Le Terrorisme et le Crime organisé

              A l’origine, le Mali était habité par un peuple courageux, laborieux, mais essentiellement animiste, régi à l’aide de règles de vie qui ne toléraient pas la trahison de la parole donnée. Certaines de ces règles s’étaient muées en totems.
               Beaucoup d’écrits le confirment.
             Mais avec l’arrivée des envahisseurs, qu’ils soient colons ou conquérants islamiques, la donne évolua sensiblement dans la direction menant à des confrontations sociales, entre blancs et noirs, dont la plupart étaient nées du fait de l’intolérance nourrie du refus de l’autre et de ses différences. Celles-ci eurent pour corollaire la volonté d’affirmation  de chaque groupe ethnique coloré se positionnant comme étant le supérieur sur les autres.
              C’est ainsi qu’avec le temps, les races “dites blanches” se cristallisèrent autour des idéologies scissionnistes trouvant terreau fertile de la promiscuité des voisins. C’est dire que le voisinage immédiat des pays maghrébins n’a pas été d’un apport toujours souhaitable dans la résolution  des crises récurrentes au nord du Mali.
             Crises sorties des matrices identitaires avaient pour but jusque récemment l’isolement par rapport au noir qui est vu et senti comme un autre que moins important, d’où l’idée fractionniste à l’intérieur des frontières établies par le colon et reconnues par la Communauté Internationale. Elles sont toujours justifiées du côté non légaliste, donc opposé au Gouvernement, par l’état de précarité de vie du Nord, le peu d’attention accordée de la part des autorités  de Bamako au septentrion, ignorant volontairement  que cet état n’est  pas non plus enviable au sud, à l’exception que les Sudistes vivent de leur labeur. Il faut noter au demeurant que rien de durable ne peut se construire sur l’insécurité permanente, sinon le nord fait l’objet, aux yeux des Maliens, de faveurs particulières ayant conduit à élaborer des programmes suivis d’intégration sans concours dans les différents corps de l’armée et de sécurité, dans la fonction publique.
           La délation est le propre des Touarègues qui ont une conception erronée de l’environnement qu’ils pensent pouvoir toujours dominer et asservir, au point d’être partisans de moindre effort qu’ils laissent à leur vis-à-vis. Et les Touarègues, ils se retrouvent dans bon nombre de pays arabes dont beaucoup les soutiennent si le terrorisme sous-tendu par le crime organisé ne s’était pas mêlé.
          En effet, les terroristes honnis, vomis et chassés de partout trouvèrent leur refuge dans les grottes de l’Adrar des Ifoghas. Face à cette intrusion, les parties en belligérance, l’Etat et les rebelles, restèrent indifférentes, chacune croyait avoir , le premier, le moyen de mettre un terme à la rébellion, le second, le renforcement de sa position de combattant révolté.
           Le terrain obtenu sur un plateau avec la bénédiction de certains locaux qui se reconnaissaient en eux, ils eurent de longues années pour se matérialiser en s’armant lourdement et en faisant appel à d’autres groupes, qui avaient séparément des visées propres. Leur ramification allait au-delà de ce que le pouvoir de Bamako pouvait croire, lorsqu’on savait qu’ils constituaient une des branches armées de l’Aqmi, dont la mère nourricière est l’Alkaïda au Maghreb islamique. La nébuleuse, comme on la qualifie souvent, posait ses tentacules dans plusieurs pays et bénéficiait de financement conséquent de divers cartels, ralliés à leur idéologie expansionniste, dont ceux de la drogue, des armes, de marchandises prohibées, d’Afghanistan au Quatar. L’affaire “Air cocaïne” était passée par là.
           Le plus important du financement lui vient de ses opérations de prise d’otages à travers le sahel. Les rançons payées à cette fin sont importantes à la propension de leur hégémonie.
           En plus des attentats les plus odieux de l’histoire contemporaine, les prises d’otages mettaient en mal le Mali, qui voulait fermer l’œil par ses dirigeants qui découvraient de plus en plus, en l’occurrence, la faiblesse de son niveau  de défense. Aussi, l’appel à l’aide  qu’ils lancèrent la gorge serrée ne trouva pas d’écho, et cela même de ses voisins qui couraient  autant la menace.
           Ils faisaient déjà peser cette menace sur la communauté arabe à laquelle ils adressaient des affiches de ralliement à leur raison. Ceux parmi eux qui s’y opposaient, étaient abattus sans ménagement, comme ce fut le cas du Colonel Lamana, ancien rebelle, qui avait choisi, avant son assassinat, le camp du Mali. Des attaques sporadiques de leur part étaient enregistrées par-ci par là.
           C’est alors que le mouvement irrédentiste, dont certains sont venus de la Libye après la défection de l’armée de Kadhafi,  érigé en Mouvement de Libération de l’Azawad (MNLA), prit plus d’ailes et remit sur la scène sa revendication d’indépendance du Nord, après s’être assuré de l’accompagnement de la nébuleuse, associée à Ansardine, Mujao et de quelques éléments de Boko Haram.
            Tous ces groupes désormais  fusionnés, sous le commandement de stratèges de guerre et à la suite d’un coup d’Etat qui a affaibli la chaine de commandement militaire malienne, ensemble, prirent en chasse l’armée mal équipée et sans soutien, parmi les éléments desquels ils tuèrent froidement plus d’une centaine, semble-t-il, et occupèrent en moins de 48 heures les 2/3 du territoire, de Kidal à Douentza et de Kidal à Ténenkou . Donnant libre cours à leur victoire, ils imposèrent des souffrances et l’humiliation aux populations, détruisirent les symboles de l’histoire de la ville mystérieuse, Tombouctou.
           Mais, paradoxe, une bataille gagnée , entre eux s’installèrent des divergences sur la ligne politique à adopter. Des archives avaient été découvertes sur cette politique djihadiste et diffusées sur la ligne.
          Le MNLA, croyant avoir abouti à sa fin, et la cause de tout ce bouleversement, voulait un Etat laïc, tandis que les autres mouvements, Iyad Ag Ghali en tête, n’entendait pas de cette oreille et voulaient plutôt tout le Mali.
          Leur rêve prit fin entre le 10 et le 11 janvier 2013 avec l’intervention de Serval venant en appui, sous l’égide de l’ONU, à l’armée malienne et, plus tard, aux troupes de la MISMA, aujourd’hui transformée en MINUSMA.
         Le Mali espère enfin que c’est la fin définitive de toutes les épisodes rebelles et du terrorisme, dont les contours sont très difficiles à saisir.

            
           

Léonarda

              Léonarda est une jeune fille d’origine kosovare, donc rom, qui se trouve, malgré elle, au centre d’une vaste polémique en France, où rien n’est vu au minima, mêmes les faits qui peuvent être anodins chez le voisin.
              En fait qu’est-ce qui agite tout le monde ?
              Léonarda est venue là par le vouloir de ses parents immigrés au même titre que des milliers de gens, dont beaucoup perdent leur vie devant leur obstination de braver les vagues et les intempéries, dans leur rêve fou d’aller, coûte que coûte, vers le pays qu’ils pensent être l’eldorado, occultant malheureusement que bien de ses nationaux ne voient Jésus qu’une fois l’an. Au prix d’un abyssal sacrifice pour y parvenir, un matin ils peuvent se voir reconduits, voire éconduits aux frontières, comme des malpropres.
              Dans cette situation irrégulière d’immigrés “sans papiers”, terme phare de ceux qui croient comme fer que la cause de tout leur malheur provient d’eux, les géniteurs de Léonarda furent cueillis par les services de l’ordre et sommés  de débarrasser le plancher, oust!, de retourner d’où ils viennent. En désespoir de cause, parce qu’ils mesurent le chemin parcouru pour quitter les conditions non enviables qu’ils vivaient, ils saisirent la Justice qui, comme il fallait s’y attendre, est intraitable face à la violation de la loi.
               C’est alors que, Léonarda élève, la question de l’exécution de la décision de  Justice contre laquelle aucune alternative ne s’offre se posa.
               Mais les agents chargés de son exécution ont manqué de précaution pour certains, de discernement et d’humanisme pour d’autres, du fait qu’elle intervient dans un espace scolaire au moment où elle était en joyeuse compagnie de ses camarades de classe. Le bon sens permet de dire que les services de l’ordre auraient pu attendre que la fille soit isolée, au lieu de la prendre manu militari, comme ils l’ont fait, publiquement, puisqu’après tout elle n’est rien responsable de ce qui est arrivé.
               Le Ministre de l’intérieur, Manuel Valls qui, depuis un moment, défraie la chronique rom, approuve en soutenant que l’opération d’expulsion de Léonarda  est conforme aux lois de la République.
               Mais il ignore peut-être que personne ne lui conteste que, pour la sécurité juridique des citoyens, les décisions de Justice doivent être exécutées, sans état d’âme, mais il doit aussi savoir que Léonarda ne se reproche absolument rien. Alors les naturalistes et humanistes français s’émeuvent et s’érigent contre cette manière cavalière de traiter les enfants qui ne sied pas à la France glorieuse.
                Le Président de la République, j’ai nommé Monsieur François Hollande, auquel l’on peut tout reprocher sauf le chauvinisme, de défaut d’amour pour son pays, pour lequel cependant il est prêt de tenter le diable, malgré la politique politicienne qui s’installe de plus en plus en France, a voulu tout simplement redresser la barre, sans violer la loi, en proposant le retour de la fille, avec bien sûr le consentement de ses parents et le tien, ce qui exclut ceux-ci qui se trouvaient en situation de non droit.
                Mais que n’a-t-on pas entendu ? En droit, c’est un principe universel, la peine est personnelle et le droit de grâce appartient au Président.
              Enfin, les Africains ont du mal aujourd’hui à comprendre la France pour laquelle leur arrières grands-parents ont donné leur vie , à laquelle elle est liée par l’histoire et qu’ils souhaitent voir s’améliorer.
             


Kurukanfouga au coeur du Mandé

             
                                            Kurukanfouga a été enfanté en 1236 au Mandé, dans le cercle administratif de Kankaba.

                                             Pour s’y rendre, le visiteur a deux possibilités au choix: soit il emprunte la route conduisant en République de Guinée en passant par Siby et ensuite Bankoumana, ou , à partir du poste de Sébénikoro, il trace une virgule sur Dioliba, le village du célèbre artiste-musicien, Salif Keïta, sur Bankouma enfin dont le prolongement amène à Kurukanfouga.
                                            Kurukanfouga, autrement que pensent beaucoup, n’est ni un village, encore moins une ville, mais  un vaste espace libre, caillouteux, entouré d’arbres sauvages entretenus, au centre duquel sont exposées de grosses pierres qui avaient servi à s’asseoir aux dignitaires du Mandé, auteurs, après de laborieux concilabules,  de la plus magnifique et première constitution africaine, qui a pris date depuis lors à celle  suscitée. Tirant son nom de cette réunion historique, Kurukanfouga était inviolable jadis par les enfants qui n’étaient pas initiés et aux femmes. Les quelques entêtés qui enfreignaient cette inviolabilité  en avaient eu pour leur compte. 
                                             La constitution du Mandé aurait pu avoir une popularité extraordinaire si elle était écrite et transmise par les canaux modernes d’information. Mais malheureusement, elle a du son âge à l’oralité des griots et de quelques patriarches qui se la transmettaient de bouche à oreille. N’empêche, aujourd’hui la Communauté internationale est en train de la replacer dans son rôle historique en acceptant d’en faire référence et de classer, ainsi que Kaba Blon, Kurukanfouga, son cadre de naissance, patrimoine mondial de l’humanité.
                                            Cet autre de mémoire humaine demeure Kaba Blon.
                                           Kaba Blon est représenté par une case couverte  d’eutele de paille  qui est rajeunie tous les sept ans, sans être touchée par les fétiches de Kéla Balla, sous la préséance du plus vieux de la famille Keïta, qui mourrait avant les sept ans prochains, pour avoir accepté cet honneur. Elle était aussi interdite aux femmes et aux enfants non initiés et constituait un lieu de résolution des conflits. A cause du pouvoir occulte qu’elle porte,en son sein le mensonge, la trahison du serment, le faux aveu n’étaient pas permis, car, sans contrainte aucune, ceux qui se permettaient des écarts de conduite avouaient d’eux-mêmes ou mourraient. Encore, à nos jours, la photo et le film de la case ne sont pas autorisés.
                                           C’est pourquoi, il est rapporté que ce qui est décidé à Kurukanfouga ne peut pas être trahi à Kaba Blon. 
                                             

Le citoyen et le savoir du devenir

              Le Mali, à l’instar de tous les pays soucieux du respect de la vie du citoyen, s’est doté, depuis son indépendance, de trois constitutions d’inspiration française  dont la dernière en date  du 25 février 1992 est  survenue à la suite de l’insurrection sociale de mars 1991.
              Elles consacrent, toutes, les droits liés à l’homme, par exemple le droit à la vie, le droit à l’éducation et à l’instruction, le droit à la santé et au travail, le droit d’aller et venir, associés aux libertés publiques et économiques.
             Mais par les faits, ces droits sont malmenés à cause de la raison simple que le citoyen à 80% analphabète les ignore à plus forte raison oeuvrer à leur respect.
             Ainsi leur observance relève purement et simplement du prince du jour qui, le plus souvent, est élu selon un montage préparé, en violation  du droit de choix de celui-là qui pense qu’elle est l’apanage du politique. Alors, il est dit et répété que les dernières élection qui ont plébiscité Ibrahim Boubacar Keîta à la magistrature suprême récemment ont été jusqu’ici les plus crédibles.Ce dernier, dans une telle charpente, a la capacité de concentrer, s’il est despote, comme il avait été constaté par le passé, entre ses mains tous les pouvoirs.
              En Afrique, d’une manière générale, le citoyen est enfermé dans le carcan de l’obscurantisme et à chaque fois qu’il a eu la chance de savoir, il devient du coup la bête noire. D’ailleurs, en plus de quarante ans d’indépendance, aucune condition n’a été créée à l’épanouissement du savoir, qui est de plus en plus exclusif à des privilégiés, en vue de le faire profiter au développement de l’Afrique, laissée au bon vouloir du bailleur de fonds et à des réseaux financiers plus ou moins mafieux. Ce savoir rare désormais, s’il parvient à s’émanciper un peu du pouvoir, se met au service du politique qui le détourne de sa philosophie, surtout s’il se fait l’imaginaire que l’environnement est favorable à son ascension seule, au mépris du citoyen, contributeur de sa formation, mais qui n’a pas eu la même veine que lui. C’est ce qui fait que depuis des décennies le continent africain s’embarrasse de plus de politiciens attachés à la politique politicienne qu’à de vrais scientifiques chercheurs et développeurs, projetant, par conséquent, une image négative d’un savoir improductif.
                Puisque le savoir est un droit et chaque homme a le devoir de le chercher pour le bien de tous, il est recommandable et humain de l’ouvrir à celui-ci, le seul challenge pour le développement harmonieux du monde.

L'Opération Serval

                  L’Opération Serval a été déclenchée le 10 Janvier 2013 quand le Mali était en passe de tomber entre les mains des terroristes dits djihadistes. Ceux-ci après avoir occupé les 2/3 du territoire pendant au moins huit mois, de l’Adrar des Ifhoras à Douentza et eu suffisamment de temps pour renforcer leur position et leurs moyens, en hommes, en matériels et logistiques, ont estimé, à la suite des résolutions de l’ONU autorisant l’emploi de la force en vue de mettre fin à cette appropriation qualifiée d’injuste, qu’il était de ton pour eux d’étendre leur hégémonie au tiers restant.
                   Le reste du Mali, depuis l’occupation, n’a pas un instant baissé la garde, en explorant à l’occasion toutes les opportunités pouvant venir à bout de la souffrance qu’était le quotidien de la population des zones sous domination.
                    Cette population du Nord se trouvait ainsi martyrisée et poignardée au plus profond de son cœur devant l’impuissance de l’armée nationale mal préparée et mal équipée, mais susceptible de pouvoir la protégée en toute circonstance. Elle avait cependant embrassé et cultivé les préceptes de l’islam au point d’en créer une université qui faisait la gloire des érudits dans le domaine, et cela durant de nombreux siècles. Et c’était à l’effet du respect de ce même islam, prétend-on, qu’elle était soumise à toutes les atrocités : ses enfants enrôlés de force, sinon mutilés, lapidés, tués, ses femmes violées, ses propriétés usurpées et son patrimoine classé mondial détruit.
                   A l’effet d’échapper à cette honte, ceux qui pouvaient encore tenir sur leurs jambes préférèrent, par centaine de milliers, se déplacer à l’intérieur du pays ou  se réfugier dans les pays voisins. Certains dans leur fuite n’ont pu amener que le minimum en perdant l’espoir de refaire sitôt leur économies longtemps après la guerre.
                    Celle-ci dura le temps que le pouvoir de Bamako, confronté en son sein  à de profondes divisions, soit militaires ou politiques, se décidât et que la CEDEAO, rejetée par une frange de l’armée et de la population, mais dépourvue totalement de capacités d’intervention souhaitée en face de l’ennemi commun qui ne cachait pas détenir un arsenal d’ hors portée, mobilisât des moyens et ses troupes, en comptant sur l’Organisation sous régionale et internationale et sa bonne volonté.
                     Dans cette attente, comme si le diable s’était emparé de leur corps, ils rassemblèrent (les terroristes) toute leurs forces, mêmes occultes et foncèrent sur Konna et Diabali, les derniers bastions renforcés de l’armée malienne au-delà desquels la porte de Bamako pourrait leur être ouverte. Ayant entamé leurs procession et provocation lundi, ils parvinrent à prendre les points stratégiques mentionnés ci-dessus le jeudi. La nouvelle fut comme une douche froide, et le désarroi s’installa. Chacun, jusqu’au plus haut sommet, se posait la même question : que faire ? Faut-il se résigner à accepter le même sort qu’ils avaient fait endurer à la population du Nord ? Mopti et ailleurs se vidèrent de leurs habitants en direction de Bamako, principalement les fonctionnaires qu’ils n’épargnaient pas.
                      C’était alors que le miracle se produisit. Serval fendant le ciel et ensuite l’air entra en danse, et fut tomber sans relâche la foudre sur les “fous du diable”. Hommes et véhicules du diable furent carbonisés. Entre leur rang la panique s’installa et leur rêve fut alors anéanti. Le sauve- qui- peut ne faisait plus honte: ils sont piétinés et ils piétinent à leur tour leurs mamans, et ils répètent chacun: qu’est-ce que j’ai fait ? est-ce que tu ne vois que moi ? En quarante huit heures, Douentza, Diabali, Konna, Gao et Tombouctou furent libérés, sous les bombardements incessants des “souffleurs” de morts. Comme par enchantement, ils se confondirent au sable qui, interrogé, pourrait exprimer son ras-le-bol.
                     Le Mali, aux anges, abhorrait les  couleurs de la France jusque dans les chambres à coucher. Cette reconnaissance sans pareille de la Nation fut rendue plus tard au Président français, François Hollande.
                     Cette reconnaissance aura été sans ombre si cette intervention tant saluée ne s’était pas arrêtée en bon chemin. Les forces Serval, alors qu’il restait Kidal seul à mettre sous le giron malien, intima à l’armée malienne de se séparer d’elles et d’arrêter sa progression, au motif infondé que la partie qui restait à conquérir état sensible, malgré  la présence des militaires tchadiens à leur côté.
                      Le Mali aurait préféré que les malheureuses pertes humaines enregistrées parmi celles-ci, puisqu’il n’y avait pas une autre alternative, fussent toutes à son compte, comme il a été constaté à Konna et Diabali. Paix à l’âme de tous ceux qui sont tombés sous les balles de ces terroristes, ni loi, ni foi, en fait.
                     Le peuple continue à  se poser la question qui sied à la situation, de savoir pourquoi le MNLA est mis au-dessus de tout un pays, alors que c’était ce mouvement, en faveur de la défection de certains dans la confrontation  de l’OTAN et de l’armée de Kadhafi, qui a, sans raison aucune, pris les armes et provoqué l’hécatombe que l’on connaît, un mouvement qui est devenu une épidémie pour tous, alors qu’il ne compte pas 0,0001% de la population du Nord. N’eut été l’intervention de l’Opération Serval, il était défait et n’a refait surface.
                     Il est parvenu, avec les bénédictions de la France, à obtenir un accord tiré par les cheveux à Ouaga où se pavanent ses plus irréductibles membres, soi-disant au compte d’une médiation qui noie le poisson.
                     Les membres de ce mouvement, les premiers à violer l’accord de Ouaga qui avait prescrit leur cantonnement, restent à présent armés et se livrent à tout le désordre et menacent  l’armée régulière qui se trouve, ironie du sort, cantonnée au même titre que l’administration dont les locaux sont occupés par eux et qui, pour passer un communiqué dans la radio nationale, paye les frais. Récemment, ils ont fait agressé des Ministres de la République, sous le nez des forces Serval et des caques bleus qui ne laissent aucune bonne presse, partout où ils sont passés. Parfois, l’on se demande sur l’utilité des casques bleus sensés servir au nom de la paix dans le monde et qui, comble de paradoxe, une fois envoyés tardivement dans un pays en vue de ramener et de maintenir la tranquillité des populations pour lesquelles ils absorbent des sommes extraordinaires, laissent ces populations se faire tuer sous leurs yeux. Comme pour dire que l’ONU ne répond plus valablement à ce à quoi elle a été créée. Elle est juste devenue une foire à farce tirée du bout du nez par les plus puissants. Le seul fait positif à mettre à son actif à l’instant, ce sont les résolutions s’opposant à toute partition du Mali et autorisant l’usage de la force pour sa libération. Ces résolutions ne doivent pas être des lettres mortes.
             Enfin, pour me résumer, il est évident , même s’il est difficile de l’admettre, que le MNLA n’est pas dissociable des terroristes qui changent de couleur au gré du vent dont ils ont la nationalité. J’espère que la France à laquelle les Maliens sont toujours reconnaissants a eu le temps de le comprendre, de prendre la mesure de la capacité de nuisance dont est expert ce mouvement de bandits.

       

                    

                     
                   
                   
                

L'opposition politique dans le cadre du Mali

                            Etymologiquement,  on entend par opposition du latin oppositus, placé devant, situé en face, opposé, contraire, venant du verbe opponere, placer pour faire obstacle, placer contre, placer en face, opposer.
                              L’expression “opposition de sa majesté” fut employée pour la première fois au cours d’un débat tenu au parlement britannique en 1826; elle est restée en usage depuis. Alors, elle recouvre plusieurs définitions : en politique, donc, l’opposition désigne l’ensemble des mouvements et partis qui s’opposent aux forces politiques détenant le pouvoir. Dans un régime représentatif (avec un parlement élu par les citoyens), l’opposition est l’ensemble des partis  qui n’appartiennent pas à la majorité parlementaire ou à la coalition au pouvoir.
                              Elément essentiel du pluralisme démocratique, l’opposition exprime ses divergences et ses points de vue critiques par rapport à l’action du gouvernement. Elle ne peut exister que si le système politique est organisé et reconnaît ses droits. Si sa lutte est clandestine, on parle de résistance.
                               En démocratie, l’opposition permet aux citoyens d’être informés de manière contradictoire sur la politique conduite par le gouvernement et de leur proposer une alternative politique sur la base d’un programme qui doit être réalisable.
                                L’opposition est un contre-pouvoir qui dispose de certains moyens pour se faire entendre : la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée nationale par la motion de censure, les amendements et propositions de lois, la saisine du conseil constitutionnel, les questions posées au gouvernement.
                                L’opposition permet l’alternance politique en ce sens qu’elle arrive dans un cadre sécurisé à offrir autre programme politique que celui mis en œuvre par le gouvernement. Elle permet en outre de renouveler le personnel politique en parvenant à convaincre la jeunesse de se rallier à sa vision plus jeune de la manière de conduire la politique.
                                En Grande Bretagne, le statut du Chef de l’opposition est érigée en fonction officielle. Ce qui lui donne le droit d’intervenir dans toutes les questions d’importance avérée pour la Nation.
                                 Aux Etats-Unis, le système politique est tel que d’office , soit les Républicains ou les Démocrates sont dans l’opposition  et exercent par ce fait un contrôle assez poussé à l’égard du pouvoir au point de rendre la conduite des affaires compliquée. Actuellement nous vivons le cas où le congrès composé en majorité d’opposants au Président Obama paralyse toutes les activités, en refusant de l’autoriser à prendre des engagements en matière de dettes jusqu’à un certain taux.
                                   En France, un jour par mois est consacré à l’opposition pour ses interventions, les postes de rapporteurs et de président dans les organes parlementaires d’évaluation et de contrôle (commission d’enquête, comité d’évaluation et de contrôle légalité de temps de parole) lui reviennent, et depuis 2007, la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale est assurée par elle.
                                Donc l’opposition à charge de s’opposer, contrôler et de proposer, de façon constructive. Sans se donner le droit d’œuvrer contre les intérêts de la Nation, elle doit pouvoir contenir et aiguillonner le parti au pouvoir. Pour cette fin, son accès à la presse, aux contenus des documents de toute administration ou service doit lui être garanti.
                                  C’est pourquoi, par rapport à ce qui précède, les Maliens affirment qu’au Mali il n’existe pas d’opposition politique. On note seulement que récemment une  loi 2000-047 AN RM a été mise en chantier dans le but de donner un statut à l’opposition. Encore  votée elle dégage des principes qui constituent la base de la pratique embryonnaire, notamment dans la représentation nationale ne comportant qu’une chambre. Ainsi, à l’appui d’un règlement intérieur, le parti Sadi, associé au RPM de l’actuel locataire de Koulouba, s’était déclaré opposant au  gouvernement d’Amadou T. Touré. Ce semblant d’opposition ne représentait  aucun poids à l’Assemblée nationale dont les 99% des députés étaient acquis au pouvoir, et presque indexé comme ennemi par égoïsme. Aussi, la porte de  la plupart des services publics et mêmes privés lui est fermée. Ses actions de contrôle n’existent pas, en prenant  en compte la composition des commissions.
                                A l’heure, aucun statut n’est reconnu au Chef de l’opposition malienne.
                                     Il faut noter qu’aussi la culture politique d’opposition ne s’était pas encore affirmée dans un pays où la culture du citoyen fait de celui-ci le soumis au chef quelle que soit la situation. Ne dit-on pas que lorsque le chef te donne une giffle sur une joue, tu dois lui présenter la deuxième pour lui donner entière satisfaction ? La culture malienne ne tolère pas l’opposition, surtout lorsqu’on pense d’elle qu’elle est stérile. A nos jours, il est permis de soutenir qu’elle est l’apanage de quelques intellectuels qui ne s’en servent que pour faire valoir leurs intérêts propres. Le RPM qui n’arrivait pas à se faire comprendre l’a pratiquement quittée vers la fin du mandat du Président ATT.
                                      L’opposition malienne a besoin de formation , suivie de plus de garantie, pour éviter le vécu d’ailleurs. Dans certains pays africains, l’opposition est pourchassée comme la peste.
                                      Par ailleurs,  au Mali, la configuration politique des partis et les idées  que véhiculent leurs patrons omniprésents  permettent difficilement  de marquer des frontières dont ceux-ci ont, en outre, peur de se fixer  afin de prévenir l’humiliation, d’autant plus vrai que la plupart des hommes politiques maliens traînent des casseroles qui les affaiblissent.
                                      Mais néanmoins, l’espoir n’ est pas perdu, car une opposition balbutiante, à cause de ce qui est dit, mais qui semble opportune, est entrain de se former, avec l’accession de Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir.
                                      C’est dire qu’aucune démocratie n’est crédible et réceptive à la promotion des libertés, si elle ne tolère pas une opposition, du moins constructive.