que les autres pays de l’Afrique lui en donnent la possibilité.

Enfin, pour conclure Monsieur le Ministre Diop réitère sa demande de compréhension et d’accompagnement de la Communauté internationale dans sa détermination de la libération de son pays de toute domination malsaine, même si en vue de ce but il a fait appel à d’autres partenariats que la France. 

  

FARAKO EST UN DANGER POUR LES ENFANTS

 

Farako est un nouveau quartier du sud-est de Bamako où beaucoup de maisons sont en construction, mais en beatnik. Tout au long des chemins sont creusées, pêle-mêle, des fosses béantes qui constituent des dangers pour tout le monde, notamment les enfants, pendant l’hivernage. Ces fosses ouvertes au vent se remplissent quand il pleut, et n’indiquent pas leur présence aux usagers. Remplies d’eau, elles sont au ras du sol et propice à provoquer des accidents parfois irréparables.

C’est là que je vous tiens l’histoire de deux jumeaux qui ont perdu la vie tous les deux le 02 juillet 2022. Leur père était berger, ensuite éleveur et vendeur de bétail à Niamana. Ce dernier étant parti, comme d’habitude, au marché de bétail, a laissé ses enfants dans sa cour. A sa suite, leur maman est allée chez le tailleur à la recherche de leurs habits de fête. Aux environs de 15 heures 16 heures, la pluie tomba abondamment, drainant tout sur son passage. Leur sœur aînée, sentant les dégâts qu’elle peut provoquer, s’enferma avec eux à clé dans leur chambre. Curieusement, ils prirent la fenêtre en compagnie de leur grand-frère. Ils se rendirent au parc de leur père où ils fournirent des aliments aux bœufs de celui-ci. Leur corvée terminée, ils prirent le chemin de retour pour se rendre en famille. Mais, sur cette voie, ils découvrirent un attroupement de personnes battant mains comme lors d’un mariage. Cela aiguisa la curiosité du grand-frère qui intima aux deux jumeaux de continuer avant lui à la maison. Le nez en l’air et confiants, ils empruntèrent allègrement la voie qui semblait la mieux à même de les conduire à leur destination. Ne se doutant de rien, un des deux, voulant traverser ce qui lui donnait un semblable de flaque d’eau, fut emporté par une chute. L’autre jumeau le voyant, tenta désespérément de le sauver, mais, au lieu de cela, fut entraîné avec lui au fond de l’abysse. Les témoins qui assistèrent malgré  eux à ce drame s’écrièrent et alertèrent l’alentour. Leur grand-frère ayant compris que les victimes étaient ses frères qui l’avaient quitté il y a peu, appela à l’aide pour les y extraire. Ainsi, grâce aux bonnes volontés, ils purent être repêchés. Leur enterrement a eu lieu le même jour.

C’est plus tard, dans la nuit, que le propriétaire de ce qui a causé ce malheur se présenta pour implorer le pardon et demander la conduire à tenir. Le père des enfants, comme à l’habitude des Peulhs, lui rétorqua qu’il s’en remet à Dieu, puisque c’est son fait contre lequel  personne n’y peut rien.

Peut-être que celui-là ignore qu’il est passible d’homicide involontaire par le simple fait de n’avoir pas pensé à une rambarde de nature à aviser les passants de l’existence de la fosse.

Il revient, c’est un cri de cœur, aux autorités de prendre des mesures urgentes pour éviter à  l’avenir la réitération de telle tragédie.

ENFIN, LES SANCTIONS DES CHEFS D'ETATS DE LA CEDEAO SUR LE MALI LEVEES

 

Il n’est plus besoin de répéter que les sanctions des Chefs d’Etas de la CEDEAO du 09 janvier 2022 sur le Mali ont été illégales, illégitimes, injustes et inhumaines, et, au maximum, elles ont causé du tort aux populations maliennes et d’ailleurs, au lieu de leurs autorités. En fait, elles n’ont pas produit tout l’effet escompté par les décideurs de l’occasion.

L’intention, l’on ne le dira pas assez, était de punir, poussés à fond de course par ceux qui estiment que les dirigeants du Mali et leur peuple sont devenus arrogants en n’écoutant pas les sirènes de mauvais aloi, dans le but unique de sauver des meubles qui sont fragiles et renversables par leur nature. Il ne faut pas que l’exemple du coup d’Etat ne serve pas d’exemple au renversement des princes du jour éjectables à souhait par leur mépris à réaliser une bonne gouvernance dans leur pays.

Le Mali avait atteint un tel niveau de somatognosie de son culbutage occasionné par l’insécurité due au terrorisme que la nécessité d’une solution urgente s’imposait. Tout l’abacule du pays s’effritant, le peuple a réclamé la mue du pouvoir aux abois devant les crimes les plus odieux des terroristes de tous genres, et, aussi, devant la corruption et les délinquances financières généralisées et impunies. Loin de mettre le tout sur le dos du pouvoir, beaucoup demeurant comptables de la situation, de deux choses l’une, soit celui-là en trouve du baume, soit parvient à susciter une solidarité agissante de ses pairs surtout africains. Malheureusement, ni l’une ni l’autre n’a été obtenue, favorisant ainsi un ressentiment et son enlisement. Devant le choix de canarder son peuple ou de déposer le tenant du pouvoir qu’est Ibrahim Boubacar Keïta, l’option est tout faite. C’est en ce moment que la CEDEAO donne de la voix pour fustiger, pour menacer, pour imposer, sans au préalable penser aux solutions meilleures pour le pays, en ce qui concerne la sécurité sans laquelle rien de normal n’est possible, en oubliant qu’elle avait suggéré auparavant des reformes avant toute élection qu’elle met au-dessus de tous les intérêts d’un pays. Des élections, oui, mais pas avec le tiers du territoire et avec 10% des électeurs, au moment où les terroristes égorgent comme des moutons les populations innocentes.

Assimi Goïta, fidèle à ses engagements, et son Gouvernement, à la suite de Bah N’Daou qui voulait faire le jeu des méchants, voulurent diversifier leurs partenaires qui sont susceptibles de lui apporter la réponse la plus souhaitable au déchiquetage de leur pays. Parallèlement, à l’interne, l’inclusion de tous fut demandée à l’effet de répartir sur de nouvelles bases pouvant acquérir l’adhésion du plus grand nombre. Alors, des Assisses Nationales pour la Refondation (ANR) furent organisées au cours desquelles toutes les sensibilités que renferme le Mali se sont exprimées librement. A l’issue donc de ces Assises, le peuple souverain du Mali décida de la durée de la Transition, dans la fourchette de six mois à cinq ans. La CEDEAO mise au courant du souhait exprimé par les Maliens, avant de proposer toute alternative par le dialogue, laissa s’abattre son épée de Damoclès qu’elle tenait déjà quelque temps. Des sanctions que l’on ne pouvait imaginer contre un pays frère tombèrent en cascade sans tenir compte royalement des conséquences qu’elles peuvent entraîner pour le peuple malien et les autres peuples de la CEDEAO. Certains prédirent que le Mali serait à genou dans six mois au maximum et lui coupèrent leurs aides ciblées. Au lieu de cela, il tient plus de six mois et mit en péril économique ses voisins. Les Maliens plus radicaux, patriotes jusqu’à la moelle épinière, demandèrent même le retrait de leur pays du FCFA, de la CEDEAO et de l’UEMOA.

En effet, il faut concevoir que contrairement à la Russie qui a son rouble, le mali ne peut utiliser, pour l’instant, que le FCFA rimé à l’euro au moyen duquel des comptes ont été bloqués, donnant à la banque mondiale et autres sous pression ou solidarité française de suspendre allègrement leurs décaissements en sa faveur.

A cet effet, des solidarités, en plus de la résilience des Maliens, à l’échelle africaine et mondiale, se manifestèrent pour fustiger l’opportunité et la justesse des sanctions. Aux premières heures, les autorités guinéennes, mauritaniennes et algériennes exprimèrent ces solidarités en laissant ouvertes leurs frontières alors  qu’elles sont fermées chez tous les pays de la CEDEAO qui a rappelé ses Ambassadeurs. De sources crédibles affirment que Nana Akufo Ado du Ghana, Mohamed Bazoun du Niger et Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, taxés de valets de la France, étaient les Chefs d’Etats les plus intransigeants dans la prise des sanctions et de leur maintien. De réunion en réunion suivie de médiation de Goodluck Jonathan qui n’en finissait pas, les autorités maliennes décidèrent que la transition durera 24 mois. Le Premier Ministre, Choguel Kokala Maïga, l’avait exprimé clairement lors de sa déclaration de Plan de Politique Générale devant l’Assemblée Nationale. Ainsi, en face de l’état des lieux et des médiations venant en appui de celles de Goodluck Jonathan et Faure Niassingbé du Togo, de la volonté de toutes les parties de trouver un terrain d’attente, les 24 mois courant à compter du 26 mars furent acceptés, laissant un goût de non achevé, par manque de confiance, puisque les sanctions individuelles sont maintenues et le Mali reste suspendu des organes de l’Organisation. De ce fait, la Transition au Mali prendra fin le 26 mars 2024, et pour y conduire un chronogramme a été arrêté. Déjà une nouvelle loi électorale a été votée et la rédaction d’une nouvelle constitution est en chantier, et la montée en puissance des forces armées pour sécuriser le territoire, avec des partenaires crédibles, se concrétise.

En termes de sécurisation, le Mali doit mettre tout en œuvre pour avoir la maîtrise totale de son espace aérien et terrestre, des infiltrations inavouées n’étant pas à exclure. Récemment le Conseil de Sécurité a donné mandat à la Minusma contre quelque part la volonté des autorités hôtes de fouiner partout, comme déjà elle fut un frein parfois au déploiement normal de l’armée malienne sur des prétextes non fondés. Et sur ce plan, non plus, la CEDEAO ne s’est pas prononcée, dans leur furie de voir les autorités maliennes sombrées, tel qu’elle est restée sourde quand la Cour de Justice de l’UMEOA avait décidé de la suspension des sanctions qu’elle vient de lever, faisant qu’elle en a laissé des plumes.

La CEDEAO, en levant les sanctions, a assorti sa décision de l’interdiction des organes de Transition de se présenter aux élections marquant sa fin, nonobstant les dispositions de la Charte révisée et de la loi électorale. C’est aussi une écuelle qu’il faut aplanir avant les échéances.

La CEDEAO a l’obligation, enfin, de revoir sa gouvernance surtout politique afin de trouver des alternatives aux sanctions dont le mali a tout de même souffert, en évitant les mêmes à la Guinée Conakry et au Burkina Faso. L’intégration de l’ensemble de ses Etats membres en dépend.