QUELLE SOLUTION?

      
Ces derniers temps, de plus en plus de Maliens demandent le départ du Président de la République avant la fin de son second mandat de cinq (5) ans qui est à sa deuxième année. A cet effet, ceux-ci ne manquent pas d’arguments : les maux qui ont toujours miné la gouvernance de l’ère démocratique : népotisme, favoritisme, l’accaparement de tous les maillons forts de l’Etat au profit exclusif, dit-on, d’une minorité proche du pouvoir, les problèmes sécuritaires dont la gestion opaque ne convient pas à l’entendement de la majorité, et surtout, les problèmes sociaux. Le Mali s’enlise en faveur de l’opinion qui soutient, enfin, et mordicus, que la vision de conduite erronée des affaires se raffermit chaque jour, de telle sorte que l’effondrement du pays n’est plus à exclure, si des solutions idoines ne sont pas trouvées.
La question : est-ce la solution ?
Le départ prématuré du Président de la République résoudra-t-il pour autant les problèmes que les Maliens vivent ? En se plaçant du côté de la légalité, la réponse est tout trouvée, renverser un pouvoir en dehors des urnes crée un précédent qui ne peut demeurer pérenne. En d’autres termes, le cas échéant, des divisions peuvent naître entre Maliens qui ne vont pas favoriser l’exercice du pouvoir, à l’instar de tous les coups de force appréciés diversement par la population. Les cas vécus sont là pour édifier.
Pour autant, il n’est pas question de cautionner l’autisme du pouvoir qui affiche le mépris de l’opinion malienne qui n’approuve pas la résolution de tous les scandales –et Dieu seul sait qu’il y’en a eu – de tous les problèmes sociaux et sécuritaires qui ont été crées par une mauvaise gouvernance. L’on ne peut pas disconvenir qu’en vedette le problème scolaire lié à l’application de l’article 39 de la loi portant statut particulier de l’enseignement secondaire, fondamental et préscolaire a été malmené au point de conduire à la radicalisation des positions des protagonistes. Aussi, à cet instant, il incombe au Gouvernement de réunir tous les acteurs sociaux, l’UNTM, dont le Président, est étiqueté d’être un homme courtois, ouvert au dialogue, et autres syndicats, au tour d’une seule et même table afin de dégager un consensus allant dans l’amélioration des conditions de tous les travailleurs. Tout en acceptant, dans la mesure du possible, dans l’immédiat, l’application de l’article dont question, le Gouvernement peut, profiter pour harmoniser, par la suite, toutes les grilles salariales, en tenant compte des spécificités de chaque corps. Ce sacrifice ne serait pas de trop d’autant plus qu’il aura l’avantage de mettre fin à la situation actuelle de l’enseignement, même s’il faut procéder à des coupes budgétaires drastiques dans certains services qui n’en bénéficient que de trop.
C’est ainsi qu’on en vient à ce constat, à propos de la mauvaise gouvernance, de savoir à qui il faut s’en prendre ? Le Mali n’est pas une propriété privée, pour qu’un homme ou un groupe d’hommes en dispose comme il entend. Si chaque citoyen cultivait une certaine conscience de bien faire, si chaque responsable, à son niveau de responsabilité, se conformait à la volonté de la loi au lieu de celle d’un homme, nous pouvions sortir de l’ornière. De mauvais responsables, et cela a tendance à se généraliser, ne rendent pas réellement service au pouvoir, ni au peuple, en suivant des sentiers battus et expiatoires, en s’acoquinant dans des projets dont ils se partagent les bénéfices. Actuellement, une mentalité inadmissible s’est instaurée avec la pensée que la promotion est synonyme du profit, de l’enrichissement, même éhonté du bénéficiaire, au point de se demander quel cadre mérite la confiance. Il en existe, mais ils sont rares. C’est tout autant inconcevable qu’à l’heure des éveils de conscience partout dans le monde, des Maliens acceptent des bourrages d’urnes, des achats de voix au vote, couronnés par de mauvaises décisions, faussant les résultats des scrutins. Barack Obama, l’ex-Président américain, n’a pas eu tort d’affirmer que l’Afrique a plutôt besoin d’institutions fortes que d’hommes forts, car ce sont elles qui peuvent jouer valablement les contre-pouvoirs.
Ce qui est sûr, le Président IBK a déjà accompli un mandat, qui n’est pas sombre à tous les points de vue,  et a entamé un second dont il lui reste trois (3) ans et quelques mois. Etant donné que par les dispositions de la constitution malienne, le mandat présidentiel est renouvelable une seule fois, il vaut mieux attendre la fin de celui qui est en cours, et mettre légitimement par les voies autorisées un homme qui pourra donner satisfaction au peuple malien. Pour cela, il faut œuvrer à ce que la mentalité des Maliens évolue quant aux choix des responsables qui seront amenés à diriger le pays. Ainsi, mettre de côté le sentimentalisme destructeur, les considérations partisanes et subjectives au détriment de l’intérêt général. Sinon, en raison des réalités du moment, la remise forcée de l’ordre constitutionnel, peut empirer la situation, s’il n’existe aucune maîtrise de l’avenir immédiat qui peut renfermer beaucoup de non-dits.     

ASSEMBLEE NATIONALE: DUPERIE POLITIQUE

La réalité politique du Mali offre deux tendances seulement : la majorité et l’opposition. Mais, dans le contexte malien, l’opposition, qui semble être une nouvelle expérience, n’a pas la posture aisée due à plusieurs facteurs : facteur historique, facteur de gouvernance, facteur d’intérêts des acteurs politiques et facteur de compréhension de la démocratie par la majorité des Maliens.
I-                    FACTEUR HISTORIQUE :
A-Avant les indépendances :
Dans l’histoire politique du Mali, avant les indépendances, toute idéologie différente du colonisateur était perçue comme une désobéissance arrogante contre l’ordre établi par lui et était mâtée dans le sang. L’US-RDA et le PSP, les plus connus comme partis à l’époque, n’avaient d’impact profond sur les sociétés en dehors de leur canalisation, encadrement et les intérêts d’exploitation du maître. Ils ne véhiculaient pas réellement une culture démocratique sociale. Leurs objectifs étaient mal appréhendés par le plus grand nombre, sauf que l’US-RDA était favorable au colon et le PSP en était contre, si bien que ce dernier était étouffé et manquait énormément de moyens de son expression. Cette inégalité a continué jusqu’aux indépendances avec son corollaire d’arrestations, de brimades quotidiennes des partisans de celui-ci. 
B-Après les indépendances :
A la suite des échecs des fédérations africaines, le Premier Président du Mali, Modibo Keïta, avait opté pour le socialisme. Alors, dans la constitution, le multipartisme était théoriquement admis, mais dans les faits, c’est l’option de parti unique qui était appliquée. Ce que l’on a appelé le pouvoir de parti unique de fait.
A la suite de Modibo, renversé par un coup d’Etat le 19  novembre 1968, alors qu’il était à sa huitième année de pouvoir, c’est une junte militaire qui a pris les reines du pays. Ce pouvoir incarné par le CMLN et ensuite l’UDPM avait aboli la constitution de la première République et a pondu une nouvelle constitution qui ne laissait aucune place pour le multipartisme. L’on a appelé cet état également le pouvoir de parti unique constitutionnel. C’est cette dictature, qui s’était établie,  qui a conduit aux soulèvements populaires de mars 1991, l’année à laquelle une autre junte militaire a parachevé l’œuvre populaire.
B-L’ère démocratique :
L’ère démocratique qui portait tous les espoirs de changement n’a pas rempli, sinon à moitié, des attentes des Maliens, si bien que certains regrettent les pouvoirs précédents, qui avaient, au moins plus d’autorité, et n’admettaient pas toute la mauvaise gouvernance qui s’en est suivie, et l’honneur était sauf.
II-                  Facteur de gouvernance :
Sans entrer dans les détails de la récupération du mouvement démocratique, l’évidence nous montre que ceux en qui le peuple a fait totalement confiance jusqu’ici ont trahi pour s’accaparer de tous les segments de profits que le pays offre. Ils ont instauré une autre dictature qui consiste à écarter tous ceux qui ne partagent pas leur vision de la conduite des affaires. D’ailleurs, à tous les postes clef de l’administration, ils ont placé des parents, des amis et camarades, ou tous ceux qui acceptent de partager les meilleurs profits avec eux. Leur loi du plus fort se résume à dire que quand tu n’es pas avec moi, donc tu es mon ennemi, alors tu es suivi, persécuté, et tu n’as droit à aucun privilège. Ainsi, avec l’ère démocratique, chaque prince du jour est venu avec ses opérateurs économiques, ses fonctionnaires et affidés qui bénéficient de tous les marchés juteux. Ceux qui ne sont pas dans ce canevas peuvent se ronger les freins, il n’y a rien à regretter. Parler ainsi du mérite devient une vue de l’œil.
III-Facteurs d’intérêts des acteurs politiques :
Quand l’essentiel du jeu démocratique est dominé par une minorité qui a compris que pour accéder à tous les privilèges il faut nécessairement faire de la politique, il faut craindre pour les populations. Puisqu’en ce moment, au lieu de mener le combat pour l’amélioration des conditions de celles-ci, c’est plutôt la course à mieux se servir qui est mise en avant. Le politicien malien joue plus pour ses intérêts que ceux de ses électeurs. Le spectacle le plus ensoleillé demeure le manque d’idéal politique, de conviction, de foi, de vision, qui fait que l’adhérence à un parti se satisfait toujours de calculs, si bien qu’en pleine mandature des Députés acceptent de trahir leur base. C’est ce que bon nombre de Maliens appellent « la mangecratie partagée », qu’il ne faut aucunement rater lorsque l’occasion se présente.
Aujourd’hui, malin sera celui qui me dira avec certitude qui est dans l’opposition et qui ne l’est pas. Les dernières élections législatives en sont une illustration parfaite de la duperie politique qui, alors qu’elle crie au crime, vient sans vergogne s’allier avec le criminel. Il est évident que sans ces alliances dites de contre nature certains candidats n’avaient aucune chance d’être élus ou réélus.
Par conséquent, l’on n’est pas étonné de ce qui vient de se passer  pour l’élection du Président de l’Assemblée Nationale, pourtant apprécié, et la composition des groupes parlementaires. Le Président de l’Assemblée, Moussa Timbiné, est un rassembleur de nature, c’est pourquoi il était souhaitable qu’il soit élu à ce perchoir sans le vote favorable de l’opposition. Avec la composition des groupes parlementaires, c’est la pensée unique qui est en train de faire ses beaux jours, à cause parfois de querelles de clocher, de personne. Cela annihile tous les sacrifices consentis pour l’ouverture démocratique.
Pour la constitution des groupes parlementaires, les Députés avaient donc le choix à faire entre la majorité et l’opposition. Pour ce faire, de tradition, un groupe parlementaire doit être un regroupement des députés ayant les mêmes tendances et partageant les affinités, opinions ou objectifs politiques.
Tout groupe parlementaire comprend au moins dix (10) députés. Aucun député ne peut faire partie de plus d’un groupe parlementaire. Mais un député peut également être non inscrit. Le groupe parlementaire sert de cadre d’échanges et de concertation aux élus des différents partis politiques pour faire valoir leurs idéaux et se caractérise par une certaine discipline de vote. Un député qui n’appartient à aucun groupe peut s’apparenter à un groupe de son choix, avec l’agrément de ce groupe. Un député qui n’appartient ou ne s’apparente à aucun groupe est dit non inscrit. C’est le cas, dit-on, du député Moussa Mara.
Dans la posture qui est la tienne, est-ce à dire que son vote porte peu d’impact sur les décisions ?
 C’est le lieu de constater que le groupe parlementaire affilié à la majorité parlementaire se déclare d’emblée favorable aux idéaux, aux prises de décisions  de celle-ci, même si rien n’empêche que, jouant honnêtement pour l’intérêt général, des divergences arrivent parfois. C’est dire qu’aucun texte n’interdit à un député d’un groupe parlementaire majoritaire de voter en faveur de la position prise par l’opposition s’il pense que c’est plus juste. Dans la configuration actuelle de la Représentation nationale, qui manque de lisibilité, c’est ce qui se dessine, tant cette majorité est disparate et n’offre aucune homogénéité dans son essence.
A la longue, il est même prévisible que des défections interviennent dans ses groupes parlementaires, comme c’est l’habitude dans cette Assemblée nationale, lorsque les intérêts ne concordent plus. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux le diapason que le diable ? Puisque dans l’essentiel c’est l’intérêt qui guide, que faire dans un groupe qui n’offre aucun profit, pour longtemps ? Pour un député malien c’est sans gêne de claquer la porte à la moindre incartade de son propre parti pour rejoindre le parti qu’il critiquait, vilipendait récemment, lorsque ses intérêts le commandent.
Dans cette Assemblée sans visage pour le moment, à part le choix de son Président, le conseil de La Fontaine sied « La patience et longueur de temps ne font que force ni que rage ». En effet, il n’existe pas de vérité que le temps ne révélera pas.
III-                Facteurs de compréhension de la démocratie par la majorité des Maliens :
A part les quelques avisés, le Mali profond ignore la culture de l’opposition telle qu’elle est conçue par les démocraties modernes. L’accession d’un homme à cette haute charge a été toujours considérée comme une prédestination, un don céleste pour bon nombre de Maliens. A chance égale, le plus veinard de Dieu perce quoi qu’on fasse ou dise. Les qualités de l’homme se noient dans cette conception de la vie qui veut que le chef s’arroge de tous les droits, le temps de reine que le Tout Puissant lui a accordé. Toute autre vision est assimilable à du « Hassidiya ».
Ainsi, la nouvelle expérience qui se trouve être la démocratie n’est pas encore éloignée du biberon. Elle mettra du temps à trouver son chemin si on prend en compte tout  ce qui a été affirmé plus haut. Jusqu’ici c’est la peur au ventre que les Maliens expriment, à leur risque et péril, leurs opinions, leurs pensées de la vie publique.
Par ailleurs, en raison de la gouvernance à géométrie variable, beaucoup de Maliens se convainquent que pour bénéficier des avantages du pouvoir il faut être de son bord impérativement. Dans ce cas, l’opposition se représente comme un trouble-fête.
Mais, enfin, l’on ne peut s’empêcher de hausser le cri pour soutenir qu’aucune démocratie n’existe si elle n’est pas sous-tendue par une opposition crédible, à moins qu’on retourne à nos arrières, qui ne sont pas, pour autant, dénuer de valeurs à tous les égards.
Pour conclure, dans l’architecture actuelle d’un pouvoir démocratique, comme il doit y avoir une affirmation claire des trois pouvoirs, l’exécutif, le législatif et le judiciaire, il faut le multipartisme, au sein duquel compte l’opposition. C’est ainsi dire qu’aucun orchestre agréable ne joue à corde unique.

LA PERCEPTION MALIENNE DU COVID-19

La pandémie de covid-19 est une pandémie d’une maladie infectueuse émergente, appelée la maladie à coronavirus 2019 (covid-19), provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2. Elle apparaît le 17 novembre 2019 dans la province de HUBEI (en Chine centrale), et plus précisément dans la ville de Vuhan.
Le mot Covid-19 désigne la pathologie, la maladie provoquée par le coronavirus responsable d’une pandémie au début de l’année 2020.
De la même façon qu’en 2003 un coronavirus avait entraîné une épidémie de SRAS (acronyme de syndrome respiratoire aigu sévère), celui de 2020 est à l’origine d’une pandémie de Covid-19, ou par abréviation, de Covid.
Par raccourci, le mot Covid-19 est utilisé parfois pour désigner le virus lui-même.
D’où vient ce mot ?
Le mot Covid-19 est apparu le 11 février 2020, lorsque l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a donné un nom à la pathologie par le virus connu jusque-là sous le nom technique de 2019-nCov, et d’abord appelé coronavirus de Vuhan. Ce renommage a pour but d’éviter de stigmatiser la région qui était le premier foyer connu de cette pandémie.
Covid-19 est formé à partir des syllabes co et vi empruntées au mot coronavirus, et de l’initiale du mot anglais disease, qui signifie « maladie, pathologie ». Le nombre 19 correspond à l’année d’apparition du virus chez l’être humain : 2019.
Masculin ou féminin ?
Quand le mot a été forgé par l’OMS, celle-ci n’a donné aucune indication sur son genre et spontanément, en le reprenant, les francophones l’ont utilisé au masculin : le Covid-19. Début mars 2020, cependant, l’OMS a commencé à employer ce terme au féminin. L’information a d’abord été reprise par les médias québécois, qui ont incité à dire la Covid-19, en ajoutant que le mot anglais disease se traduisait en français par le nom féminin maladie.
Mi-mars, des médias français ont à leur tour commencé à employer Covid-19 au féminin. Début mai, l’Académie française a recommandé à son tour d’utiliser le mot au féminin. Il est trop tôt pour dire si cet usage sera repris à grande échelle ou si les deux genres vont coexister.
Ainsi, le décor campé sur l’origine et la terminologie de la Covid-19, nous noterons que le premier cas en Afrique a été enregistré le 25 février 2020 en Algérie du fait d’un ressortissant italien arrivé dans le pays le 17 février, et au Mali, qui nous intéresse principalement, plus tard le 25 mars, par deux ressortissants maliens rentrés de France mi-mars. Depuis lors , le Mali assiste impuissant à sa flambée fulgurante au point de craindre le ravissement de la vedette à d’autres pays qui ont connu la maladie bien avant.  Donc la situation au 25 mai se présente ainsi :
Sur 153 échantillons testés, les services de santé ont enregistré 29 nouveaux cas de covid-19, sept patients guéris, deux décès.
La situation cumulée est de:
-1059 cas positifs,
-67 décès dont 25 survenus en dehors des centres de prise en charge,
-604 guéris,
-1949 personnes-contact font l’objet de suivi quotidien.
Cela nous amène à dire, mis à part les personnes-contact, en traitement à ce jour se trouvent 671 patients.
Mais malgré, les Maliens sont divisés quant à la véracité de la maladie, relevant de ses symptômes qui sont des habitudes révélées de manière courante, découlant d’autres maladies surtout liées à la vieillesse.
Il y en a qui pensent que, même si elle existe, elle ne peut pas prospérer compte tenu du climat à degré très élevé dans le pays ; que c’est une maladie propre aux pays à forte densité de froid.
D’autres, qui ne se donnent pas la peine de penser loin, en déduisent qu’elle provient d’un fait de Dieu, qui nous punit de nos insultes par nos comportements à son égard ; qu’Il est seul détenteur du pouvoir d’y mettre fin. De toute façon, selon ceux-ci, la société malienne ne peut admettre l’individualisme poussé qu’elle crée ; que la vie de solidarité fondée sur des valeurs de partage ne peut s’accommoder de distanciation telle qu’il est demandé à travers les médias. Cela peut constituer un mépris pour le vis-à-vis qui pense que l’on ne peut l’admettre entre époux, entre père et fils, entre mère et ses enfants, entre parents et amis, voisins, entre Maliens tout court. Entre Maliens, le contact ceint davantage le sang.
En d’autres termes, la couche la plus importante des Maliens vivent en dessous du seuil de la pauvreté admise, et cherche quotidiennement la pitance dans les marchés par des activités dont les capitaux sont pratiquement inexistants ; elle vit du jour au jour. Cela est valable dans tous les domaines d’activités, presque. Et l’Etat, qui a fini de couper la queue du diable, à bout du souffle, à cause de ses moyens limités, ne possède aucun palliatif, sauf aide importante de ses partenaires.
L’on l’ignore peut-être, mais au Mali, les tradi-thérapeutes sont constamment consultés actuellement par rapport à cette maladie du coronavirus, et prodiguent des médicaments, en grande partie, efficaces.
Enfin, les religieux, tournés exclusivement vers Dieu, et qui pensent que tout ce qui leur arrive provient de Lui, s’en remettent à Sa Sagesse pour condamner la fermeture des mosquées, où il est dit que les musulmans, au moment de la prière, ne doivent pas laisser un espace entre eux par lequel le diable peut entrer. Ce qu’aussi on ignore, la subsistance de beaucoup de nos frères maliens est liée aux mosquées, qui sont pourvoyeuses d’emplois. A ce niveau également, fermer les mosquées sans une solution de rechange conduirait à un autre malheur.
Pour tout dire, le Gouvernement n’a pas tort de s’agripper, dans ce contexte, à l’alternative du port des masques qui, à défaut d’empêcher la propagation de la maladie, pourra la limiter considérablement. C’est ce qu’il a recommandé vivement lors des dernières législatives devenues impérieuses.

Par ailleurs, étant donné de la position de retrait dont on a bénéficié par rapport au déclenchement de la maladie, des dispositions ont pu être prises pour prévenir beaucoup de ses méfaits, des mesures testables ailleurs ont pu être appliquées favorablement. Des expertises avérées fondées sur des données actualisées au fur et à mesure des recherches se sont mises immédiatement en place au bénéfice de la médecine et du peuple. L’espoir est permis, à présent, que le vaccin contre le virus sera trouvé dans les meilleurs délais, et qu’à défaut de l’immédiat, ses dégâts ne continueront pas comme ses débuts violents et ravageurs. Cela se constate sur les derniers bilans. Ainsi, toutes les possibilités ne sont pas à exclure, comme celle de la découverte du covid organics malgache, dont les bienfaits ne sont pas démentis, même si l’OMS lui reproche son manque de certification scientifique. Ce qui ne peut effacer son efficacité dès lors que son traitement est curatif. Il convient, alors de lui apporter tout le soutien nécessaire en emboîtant les pas qu’il a tracés.

LA SUITE DES ARTS DU MALI

LA SUITE DES ARTS DU MALI
Les « griots de l’écrit » ont perdu cet autre art qui distinguent les Belen-tigui traditionnalistes : la musique. Dans tout le pays manding – le Bélédougou – les griots continuent seuls de maîtriser la musique sacrée. Car ils ne sont pas seulement dépositaires de l’histoire, ils ont aussi la charge de perpétuer une tradition musicale. Mieux, ils se transmettent des instruments sacrés ayant appartenu à des personnages célèbres. Ainsi, au cours des années soixante-dix, la mort faillit provoquer un conflit entre le mali et la Guinée. Conservateurs attitrés du balafon sacré du roi-magicien Soumangourou Kanté – qui vivait au XIIIè siècle – les griots du Mandé (maliens et Guinéens)  s’étaient entendus pour veiller dessus à tour de rôle. A la mort du dernier conservateur, un Guinéen, les Maliens voulurent récupérer l’instrument. Devant le refus de leurs confrères, ils en appelèrent à l’histoire et aux gouvernements. Seule une entente entre les autorités politiques  put calmer les griots antagonistes.
L’instrument favori du griot est la kora, une harpe comportant  de vingt et une  à vingt-six cordes. En fait, chaque groupe musical  malien dispose aujourd’hui de sa kora et de son balafon, le xylophone africain. Mais le balafon n’est pas identique dans toutes les régions : le nombre de gourdes et de planchettes varie de Sikasso à Kangaba, et les tonalités diffèrent selon les chants et folklores particuliers.
Dans le Nord malien, la flûte remplace chez les Touareg la kora des gens du Sud ; sous l’influence arabe, la mélodie, pentatonique, y est plus lancinante. Dans le Sud, en revanche, le rythme est plus vif, plus répétitif, ponctué d’exclamations et de battements de mains. L’introduction récente d’instruments chromatiques  a quelque peu ordonné la polyphonie chez les Malinké et surtout les Bambara de Ségou, où se produit avec maestria  le plus célèbre des ensembles musicaux régionaux. Mais s’il est fait appel aujourd’hui au synthétiseur et même à la kora à clef, l’inspiration de la musique malienne n’en vient pas moins de la sagesse des anciens éclairant le passé comme le présent.
Avec un caractère beaucoup plus religieux, la même inspiration domine la sculpture malienne, caractérisée par une profusion de masques rituels et de statuettes représentant les personnages de tout le panthéon. Le pays dogon est à ce titre un véritable musée vivant, dont les objets ont fini par envahir tous les marchés artisanaux du Mali. Mais l’art ne s’est pas vulgarisé en devenant simple artisanat. Le visage fermé de l’hermaphrodite dogon – barbu mais doté de seins – taillé dans le bois ou grès incarne à lui seul tout le mystère de ce peuple secret. Les masques velus, systématiquement surmontés  du symbole de l’homme aux bras levés, pèsent parfois jusqu’à dix kilos. Ce même gigantisme se retrouve chez les Bambara de Ségou, où la représentation de la déesse de la pluie  exige parfois la fabrication  d’un masque haut de deux mètres.
Les masques bambara ont une forme sévère et des arêtes vives ; les statuettes, le corps mince, les seins globuleux et le nez  anguleux. Le plus célèbre des objets d’art bambara, le tyi-wara, représente une antilope mythique – envoyée sur terre pour enseigner aux hommes la culture du blé – au corps long et mince, aux cornes et aux oreilles recourbées vers l’arrière. Emblème des Bambara, le tyi-wara leur assure fécondité et force ; lors des cérémonies en son honneur, les hommes  dansent en le portant juché sur leur tête.
Car cet art sculptural participe encore de la tradition religieuse. Masques et statues traduisent  la magie et la science des anciens. Si, dans certains rites, ils sont destinés à faire peur, généralement en pays bambara, dogon ou manianka, ils servent en tant que fétiches à assurer la communication  avec le monde de l’invisible. Objets rituels, les masques authentiques sont façonnés dans un bois très dur choisi entre cent, et que l’on ne coupe qu’après des incantations destinées à consacrer tant l’arbre que l’outil du sculpteur.
Souvent, de petits coquillages sont incrustés dans le masque, en particulier chez les bambara de rite N’Tomo, le génie des jujubiers. Mais l’ornementation ne va pas plus loin. Le masque N’Tomo, de forme cubique, se doit d’être sobre  puisqu’il renferme l’esprit protecteur.
Il ne faudrait cependant pas croire que tous les objets d’art maliens proviennent des réserves  de quelque société secrète. Les imitations pullulent sur tous les marchés et les artisans maliens maîtrisent parfaitement la technique du vieillissement du bois qui donne aux masques et aux statues un vernis d’authenticité.
A suivre

LE RETOUR DE L'ARMEE A KIDAL! QUE DE JOIES, MAIS AUSSI D'INCONNUS!

Depuis la décision du retour de l’armée malienne à Kidal,les commentaires vont bon train exprimant l’immensité de la joie que cela a procurée.
Ce serait de l’euphémisme d’affirmer que certains Maliens sont aux anges à cette nouvelle pour plusieurs raisons, même s’ils sont confrontés au scepticisme des plus réservés, qui demandent d’attendre de voir ce que l’avenir nous réserve.
I-LA JOIE DE CERTAINS MALIENS A L’ANNONCE DU RETOUR DE L’ARMEE MALIENNE A KIDAL :
La joie de certains Maliens s’explique pour les raisons liées à l’évolution du statut de Kidal, à la lanterne vers la paix, à l’expression de l’amour qu’ils portent aux gens de cette partie du Mali :
A-     L’évolution du statut de Kidal :
A un moment donné, Kidal était en passe d’échapper à l’unicité du  territoire malien, du moins, c’était l’impression que l’hostilité qui s’y est créée laissait prévoir. Ce retour de l’armée marque l’idée de croire à l’acceptation des rebelles de s’inscrire dans la logique d’un Etat uni dans ses diversités.
Enfin, l’armée reconstituée à Kidal, c’est comme l’Etat malien reconstitué.
La réalisation de ce pan de l’accord pour la paix  et la réconciliation d’Alger est un pas géant vers le retour à la normalité, qui permettra, avec le minimum de franchise, de faire désormais front commun contre les rapaces qui versent quotidiennement le sang des Maliens dont le seul tort demeure d’aspirer au vivre ensemble dans la tranquillité.
B-      La lanterne vers la paix :
Ce retour de l’armée, même reconstituée à Kidal, suppose une lueur pour la paix avec ceux qui s’étaient fait distinguer dans leur propension à l’irrédentisme. Les éléments qui la composent c’est tout comme ils s’engagent à ramener ensemble la quiétude des populations. Il est très évident qu’il n’y a pas mieux que la paix pour tourner l’avenir vers le développement.
C-L’amour que tous les maliens portent aux gens de Kidal :
Cet amour n’a été à aucun moment démenti. Tout a été entrepris pour sauver cet amour. Les concessions les plus hardies ont été acceptées par les autorités et les Maliens pour dissuader les rébellions : des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (D.D.R.) ont été toujours concoctés à l’intention de ceux qui veulent se désolidariser de l’ensemble dans lequel, cependant, ils n’ont rien à perdre.
Il est permis d’espérer désormais qu’un bémol est mis dans les relations tendues entre le Mali et ses composantes rebellées, si rien ne vient encore brouiller les pistes.
II-LE SCEPTICISME DES RESERVES AU RETOUR DE L’ARMEE A KIDAL :
Le scepticisme des plus réservés au retour de l’armée à Kidal a aussi ses raisons à cause de la remise en cause permanente des accords de paix par les gens de Kidal, à cause du manque de confiance de ceux-ci en la personne des Maliens, à cause même du racisme qu’ils nourrissent contre les gens autres que ceux de leur appartenance sociale ou spatiale, à cause de ce qui est au-delà de Kidal :
A-     La remise en cause permanente des accords de paix :
Aucun accord de paix n’a duré le temps de celui de la première République qui a vu le jour en 1963. On se souvient que cet accord avait été imposé dans le sang par les armes.
A l’époque, les Ifoghas, la famille de Intalla, s’étaient opposés à toute rébellion dont le but tendait à la partition du Mali. Donc, ils avaient choisi le camp des autorités gouvernementales pour préserver l’unicité du territoire.
Mais, malgré, une autre rébellion, dont les méfaits ont duré jusqu’en 1992, a éclaté en 1990. Celle-ci également a connu son épilogue par un accord dit de Tamarrachet.
Ce jour, tous les maliens, sauf ceux qui ont plusieurs flèches à leurs arcs, pensaient que c’était la fin définitive des rébellions. C’est ainsi que la journée de la flamme de la paix au cours de laquelle des armes ont été brûlées a été fêtée à Tombouctou. Mal en pris les Maliens crédules à la parole donnée de ceux-là qui n’ont pas de parole d’honneur, car le 17 janvier 2012 ils furent réveillés par l’horreur des crépitements des armes qui tuaient indistinctement civils et militaires.
C’est cette dernière rébellion en cours qui s’est soldée par un accord dit accord d’Alger pour la paix et la réconciliation. Cet accord, au demeurant, fait l’unanimité de ceux qui soutiennent qu’il est tiré par les cheveux, mais faute d’alternative meilleure, son application va à pas de tortue, dont le retour de l’armée reconstituée à Kidal.
B-      Le manque de confiance des rebelles en la personne des Maliens :
Il est triste de savoir que malgré tous les gages donnés à ceux-là qui ont pris les armes contre leur pays, ces derniers ont en tête que les Maliens ne sont pas dignes de confiance et sont capables de les trahir. Comme ils ont dorénavant trouvé du plaisir dans leur entêtement infondé, ils pensent qu’en rentrant au bercail ils vont perdre les privilèges qu’ils se sont donnés en combattant par les armes.
A l’heure, ils redoutent fortement des poursuites des faits graves qu’ils ont commis. C’est l’une des raisons aussi qui fait qu’ils marchent sur la pointe des pieds, qu’ils sont en perpétuelle alerte, prêts à rebondir au moindre bruissement. Or, au lieu de jouer à la victimisation, ils auraient pu éviter ces violences qui n’avaient pas lieu d’être, et personne ne se serait pris à eux. D’ailleurs, ils sont libres d’aller où ils veulent au Mali, sans crainte de représailles.
Par ailleurs, ils pensent que leur zone de prédilection regorge de ressources du sous-sol dont les bénéfices doivent leur revenir en premier, oubliant que présentement ce sont les mines d’autres régions qui les nourrissent. Et ils ignorent que sans eux le nord serait le meilleur endroit au Mali où la vie pourrait être agréable. Ils ne savent pas l’énormité des torts qu’ils y ont causés en y annihilant tout effort de développement, et cela, depuis des lustres.
C-      Le racisme des rebelles :
N’ont-ils pas dit maintes fois que le Mali est le seul Pays où les Noirs dirigent les Blancs ? S’ils sont raisonnables, ils se seraient posé la question quant à la responsabilité des Noirs de se retrouver majoritaires dans le même espace qu’eux. Beaucoup étaient partis s’installer définitivement en Lybie n’eut été la mort brutale de Kadhafi, or leurs semblables occupent des postes importants dans l’administration et institutions maliennes. Et puis, personne ne choisit à l’avance d’être noir ou blanc, s’ils sont croyants comme ils veulent le faire croire.
D-     A cause de ce qui est au-delà de Kidal :
Les sceptiques, mis à part de ce qui est avancé plus haut, mettent des réserves concernant la situation qui prévaut à Kidal depuis la libération du Nord du Pays.
En effet, du jour de la libération du Nord à maintenant, l’armée malienne n’a pas pu avoir pied ferme dans les Adrars des Ifoghas, par le fait de l’armée française et de la Minusma. Dans cette zone, sous la barbe des forces précitées, toutes sortes de hordes malveillantes centrifuges et hétéroclites fusent de partout, se livrant à cœur joie aux trafics les plus ignobles, en tuant sans pitié tout ce qui bouge autre qu’eux.
Il y en a qui croient, et ils ne sont pas moindre, que ce retour de l’armée a été accepté par les hommes à cause des dernières accusations portées contre la situation hors-la-loi de Kidal. Le Président nigérien, Ousmane Youssoufi, n’a pas manqué de dire haut que toutes les attaques dont son Pays fait l’objet se trament à partir de Kidal. Pour seule réponse, en faisant croire qu’ils sont innocents par une visite, ce sont des séries de massacres qui ont suivi.
De ce fait, la Communauté internationale avait commencé à se faire une religion autre que celle que l’on lui a fait croire jusqu’ici. Il y en a dans cette Communauté Internationale indolente qui commençaient à affirmer publiquement que les terroristes bénéficiaient de la complicité des rebelles de Kidal, alors que cela sautait aux yeux pour qui sait que ces malveillants ne s’y étaient pas transportés ex nihilo, et avaient pris soin d’épargner de leurs attaques tous ceux qui partageaient leurs visées criminelles. Et aussi, la réunion de Pau, en France, en a fait cas, et a décidé d’y trouver une solution le plus tôt.
Pour cela, ceux qui gardent leurs réserves, concluent que ce ne sont pas ces quelques hommes qui peuvent suffire à neutraliser tous les terroristes qui pullulent dans la zone de Kidal, sauf si les forces internationales, en l’occurrence Barkhane et la Minusma, acceptent de les appuyer, avec honnêteté, car selon eux, en cas de pépin, il ne faut pas compter entièrement sur la CMA dont on connaît la volatilité, ou sur la Plateforme, qui a en son sein, à part le Gatia, des gens qui sont susceptibles de trahir à tout moment, qui soufflent très souvent le chaud et le froid. Selon leurs dires, Kidal ne se limite pas seulement à la ville, en laissant libre tout l’espace qui sépare Kidal à la frontière algérienne où est présumé se mouvoir Iyad Ag Ghaly et ses sbires.
Du coup, ils ne se privent pas de croire que depuis que cette crise perdure, les forces coalisées du nord ont eu des assises un peu partout dans le grand Sahara et le Sahel, qui ne mettront pas de gant pour venir renforcer leurs alliés longtemps basés aux environnants de Kidal, comme ils l’ont fait lors de la visite dont catastrophe de Moussa Mara en 2014. Pour eux, ce n’est pas pour rien que la France, cette puissance mondiale, demande le renforcement de sa position par les autres pays occidentaux. Ils ne se trompent pas en disant que l’intervention de la France a été une chance pour nous, d’une certaine matière, car tant qu’elle continue à nous soutenir, même si c’est pour ses intérêts, nous pouvons garder espoir sur l’issue heureuse de la crise, puisque toute attaque ouverte contre elle impliquerait l’Europe. Aucun groupe criminel ne s’y aventurerait, notamment ceux-là qui ont échoué devant Israël. Notre seul souhait est de la voir, en mettant toutes autres considérations à part, se mettre entièrement du côté du pouvoir légal de Bamako pour combattre toute organisation qui ne s’inscrirait pas dans les lois nationales et internationales.
Enfin, pour terminer, nos prières vont à tous ceux qui sont morts à tort, civils et militaires, sur le sol malien, et continuent à mourir, malgré la demande de dialogue que les autorités maliennes ont adressée à Iyad et à Amadou Kouffa. L’espoir ne serait pas superfétatoire de penser que le retour ainsi enclenché de l’armée reconstituée à Kidal est un début de la fin de la crise qui fait plus de mal que de bien.

LES ARTS DU MALI : LES MAITRES DE LA PAROLE

Au Mali, plus que partout dans l’ouest africain, la parole est restée un art, car, expression d’une civilisation, elle demeure l’apanage de ceux qui, de génération en génération, se transmettent l’histoire et la culture maliennes : les griots traditionnalistes ou Belen-tigui, « les maîtres de la parole ».
Dépositaires de la mémoire des peuples, les griots de souche appartiennent à une caste professionnelle aussi vieille que la société malienne. De père en fils, de mère en fille, ils perpétuent  ce qu’on appelle la tradition orale. Dans les grandes occasions, ils parlent, chantent, jouent de la musique, retracent l’histoire millénaire qu’ils ont reçue de leurs aïeux et la complètent  par les événements qu’eux-mêmes ont vécus ou vivent.. Quand un griot parle, tout le monde se tait, pour apprendre de sa bouche, car son art ne se limite pas à sa science de l’histoire. Il manie magistralement mots et allégories, silences et rythmes. Habillant ses narrations de contes et de légendes, faisant intervenir son imagination afin d’éveiller  celle de son auditoire, le griot chante pour émerveiller, enseigner, voire menacer lorsque sa mélopée se transforme soudain en un feu roulant de mots aussi  soutenu que les sons du tam-tam.
Parmi ces maîtres de la parole, les Maliens du XXè siècle, y compris les plus jeunes, tiennent Bazoumana Sissoko pour le plus grand des griots  contemporains. Aveugle, ce digne vieillard n’est intervenu que dans les occasions  exceptionnelles, comme pour jalonner l’histoire et les mémoires  de ses irruptions dans l’actualité.
En 1960, il s’est manifesté par deux fois sur les antennes de Radio-Mali : lors de l’éclatement de la Fédération du Mali (laquelle rassemblait le Sénégal  et ce qui  était  alors le Soudan ex-français) et le jour de la proclamation de la République du Mali. Puis ce fut le silence. Jusqu’à un certain jour de novembre 1968 où, entendant soudain la voix du griot national, les Maliens comprirent qu’un événement important  venait de se produire : il s’agissait du renversement  du Président Modibo Keïta par de jeunes officiers. Puis à nouveau le silence. Quand, en 1974, un conflit frontalier avec la Haute-Volta d’alors risqua de dégénérer en une guerre, le « Vieux Lion » -puisque c’est ainsi qu’on l’appelle- reparla et rechanta le Mali.
Le vrai griot n’intervient donc que rarement en public. Car il existe des griots secondaires, parmi lesquels on trouve aussi bien de véritables traditionnalistes que de simples marchands  de louanges et de musique. La race des griots traditionnalistes se meurt, ce qui a inspiré à l’écrivain malien Amadou Hampaté Bâ cette belle et tragique formule : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
L’ayant compris et exprimé , Amadou Hampaté Bâ s’est attelé à la tâche de transcrire la tradition orale. Ce faisant, il a inauguré un genre littéraire inédit, seul garant de la perpétuation des acquis du passé : la « tradition orale écrite », pour ainsi dire. Il est incontestable que l’histoire retiendra son nom comme celui du père fondateur d’une génération de « griots de l’écrit », bien que n’étant pas lui-même de la souche des griots. Derrière Amadou Hampaté Bâ, sont venus  des jeunes que la formation universitaire n’a pas éloignés de la tradition orale. Parmi eux, il faut mentionner Seydou Badian Kouyaté qui dans des ouvrages magistraux, parfois romancés, a restitué aux nouvelles générations le Mali ancestral enfoui dans la mémoire des griots. Mais de l’extraordinaire communauté des intellectuels maliens ont surgi  aussi de jeunes écrivains et chercheurs qui se sont mis  à leur tour à l’écoute des anciens. En Afrique, ils ont acquis leurs lettres de noblesse, faisant ainsi retrouver au Mali sa réputation de « réservoir culturel ». Ceux-ci ont noms Massa Makan Diabaté, Issa Baba Traoré, Sekene Mody Cissoko, Bocar N’Diaye, Sadia Traoré, Issa Traoré, Django Cissé, Madina Ly Tall… Mêmes les non-historiens et les non-sociologues ont rattaché leurs études techniques à la tradition et à l’histoire. Economistes ou géographes, tels Youssouf Cissé ou Rokiatou N’Diaye Keïta, leurs écrits ont conservé cette obsession de la référence  à la culture qui a fait de la parole comme de la littérature malienne un même art cohérent.
A suivre.

GAY

                                          Depuis l’avènement de cette nouvelle ère appelée Gay, je n’ai pas bien fermé l’œil à cause de la difficulté de conception, d’acceptation qu’il suscite en moi. Peut-être que j’ai le tort d’être plus près de la nature..                                                                                                                                                                  En tout cas, il est clair que le concept, la notion, le contexte, sa nouvelle acceptation, appelons cela comme on veut, ne passe qu’à travers de la gorge. Celui qui porte ses germes est mal compris, mal accepté. La nature a horreur d’être travestie. A l’origine, Dieu a créé l’homme et la femme, et ce n’est pas l’Homme qui pourra changer ce bel ordre, et créer le désordre. La personne, qu’elle soit homme ou femme, si elle est gay, elle se singularise, attire vers elle un regard inhabituel, un regard autre que celui avec lequel on regarde naturellement un être humain, parce que s’il ne dépendait que de lui, le monde resterait un, et n’atteindrait pas les milliards que nous composons aujourd’hui, avec la diversité des couleurs et des sens. Il est donc vu en compassion et pas par considération ou respect. Donc, le gay est égoïste, puisqu’il  pense étroitement et vit presqu’en dehors du corps qui l’a vu naître, et auquel il refuse la perpétuation. Il vit isolé de la société, de ses parents, qui ont honte de savoir qu’il est gay et de ses amis qui découvrent qu’il est différent de la nature et d’eux. Les qualificatifs qu’on lui attribue, comme homosexuel, travesti, lesbienne, sont des symboles de maladies pour lesquelles leurs proches, qui les aiment ,mettent toute leur énergie à soigner. Je connais des pères et des mères qui, sous de violents sanglots, ont dépensé des fortunes pour sa récupération.                                                                                                                       Toutes les religions ont banni le gay qui insulte Dieu et tous les croyants. Adam et Eve, pouvait être Adam ou Eve seulement, ou Adam et Adam, ou Eve et Eve, mais Dieu ne l’a pas voulu, car le Tout Puissant aime le beau.                                                                                                                                                                    Qu’y a-t-il de plus merveilleux que deux humains, naturellement créés l’un pour l’autre, qui vivent en symbiose, qui acceptent d’avoir été conçus de sexes différents, qui partagent tout, le bonheur comme le malheur, qui donnent vie à des êtres adorables qui perpétuent le devenir, telle la volonté de Dieu, autrement que deux autres qui trouvent plaisir par des pratiques inavouables: la sodomie, la masturbation et l’amour contre nature. Il est important de savoir que quelle que soit son ingéniosité, entre deux êtres de même sexe, le coït ne se trouve que dans l’anus ou par les doigts et les talons. En un mot, le mirage est loin du mariage.
                                    Heureusement, la législation malienne ne permet que le mariage entre un homme et une femme. Cela est inscrit en lettre d’or dans le code des personnes et de la famille. Cette réalité n’est pas prête d’épouser le contraire de la mentalité dominante qui la rejette.                                           

LE POUVOIR DE BAMAKO ACTUEL, SOUFFRE-T-IL DE CREDIBILITE?

                                                             
Pour pouvoir apporter une réponse adéquate à cette lancinante question, une rétrospective de l’histoire récente du Mali, à partir de 2013, s’impose.
L’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, en 2013, à la Magistrature suprême du Mali avait été plébiscitée, dans la foulée d’un coup d’Etat militaire de mars 2012 et d’une rencontre tenue à Ouagadougou découlant d’une insurrection armée dans le septentrion . Blaise Comparé, l’ex- Président burkinabé en fuite en Côte d’Ivoire, chargé par ses pairs de la CEDEAO des négociations, avait pu trouver un accord de paix entre le Mali et les rebelles du Nord, dont une des dispositions autorisait les élections présidentielles sur l’ensemble du territoire malien. Mais ces élections, une fois tenues et le Président IBK installé, sans explications valables, ce pouvoir de négociation de la CEDEAO fut transféré aux autorités d’Alger. Ce fut la première erreur du nouveau pouvoir pour qui sait que les caciques de cette rébellion sont des terroristes venant d’Alger où ils ont constitué leur base arrière. C’est ce qui fait qu’Iyad et alliés se meuvent presque librement dans la zone que partagent le mali et ce pays voisin, et reste une aiguille au fond du sable. Allez-y savoir pour quelle raison, plus de cinq (5) ans d’accord de paix, la partie qui sépare Kidal à l’Algérie, demeure un terreau de regroupement, d’entrainement, d’armement et de planification de toutes sortes de terroristes et de malfaiteurs de tous bords, et le Mali reste impuissant dans sa volonté de sa récupération, la laissant comme un territoire étranger où la diplomatie même internationale est accaparée par ceux qui l’occupent ?. Le drapeau malien y flotte à présent timidement à côté de celui dit Azawad. C’est ce moment qu’Alger trouve l’astuce de clamer haut que les textes qui le régissent interdisent à ses forces d’intervenir en dehors de ses frontières même si c’est un pays qui lui a apporté jadis toutes aides nécessaires à sa libération contre la France. Soit. Mais qu’est-ce qui l’empêche de concourir pleinement à canaliser les forces du mal qui utilisent son espace qu’elles traversent de façon claire au côté du Mali. Ainsi, Platon a dit mieux.
Cette erreur dont question plus haut a décrédibilisé le pouvoir de Bamako aux yeux des pays frères africains et d’une certaine opinion nationale et internationale. Aussi, le Mali restera bancal pour longtemps tant qu’il ne parvient pas à obtenir de l’Algérie une implication plus forte.
Donc, dans ces conditions de plébiscite électoral, les Maliens espéraient dès l’entame de l’exercice du pouvoir par IBK sur des actions énergiques mettant fin à toutes les complaisances qui ont rongé les fonds du pantalon de l’homme malien. Mais, hélas, vient casser un œil une affaire qui ne finit pas de livrer ses secrets : l’affaire dite de l’avion présidentiel. Les formes et les fonds de son acquisition donnent le tournis. A présent, l’on ne connait pas son prix réel et par ricochet sa propriété. Appelée scandale, cette affaire avait entraîné le limogeage de certains responsables maliens parmi lesquels des Ministres. Dans pareils cas, comme une logique qui saute, les regards se sont tournés vers le Président de la République et la Justice. L’on était en droit de croire que, homme de rigueur que l’on le connaissait, le Premier responsable taperait du point sur la table pour exiger que toute la lumière y soit apportée  et que les coupables, sans parti pris, soient punis à la hauteur de leur forfait. Les Maliens, las d’attendre le bout de cette affaire, ont fini par croire et ensuite par affirmer qu’aucune volonté politique, pour des raisons qui lui sont propres, n’existe à conduire à son aboutissement. Beaucoup pensent, enfin, que des bâtons sont mis dans les roues de la justice afin de la gripper et de l’empêcher de tourner en plein temps, avec toutes les compétences qu’elle renferme. D’après une certaine presse, des jouxtes orales ont récemment opposé le Président de la République et le Ministre de la justice par rapport à l’arrestation de Mamadou Camara, à l’époque des faits, Conseiller spécial à la  Présidence, accrédité « fils du Président» et « ayant rang de Ministre », chose qui a eu pour effet de décrédibilisé le pouvoir. Mais, à propos de l’interprétation de la notion « ayant rang de Ministre », il convient de confirmer la tendance qui soutient que ce rang protocolaire ne donne pas ipso facto les prérogatives d’un Ministre. On profitera pour attirer l’attention que dans ce cas, selon l’article 613 du code de procédure pénale, les complices des Ministres sont justiciables devant la Haute Cour de justice dans l’hypothèse seulement d’atteinte à la sûreté de l’Etat, l’énumération de l’article 614 du même code marque une différenciation entre un Membre du Gouvernement et /ou toute personnalité ayant rang de Ministre (on n’a pas peur d’appeler un chat chat), lorsqu’il s’agit de la commission d’un crime ou d’un délit  hors l’exercice de ses fonctions.  C’est là que se comprend, alors, l’article 616 suivant qui cumule sur la tête d’une personnalité le rang et les prérogatives de Ministre, ce qui n’est pas le cas de Mamadou Camara. Ces dispositions qui décrivent clairement la démarche de la procédure à suivre lorsque des personnalités qu’elles énumèrent sont passibles de poursuite, ne font pas d’un homme qui a rang de chef de village le chef du village, lui-même. Pour se consoler, l’on se rabat sur l’article 95 de la constitution du 25 Février 1992 qui dispose : « La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi  que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat. » Donc, l’on n’est pas plus avancé, car Mamadou Camara dans l’exercice de ses fonctions n’a pas les prérogatives d’un Ministre du Gouvernement sur la liste duquel il ne figure pas, même si le titre de « ayant rang de Ministre » lui donne certains privilèges du rang qui ne sont pas définis. Peut-être pourra-t-on trouver la réponse dans cette question : Mamadou Camara, Conseiller Spécial du Président de la République ayant rang de Ministre, est-il, dans l’exercice de ses fonctions, soumis à l’autorité du Président de la République ou du Premier Ministre ?  J’aurais préféré un Ministre délégué. Au demeurant, ce que l’on peut affirmer, selon chacun sa compréhension, c’est que dans les faits criminels qui lui sont reprochés, il est complice, ce qui rend son incarcération prématurée, bien que l’appréciation du moment de la mise en détention d’un inculpé relève de la souveraineté du Juge désigné pour instruire l’affaire. Dans l’entendement de certains, dont ses Avocats, qui mènent une bonne guerre, les gros poissons de l’affaire devraient plutôt le précéder en prison.
Les Maliens pensant qu’à défaut de la punition des fautifs de l’affaire, il sera mis définitivement fin à la déprédation des biens publics, ont été surpris par la suite de malversations toutes plus scandaleuses les unes que les autres. On notera, entre autres, l’affaire d’achat des équipements militaires, de l’affaire Bakary Togola, l’affaire Adama Sangaré, l’affaire des avions cloués au sol, l’on ne pourra pas les citer toutes de façon exhaustive, pendant que c’est le moment où on crève l’écran pour faire croire que la lutte contre la corruption et la délinquance financière est menée à bras le corps. L’affaire des avions cloués au sol se passe de tout commentaire, alors que le Mali est en guerre. La dernière affaire en date et qui n’est pas la moindre c’est l’affaire des blindés.
Ce qui est révoltant pour les Maliens dans leur majorité, c’est l’impunité qui a toujours couvert ces affaires, comme les enquêtes des tueries au Nord et au centre du Pays. Jamais, elles n’ont vu le bout du tunnel. Aucune n’est jugée et les coupables condamnés. Parmi ceux-ci, quelques uns sont Députés  ou en passe de l’être. La moralité de la fonction de parlementaire se retrouve par ce biais au talon des délinquants, qui peuvent dormir le temps qu’il faut en prison et venir plus tard, impunément, la briguer, au vu et au su de tout le monde, qui criait récemment haro sur le baudet. La crédibilité de la politique en ce moment, en l’occurrence la démocratie, ne peut nullement prospérer dans un pays ancré profondément dans des valeurs ancestrales de dignité, d’honneur. C’est pourquoi le pays profond a pris l’attitude de celui qui pense qu’il n’est plus concerné par ce qui se passe en son nom au sommet de la prise des décisions. Il ne s’y reconnait pas.
Les présidentielles de 2018 contestées jusqu’à nos jours avec véhémence portent ses germes de tensions morales soutenues, qui interagissent contre la légitimité du pouvoir. Qu’à cela ne tienne ! Le pouvoir qui en est issu, qui ne peut être seul responsable, le cas échéant, doit montrer meilleure figure en posant des actes entrant dans le sillon de l’adhésion de la population dont le raisonnement se limite à chercher la moralisation de l’action publique. Elle demande tout simplement le nettoyage des écuries vraiment pourries.
Que dire des législatives ?  Qu’elles ont suscité des soulèvements entretenus pas des candidats malheureux et des couches socioéconomiques mécontentes du traitement réservé à leurs demandes, avec le prétexte trouvé de la Covid-19.
Le Gouvernement a tout l’honneur d’arriver à mettre un terme à la situation scolaire qui prévaut, qui draine suffisamment de malheurs, compte tenu de l’importance de l’enseignement  et son corolaire dans la société.
A propos, à l’ère de la démocratie mal assimilée pour le plus grand nombre, le leitmotiv de toutes décisions, quelles qu’elles soient, est sous-tendu par une opposition justifiée ou non. La crise de confiance se creuse un peu plus chaque jour entre gouvernants et gouvernés due à la mollesse du pouvoir en face de l’intolérable pour la dignité des Maliens, qui ne comprennent pas qu’ils soient soumis à toutes sortes de diktat.
A l’effet de restaurer cette confiance perdue, il est impérieux de rétablir pleinement la sécurité, de sévir rapidement contre tous malfaiteurs, de veiller à la transparence de toutes les actions qu’entreprend le Gouvernement, favoriser le dénouement de toutes les affaires pendantes ou non à la justice, d’encourager le mérite en nommant ou faisant élire de façon judicieuse les responsables.

LE FAMEUX PONT DES MARTYRS DE BAMAKO

De l’indépendance du mali à aujourd’hui, le pont des martyrs a fini de livrer tous les secrets de sa construction. Son état actuel prête à une vieille femme qui n’en peut plus, qui demande de mourir et de renaître en une fille qui tiendrait mieux. Ses cheveux sont décrépis, sa poitrine se rétrécit et ses jambes et ses mains tremblotent.  Elle a donné ce qu’elle a pu, et ses jours sont désormais comptés. Il faut souhaiter sa mort sans catastrophe.
Tous les discours qui se veulent rassurants des responsables chargés de son entretien n’y peuvent rien. Et les mesures d’interdire la circulation simultanée de deux gros porteurs s’interprètent comme un palliatif de l’impossible, dont on peut se passer alors qu’il n’est pas tard.
Jadis l’ancien pont, renommé ensuite pont des martyrs, parce que lors des événements de mars 1991 beaucoup de gens y sont morts, était, jusque récemment, le seul pont de Bamako, sur lequel passait tout en même temps, les piétons, les bicyclettes, les voitures. Aucune autre voie qu’elle, excepté celle  des piroguiers, ne donnait la possibilité de joindre les deux rives du fleuve Niger. A l’époque, le pont était tel qu’il n’y avait pas besoin de prendre des mesures de limitation de sa circulation.
C’est pourquoi, d’après toutes les réserves qui s’expriment, il est impérieux d’y interdire totalement la circulation et de reprendre en tous ses endroits sensibles sa construction. Il ne faut pas attendre qu’il s’effondre pour venir s’offrir en spectacle de celui qui est frappé de désolation par son fait alors qu’il a été maintes fois avisé. Et c’est  vrai qu’au Mali, l’anticipation n’est pas de notre propre.
Au demeurant, ce fameux pont des martyrs, au cœur de Bamako et chargé d’histoires, est de loin dépassé en ses capacités d’offrir aux usagers une circulation digne des temps modernes. Il est très étroit, et demande un élargissement en 4×4, ou même, pourquoi pas, 6×6 voies, avec des échangeurs qui se rejoignent. L’effort de guerre ne doit  pas exclure de prévenir l’hécatompe ou la misère que son écroulement pourra entraîner, s’il survenait surtout aux heures de pointe, où  les mouvements sont denses.

BAMAKO, UNE VILLE CALVAIRE.

On ne croit pas mieux dire qu’aujourd’hui Bamako constitue une ville calvaire.Située (la ville) dans le creux d’une vague de montagnes traversées par un désormais semblant de fleuve auquel les pouvoirs publics n’arrivent à trouver la possibilité de redorer le blase en le restructurant de sorte qu’il puisse répondre aux multiples besoins d’exploitation dont on pouvait en attendre, elle offre au fur à mesure du temps un spectacle désolant de cacophonies délirantes n’obéissant à aucune harmonie structurelle.La stratification des besoins socio-économiques n’a pas suivi son développement.Le fond de son poumon est bloqué ou en passe. Elle a perdu son âme. Contrairement aux autres villes modernes, elle ne compte en son sein aucune infrastructure dégagée permettant la mobilité libre des biens et des personnes. L’illustration la plus parfaite de cet étranglement se trouve au niveau des quartiers du centre, même si l’on n’oublie pas les quartiers nouvellement installés ou spontanés où les inondations, chaque hivernage, constituent la lisière de dégâts matériels et humains. Dans cet état de mélancolie, on donne au revoir à la ville coquette de Bamako qui avait été glorieusement chantée que de simples monuments n’ont suffi à embellir. Actuellement, nul ne peut affirmer les traits propres de son architecture, comme ce fut jadis son architecture soudanaise. Sa personnalité est difficile à définir.
Lorsque nous étions plus frais et dispo, le marché de légume était un joyau où convergeaient toutes les routes venant du centre. On tournait dans tous les sens de façon loisible la bâtisse du marché rose, sans encombre. Aujourd’hui s’y mêlent stands et charrettes,motocycles, marchands ambulants obstruant ses allées, des dépôts d’ordures. Tout autour,des véhicules personnels, sotramas et taxis se disputent des routes étroites et mal entretenues, qui auraient pu se faire remplacer par quelques bus..
Le même problème est visible pour les gens auxquels il est fait obligation de rejoindre son centre commercial. Parfois, ils n’ont qu’une route pour ce faire, ajoutant aux tracasseries des travailleurs. Or avec une politique bien réfléchie, les autorités concentrées ou déconcentrées pouvaient trouver des possibilités de construire des marchés dignes dans toutes les communes, palliant la pensée qu’ont les périphériques que seul le centre commercial est en mesure d’offrir tous les services.
C’est le lieu d’attirer l’attention sur la position du nouveau marché de Médine qui offre le visage d’une boîte de sardine et qui risque, à la longue, de se transporter à l’intérieur des quartiers voisins, si ce n’est déjà fait.
Personne ne s’étonne que des quartiers entiers soient dépourvus d’eau et d’électricité, contraignant des femmes à se mettre en file indienne depuis trois (3) heures devant des fontaines de faible densité.
L’hygiène et la sécurité sont délaissées au profit de personnes insouciantes.A cause du laisser-aller de l’Etat, l’on a peur de dire au voisin qu’il ne doit pas verser de l’eau ou des ordures devant sa porte, par crainte de s’entendre dire que mêmes les autorités tolèrent que l’on les accumule, faute de solution alternative.
Il est déplorable, pour autant, que tous les transporteurs en provenance de Kati, de Kourémalé, Bougouni, Ségou et Koulikoro, et autres, viennent se concentrer au centre de la ville, où les gros porteurs rendent la vie dure aux Bamakois. Ces villes qui constituent des portes d’entrées liées aux ports des pays voisins,profitent peu du trafic généré ainsi à cause du manque de promotion à l’investissement qu’elles connaissent. Rarement elles ne possèdent des infrastructures donnant un répondant comme relais à celles de Bamako.
A ce rythme, dans vingt (20) ans, si on n’y fait face à bras le corps, Bamako serait invivable.