LA MILITARISATION DE LA POLICE NATIONALE DU MALI



 

Lors du dernier conseil des Ministres, c’est-à-dire le 05 octobre 2022, le
Gouvernement a adopté un projet de loi  en vue de la militarisation de la
police. De ceci, comme il fallait s’y attendre, des divergences ont vu jour.
Cependant à quelques considérations près, ce nouveau statut n’est pas loin de la
tienne d’aujourd’hui.

Actuellement, elle est régie par la loi n°2018-015/P-RM du 15 mars 2018. Cette
loi a été publiée le 16 mars 2018, au journal officiel n°11, pp 431-443. Elle
abroge la loi n°10-034 du 12 juillet 2010. Par ordonnance n°2021-016/PT-RM du
31 décembre 2021, elle a été modifiée. Avant cette dernière ordonnance, il y a
eu la loi n°2019-001 du 14 janvier 2019. Il existe d’autres textes secondaires
comme la loi n°02-053 du 16 décembre 2002.  Et enfin, le décret
n°2018-0277/P-RM du 15 mars 2018 fixait les modalités d’application du Statut
des Fonctionnaires de la Police nationale. A la connaissance, un autre décret
n’apparaît pas dans les annales.On notera que tous ces différents textes ont
eu pour mérite de renforcer la police en termes d’efficacité et d’avantages.
En les lisant, il est évident que la police comme dans l’armée reçoit une
formation militaire sommaire comme spécifié dans l’article 49 de l’ordonnance
de 2018. Elle a également droit au port de tenue et d’armes. Ces dernières
années, on a noté avec satisfaction sa dotation en armement parfois même
lourd. Elle est chapeautée par une Direction nationale sous les ordres 
d’un Directeur national et son adjoint qui sont sous l’autorité du Ministre de
la Sécurité. 

Cette Direction nationale a été créée par l’ordonnance n°04-26 du 16 septembre
2004 ratifiée par la loi n°05-020 du 30 mai 2005.

Donc, la Direction nationale de la police est “un Service Central qui a pour
mission d’élaborer et d’assurer la mise en oeuvre des éléments de la politique
nationale dans le domaine du maintien de l’ordre et de la sécurité publique et
de porter son concours à l’exécution des lois et règlements.

A cet effet, elle est chargée de.

.Assurer la protection des personnes et de leurs biens ;

.Maintenir l’ordre, la sécurité et la tranquillité publics ;

.Veiller au respect des lois et règlements par l’exécution des missions
de police administrative et de police judiciaire ;

.Assurer le contrôle de la réglementation sur les armes et munitions ;

.Contrôler les activités des services privés de sécurité ;

.Contrôler les établissements classés de jeu ;

.Assurer la police de l’air et des frontières ;

.Participer à la protection des institutions de l’Etat et des Hautes
personnalités ;

.Participer à la mission d’information du Gouvernement ;

.Participer aux actions de maintien de la paix et d’assistance
humanitaire ;

.Participer à la protection et à la défense civile”.

Ces missions ainsi définies sont celles de toute la police et recoupent en
tous ses points celles de l’armée. Elles rentrent dans les objectifs de
défense du territoire national et de la quiétude publique. Pour
l’accomplissement de ces missions, le seul souci du projet de loi c’est de
renforcer davantage la police avec une casquette de militaire, qui pourra être
dotée de plus de moyens logistiques et humains pour la sécurisation des
personnes et de leurs biens dans les zones où la sécurité l’exige. Elle aura
la tâche noble d’épauler les autres composantes de l’armée par ses expériences
et compétences. Ainsi, comme la sécurité a horreur du vide, elle sera en
mesure de maintenir les zones débarrassées de terroristes et autres
malfaiteurs dans le giron malien, tel qu’elle l’assure déjà à plusieurs
endroits du Mali, mais seulement en plus. En outre, elle aura droit à la
protection et aux avantages dont bénéficie l’armée. Enfin, elle sera davantage
formée militairement en plus de ses capacités intellectuelles, qui seront
prises en compte au moment de sa réversion comme la gendarmerie nationale avec
laquelle elle collaborera en mieux. Mais, il faut reconnaître que cette
reconversion comporte également ses désavantages.

La vie militaire impose des exigences qui ne sont pas toujours celles de la
police. Par exemple, la loi qui reconnaît au policier le droit à l’expression
en dehors du service, ne s’accommode pas du mutisme de l’armée qui est soumise
à la protection du secret de défense. Le déplacement des troupes militaires
n’obéit pas à tous points aux règles préalables de déploiement des policiers.
En dépassant ces considérations de l’ordre de la rigueur, le droit à la grève
reconnu à la police sera révisé, celle-ci n’étant plus une institution civile.
D’ailleurs, ses missions seront certainement redéfinies pour leur adaptation
au nouveau contexte. Sinon, en aucun moment, les Maliens n’ont douté de la
place prépondérante de la police nationale dans le dispositif sécuritaire du
pays. Le rôle qu’elle a joué et continue de jouer est inestimable. Bien
d’attentats ont été déjoués grâce à elle. Et aussi, les malfrats ne courent
pas longtemps en sa présence. A son actif l’on lui reconnaît beaucoup de faits
d’armes. 

En plus, elle doit concevoir et accepter cette nouvelle donne voulue par
presque l’ensemble des sensibilités maliennes lors des assises nationales pour
la refondation.

Au demeurant, nous lui souhaitons bonne chance!

LA RENTREE SCOLAIRE 2022-2023



 

A l’instar des années passées, la rentrée scolaire 2022-2023 s’est déroulée particulièrement éprouvante pour les parents d’élèves, à cause de la flambée des prix sur le marché.

La réalité, contrairement à la logique, les commerçants qui ont ressenti les retombées négatives des sanctions de la CEDEAO et de l’UMEOA, au même titre que l’ensemble des Maliens, n’ont pas été tendres par rapport à la recherche effrénée du profit, excepté quelques uns.

Ainsi, le riz qui était vendu le 50 kg à 21000 ou 22000 FCFA s’est vu rehaussé à 25000 FCFA et plus. Tout autant, l’huile, le sucre et autres denrées alimentaires se trouvent hors de portée du malien commun. Les cris d’orfraie des ménages n’ont pas fléchi jusqu’ici la tendance, comme sont restées sans effet les mesures prises par le gouvernement sans lesquelles le pire pouvait arriver.L’espoir reste une bonne fin d’hivernage. En toute légitimité, l’hivernage clément, en perspective, peut réduire, certes, les tracasseries des pères de famille.

Mais, devant cette dure épreuve, les Maliens sont restés dignes, patients, endurants, avec la confiance en leurs autorités, qui ont mis tout en oeuvre pour continuer à défendre les intérêts du pays, à se soucier d’une bonne gouvernance dans leurs actions. Malgré les difficultés, le gouvernement a pu mener des réajustements budgétaires qui ont soulagé beaucoup de ses travailleurs, notamment l’application de la grille unifiée de laquelle ont résulté des dépenses importantes. Dans tous les cas, les salaires n’ont pas pu suivre la trajectoire de la cherté due aux sanctions et aux restrictions sanitaires. 

Mais des aides en nature et en espèces ont été distribuées partout où le besoin a été senti de façon criarde.

Sans la clairvoyance des autorités, d’une façon ou d’une autre, le malien moyen ne pouvait pas faire inscrire son enfant à l’école ou faire face aux dépenses qu’entraînent les fournitures scolaires dont les prix également ont sensiblement augmenté. Et comme par paradoxe, la majorité des citoyens ayant abandonné les structures scolaires publiques, par crainte de grèves intempestives, se sont vus opposés des majorations de frais dans les écoles privées. Et aussi, beaucoup sont retournés à la case départ, s’ils ne sont pas obligés d’abandonner leurs enfants dans la rue.

De manière officielle, l’on peut affirmer sans risque de se tromper que “Compte tenu de la crise multidimensionnelle que connaît le Mali, 1664 écoles du pays restent fermées, près d’un demi-millions d’enfants et près de 10000 enseignants sont impactés, selon les données du cluster éducation du mois d’août 2021.” C’est à savoir si cette situation a évolué en 2022 dans ce domaine par manque de données fiables. Dans les régions du centre et de Ménaka, elle est critique. Depuis des années, certains enfants n’y ont pas bénéficié de leur droit à l’éducation.

Mais, tout de même les enfants qui ont pu reprendre le chemin des écoles, sont heureux de retrouver leurs camarades et l’ambiance que leur procure le cadre scolaire, à l’exception de ceux qui se posent de question sur les raisons de leur séparation avec certains pour d’autres à cause des contraintes liées aux moyens de leurs parents.

A tous, au demeurant, bonne année scolaire!  

RENCONTRE DE MISE A NIVEAU ENTRE LE MINISTRE DE LA REFONDATION ET LA PRESSE MALIENNE



 

Hier, le 1er Octobre 2022, le Ministre de la refondation de l’Etat a rencontré la presse malienne à l’effet de dévoiler les ambitions de son département dans la mise en oeuvre des recommandations des assises nationales de la refondation.
Cette série de rencontres qu’il entame par la presse résulte, selon lui, de sa volonté de mettre au même niveau d’information, voire de formation, et plus, d’appropriation toutes les composantes de la Nation qui ont exprimé librement leur desiderata.
A travers ses explications, il ressort que des priorités urgentes dont la réalisation est dans les cordes de la Transition ont été dégagées, parmi lesquelles le secteur des médias constituant, à l’heure, le quatrième pouvoir. Il invite donc les hommes de médias, dans son ensemble, à assurer à la Transition son accompagnement par des informations vraies et justes concoctées avec professionnalisme.
Les hommes de médias également, à leur tour, ont profité de l’occasion pour remettre sur la table leurs revendications corporatistes relatives à l’aide à la presse, à l’adoption des textes les concernant présentés au Gouvernement pour adoption, à la révision de la loi sur la cybercriminalité qui est “liberticide” à leur goût.
Enfin, l’esprit retient qu’à la fin de la rencontre, les notes se sont accordées dans le but de regarder dans le même sens que le Ministre qui, sans doute, est homme de foi en ce qu’il fait, malgré les aléas économiques qui peuvent plomber le financement de l’ambitieux programme qui se chiffre à plus de quatre mille (4.000) milliards de FCFA, et malgré, surtout, le plus important en réalité, l’effondrement de la mentalité malienne entraînée par les méfaits de la colonisation et ses palliatifs mémoriels, les ruptures d’ordre social causés par des pouvoirs successifs qui ont eu plus souci du matériel que de l’homme.
La question qui vaille d’être posée aujourd’hui est: quelle politique adéquate faut-il adopter pour refonder l’homme malien dont le train a longtemps déraillé. Aussi longtemps que cette question n’aura pas sa réponse, les autorités auront du mal à réaliser les ambitions qu’elles ont pour le pays. En effet, tous les projets échouent faute de trouver les hommes qu’il faut aux postes qu’il faut. Chacun pense à lui-même en exclusive du pays.
En somme, la nécessité va seule de réapprendre aux citoyens maliens les fondamentaux d’honneur, de dignité, de vertu, de probité d’antan. Ceci demeure une condition sine qua non de la refondation. En l’occurrence, que le fautif paye sans exclusive, que le mérite soit reconnu au bon travailleur. L’injustice a été toujours le terreau du mécontentement.    

DISCOURS DU COLONEL ABDOULAYE MAÏGA, PREMIER MINISTRE P.I, CHEF DU GOUVERNEMENT DU MALI, A L’OCCASION DU DEBAT GENERAL DE LA 77EME SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES, NEW YORK, LE 24 SEPTEMBRE 2022 ‘

Monsieur le Président de l’Assemblée générale,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, 

Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Mesdames et Messieurs,

De prime à bord, je voudrais m’acquitter de l’agréable devoir de vous adresser les chaleureuses salutations du peuple malien riche de sa diversité culturelle, religieuse et ethnique, ainsi que celles de Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

M. le Président votre brillante élection à la présidence de cette 77ème session de l’Assemblée générale et la fin des travaux de la 76ème session de l’Assemblée générale brillamment conduits par votre prédécesseur S.E.M. Abdullah SHAHID, de la République des Maldives, m’offrent l’heureuse occasion d’adresser à Vos Excellences les chaleureuses félicitations de tout le Mali.

Enfin, permettez-moi de réitérer à notre Secrétaire général, M. António GUTERRES, notre haute appréciation des efforts louables qu’il continue de déployer pour la réalisation des nobles objectifs de notre Organisation commune. Nous sommes convaincus que vous êtes un ami du Mali et du Sahel.

L’amitié reposant sur la sincérité, souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique, au cours de laquelle vous prenez position et vous vous exprimez sur l’affaire des 46 mercenaires ivoiriens, qui est une affaire bilatérale et judiciaire, entre deux pays frères. C’est évident, que la qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire ne relève pas des attributions du Secrétaire Général des Nations Unies. Au Mali, notre administration ne travaille pas sur la base de l’oralité, ni des déclarations par voie de presse, par conséquent, nous nous en tenons scrupuleusement à la Note Verbale de la MINUSMA, référence : MINUSMA/PROT/NV/226/2022 du 22 Juillet 2022, dans laquelle, il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les 46 mercenaires et les Nations Unies. Les récentes synchronisations des actions et l’harmonisation des éléments de langage consistant à faire passer le Mali de statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont sans effets.

Excellence M. le Secrétaire Général,

Votre position sur l’affaire des mercenaires a été suivie par certains responsables d’Afrique de l’Ouest, donc c’est sous votre couvert, que nous leur adresserons des messages.

A l’endroit du Président en exercice de la CEDEAO, M. Umaro Sissoco Embalo qui affirme : « on vient de voir avant-hier, la déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi à la place des maliens, j’aurai relâché ces 49 soldats ».

Je voudrais très respectueusement signifier à ce dernier qu’il existe un principe de subsidiarité, d’ailleurs aux contours flous, entre la CEDEAO et les Nations Unies et non un principe de mimétisme. Egalement, il est important de lui préciser que le Secrétaire Général des Nations Unies n’est pas un Chef d’Etat et le Président en exercice de la CEDEAO n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la CEDEAO. Enfin, il est utile de rappeler, au Président en exercice de la CEDEAO, qu’au Mali, les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la Justice. Donc, nous n’avons pas vocation à interpeller ou relâcher, ceci relève de la fonction judiciaire. Aussi, M. Umaro Sissoco Embalo doit être conscient du fait qu’il est le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices qui ont fait la renommée de cette Organisation. La dynamique ayant fait la grandeur de la CEDEAO ne doit pas être brisée. Par ailleurs, nous avons pris acte de la menace de sanctions proférée contre le Mali, et loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers.

A l’endroit de M. Bazoum, il remarquera que le Gouvernement de la Transition n’a pour le moment jamais réagi à ses propos injurieux pour deux raisons cumulatives. La première raison tient au respect de l’héritage laissé par nos ancêtres, qui consiste à ne pas répondre aux injures par des injures. La seconde raison relève de l’identité de M. Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger. Nous savons que le peuple nigérien frère du Mali, se distingue par des valeurs sociétales, culturelles et religieuses très riches. M. Bazoum n’est pas un nigérien, son comportement nous réconforte totalement dans notre constat.

Excellence M. le Secrétaire Général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements.

Devant Dieu et en leur âme et conscience, nous demandons à ceux qui réfutent notre version, d’indiquer s’ils accepteront que des militaires ayant dissimulé leurs identités, en mettant sur leurs passeports qu’ils sont peintres, maçons etc… avec des armes, débarquent dans leur aéroport, sans que le pays de destination n’ait été au préalable informé et dans le dessein funeste de déstabiliser ce pays. S’ils ne l’acceptent pas, en tant qu’Etat, si cela n’est pas possible à Lisbonne ou ailleurs, le Mali non plus ne l’acceptera pas en tant qu’Etat et ce ne sera pas non plus possible à Bamako ou dans une autre localité malienne.

Monsieur le Président,

« Une nouvelle ère : des solutions porteuses de changement pour relever des défis interdépendants » le thème de cette 77ème session ordinaire de l’Assemblée générale suscitera l’espoir de meilleurs jours pour le Mali, à la condition que le bilan sans complaisance de l’ancienne ère soit établi, que les enseignements soient tirés et que des recommandations objectives soient formulées. Une fois cette étape franchie, je ne doute pas, qu’à travers notre action collective : nous réussirons à pacifier les multiples foyers de tension dans le monde, mais aussi à promouvoir un développement harmonieux et lutter efficacement contre les pandémies, la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique, les inégalités, les politiques de domination et de prédation de ressources.

Depuis le mois d’août 2020, le Mali se trouve dans un processus de transition, qui prendra fin le 26 mars 2024, par le transfert de pouvoir aux autorités élues. D’ici à cette échéance et conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation, les autorités de la Transition se sont engagées, dans deux chronogrammes convenus avec la CEDEAO (la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), à faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections, dont l’objectif ultime est de refonder l’Etat malien, afin qu’il réponde aux aspirations profondes et légitimes de notre peuple à la paix, à la sécurité, à la bonne gouvernance, au développement et à la stabilité institutionnelle durable au Mali.

Dans cette perspective, je suis heureux de souligner que certaines avancées majeures ont déjà été réalisées, notamment la promulgation de la loi électorale qui comprend entre autres la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) dont l’installation est à un stade avancé, ainsi que la mise en place d’une commission composée d’éminentes personnalités de toutes les composantes de la société malienne, chargée de la rédaction de la nouvelle constitution.

Monsieur le Président,

Sur un autre plan, peu de gens savent que le Mali est le seul pays au monde dans lequel se superposent et se déroulent simultanément 4 types d’insécurité : le terrorisme, les conflits communautaires manipulés par les terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers, la criminalité transnationale organisée et les actions violentes d’individus isolés.

Parallèlement à ce processus de retour à l’ordre constitutionnel, le Mali continue de mener une lutte sans merci contre les acteurs de l’insécurité, en particulier les groupes extrémistes et qui sont responsables de toutes sortes d’abus contre nos paisibles populations.

En ce qui concerne le Mali, je suis heureux et fier de vous annoncer que les groupes terroristes ont été sérieusement affaiblis et la peur a même changé de camp. Cependant, ces groupes criminels gardent encore et toujours une certaine capacité de nuisance, dans leurs tentatives désespérées de porter atteinte à notre intégrité territoriale et de terroriser nos populations.

Les vaillantes Forces de Défense et de Sécurité du Mali restent déterminées à faire face à toutes les menaces, d’où qu’elles viennent. Sous l’impulsion de Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Gouvernement du Mali continue d’intensifier les efforts importants pour recruter, former, équiper et renforcer les capacités opérationnelles des Forces de Défense et de Sécurité maliennes. Je dois dire ici que les actions offensives menées jusque-là ont permis à nos forces de remporter des victoires décisives contre les forces obscurantistes. Elles ont également permis à l’Etat de reprendre pied et de réaffirmer son autorité sur une grande partie du territoire national, ainsi que de favoriser le retour de plusieurs milliers de nos compatriotes dans leurs localités d’origine.

Cependant, nous savons que la solution uniquement militaire ou sécuritaire a ses limites. C’est la raison pour laquelle, en appui à l’action militaire, le Gouvernement du Mali s’est doté d’une stratégie globale et intégrée, comprenant des mesures politiques, sociales, de développement, y compris la fourniture des services sociaux de base à nos populations durement affectées par la crise multiforme que nous traversons depuis janvier 2012, avec comme objectif la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

Dans cette dynamique, le Gouvernement du Mali a approuvé le 24 août dernier, la Stratégie nationale de Stabilisation des régions du Centre et son Plan d’actions 2022-2024. Cette stratégie traduit la volonté des autorités de la Transition d’avoir une approche holistique de la stabilisation des régions du Centre. Elle vise à faire du Centre une zone stable et prospère où les communautés sont réconciliées et vivent en harmonie avec leurs voisins.

Parallèlement, la mise en œuvre diligente et intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, demeure une priorité stratégique des autorités de la Transition, en tant qu’instrument pacifique de résolution durable de la crise, que traverse le Mali dans sa partie Nord.

Je dois dire que je suis particulièrement heureux des conclusions de la deuxième réunion de niveau décisionnel des parties à l’Accord, tenue à Bamako du 1er au 05 août 2022. Cette importante réunion, qui a regroupé les parties signataires et la Médiation internationale, a permis de lever certains obstacles afin de relancer le processus de mise en œuvre de l’Accord.

Poursuivant cette dynamique positive et progressive du processus de paix, la 6ème réunion de haut niveau du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) s’est tenue à Bamako il y a à peine quelques semaines, le 02 septembre 2022. Cette session du CSA est un signal fort de la volonté des parties à s’engager dans une nouvelle dynamique en vue de parachever la mise en œuvre de l’Accord. Je réaffirme ici notre attachement à ce processus dont la réussite demeure l’une des conditions sine qua non de la stabilité durable du Mali.

C’est le lieu pour moi de saluer une fois de plus le rôle actif de l’Algérie et l’accompagnement de l’équipe de médiation internationale.

Je n’oublie pas ici la situation des réfugiés maliens dans les pays voisins, que je salue au passage pour leur hospitalité à l’égard des nôtres. Je n’oublie pas non plus celle de nos compatriotes déplacés internes. Je veux les rassurer que le Gouvernement du Mali reste très attentif à leur situation précaire et que tous nos efforts visent à créer les conditions propices à leur retour dans la sécurité et la dignité, en vue de leur participation effective, à la vie de la nation.

Monsieur le Président,

Dans sa difficile quête pour la paix, la stabilité et le développement durable, le peuple malien reste reconnaissant des efforts et des sacrifices consentis par la MINUSMA, de sa création en juillet 2013 à nos jours, visant à aider le Mali à restaurer son autorité sur l’ensemble de son territoire.

C’est pourquoi, je tiens à rendre hommage, au nom du peuple et du Gouvernement maliens, à la mémoire de toutes les victimes, maliennes comme étrangères, civiles comme militaires, tombées sur le champ d’honneur au Mali.

Cela dit, il nous faut reconnaître que près de 10 ans après son établissement, les objectifs pour lesquels la MINUSMA a été déployée au Mali ne sont pas atteints. Et ce, en dépit des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité.

C’est pourquoi, le Gouvernement du Mali réitère sa demande, maintes fois exprimée, d’un changement de paradigme, d’une adaptation de la MINUSMA à l’environnement dans lequel elle est déployée et d’une meilleure articulation de cette mission avec les autorités maliennes.

Dans cette perspective, il est extrêmement important pour la MINUSMA de rester une force d’appui au Mali dans sa quête de stabilité. Le Gouvernement du Mali dénonce les influences extérieures négatives et les tentatives d’instrumentalisation de certaines entités légalement présentes au Mali, pour servir des agendas cachés, y compris à travers l’exploitation de la question des droits de l’homme aux fins de déstabilisation.

Monsieur le Président,

Le monde se souviendra qu’après avoir été abandonné en plein vol, le 10 juin 2021, par la France qui a décidé unilatéralement de retirer la force Barkhane du Mali, mon pays a été ensuite poignardé dans le dos par les autorités françaises. La précision est d’autant plus utile que nous refusons tout amalgame avec le peuple français que nous respectons.

Les autorités françaises profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme.

Obscurantisme de la junte française nostalgique de pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde, qui a commandité et prémédité des sanctions inédites, illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. Après plus de 10 ans d’insécurité ayant fait des milliers de morts, autant de réfugiés et de déplacés internes, n’est-ce pas un sacrilège de mettre une population malienne victime de l’insécurité dans un pays enclavé sous embargo pendant 7 mois, en procédant à la fermeture des frontières et la saisie des comptes financiers du Mali ?

Grâce à sa résilience et à la solidarité de pays amis et des peuples africains, le Peuple malien a tenu et a déjoué les pronostics de ses adversaires.

Obscurantisme de la junte française qui s’est rendue coupable d’instrumentalisation des différends ethniques, en oubliant si vite sa responsabilité dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda, coupable également de tenter désespérément de diviser les maliens enfants d’une même famille.

Enfin, obscurantisme de la junte française, qui a violé l’espace aérien malien en y faisant voler des vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, plus d’une cinquantaine de fois, en apportant des renseignements, des armes et munitions aux groupes terroristes.

Afin de se donner une bonne conscience, la junte française accuse le Mali de n’avoir pas été reconnaissant, en se gargarisant de la mort regrettable de 59 soldats français au Mali, lors de diverses opérations de lutte contre le terrorisme. A cette triste accusation, nous rappelons que dans la majorité des interventions d’officiels maliens et des cérémonies, nous rendons systématiquement un hommage à l’ensemble des victimes de l’insécurité au Mali sans distinction de nationalité, donc, y compris les 59 français décédés. Aussi, nous les invitons à ne pas s’arrêter en si bon chemin et de remonter le temps, en passant par leur intervention en Libye décriée par toute l’Afrique, sans oublier la participation forcée des milliers d’Africains à la 1ère et la seconde guerre mondiale, sans oublier la traite négrière qui explique l’essor économique de beaucoup de pays. Combien d’Africains sont-ils morts pour la France et le monde libre dans lequel nous sommes ?

Monsieur le Président,

Eu égard à la gravité des faits commis par la junte française, le Mali dans sa lettre en date du 15 août 2022, a demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette réunion a pour objet de permettre au Mali de présenter les éléments de preuve en sa possession, démontrant que l’armée française a agressé en de maintes reprises, mon pays, en violant, de manière répétitive et fréquente l’espace aérien malien, sans autorisation des autorités maliennes et parfois en falsifiant des documents de vol.

Plus grave, Monsieur le Président, le Mali sera en mesure de prouver que la junte française a fourni des renseignements et des armes à des groupes terroristes.

Le Gouvernement du Mali s’interroge sur les raisons qui poussent cet Etat membre permanent du Conseil de sécurité, de surcroît assurant la présidence de cet organe, à faire obstacle au débat, en vue de la manifestation de la vérité. Le monde doit être édifié sur les faits graves qui se sont déroulés au Mali et qui sont à la base de l’aggravation de l’insécurité et de la déstabilisation du Mali et du Sahel.

Par la saisine du Conseil de sécurité, le Gouvernement du Mali entend mettre cet important organe, chargé à titre principal du maintien de la paix et de la sécurité internationales, face à ses responsabilités et dénoncer les agissements de la junte française contre mon pays. Ces actes hostiles sont

incompatibles avec la Charte des Nations Unies et son statut de membre permanent.

Il y va de la crédibilité de notre mécanisme commun, de l’efficacité de la lutte contre le Terrorisme, mais surtout, il y va de l’intégrité de l’Organisation des Nations Unies qui repose entre autres sur le respect des engagements internationaux, de la légalité internationale et de la Charte des Nations Unies. M. le Président, il semble opportun pour le Mali de demander votre implication personnelle auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies, afin que notre demande aboutisse, pour que cesse la duplicité et la guerre par procuration imposée à mon pays.

Monsieur le Président,

Dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le Gouvernement du Mali est fortement interpellé sur la question des droits de l’homme. Je tiens à souligner que les droits de l’homme, constituent avant tout des valeurs qu’incarne chaque malien. Aussi, le Gouvernement du Mali reste déterminé à les respecter et à les faire respecter, conformément à sa politique de tolérance zéro contre l’impunité. Et cela, par fidélité à nos valeurs ancestrales inscrites dans la Charte de Kouroukanfouga proclamée en 1236 par l’Empereur du Mali Soundiata KEITA. Le Mali, berceau de grandes civilisations, héritier de grands empires, terre de brassage, d’hospitalité et de tolérance, fait de la promotion et de la défense des droits de l’homme une priorité nationale. C’est pourquoi, je réaffirme avec force que les opérations militaires des Forces de défense et de sécurité du Mali sont conduites dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Cependant, comme je viens de le souligner, le Gouvernement du Mali s’oppose avec véhémence à l’instrumentalisation de la question des droits de l’homme à des fins politiques, de positionnement, voire de chantage ou d’intimidation. De même, nous regrettons la sélectivité observée entre les droits des populations dont des villages entiers sont massacrés et rasés qui ne suscitent presque pas d’indignation particulière et la manipulation communicationnelle faisant passer des terroristes neutralisés sur le champ de bataille pour des civils innocents.

Monsieur le Président,

Pour terminer, je dirai que le peuple malien a décidé de prendre son destin en mains. Il soutient pleinement le Gouvernement dans la Refondation du Mali ainsi que le retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé en mars 2024, à l’issue d’élections libres, crédibles et transparentes.

La réalisation de ces vastes chantiers exige du Gouvernement de poursuivre et d’intensifier les efforts en vue de l’amélioration continue de la situation sécuritaire dans le pays et de la protection des personnes et de leurs biens.

A cet égard, je me réjouis de la tenue à Lomé, le 06 septembre dernier, de la 3ème réunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition. Les conclusions de cette importante rencontre, notamment la reconnaissance des progrès réalisés par la Transition et les appels lancés en faveur de la mobilisation de tous les partenaires du Mali pour consolider leur appui politique, économique, technique et financier à la République du Mali, ainsi que pour soutenir les efforts des Autorités de transition du Mali en vue d’un retour harmonieux à l’ordre constitutionnel.

Je voudrais rappeler que la Transition au Mali, résulte de plusieurs années de dysfonctionnements de notre jeune démocratie, qui a engrangé quelques résultats positifs. Malheureusement, à l’heure du bilan, les passifs sont plus importants que les actifs, d’où la survenance de la Transition. Je saisis cette opportunité qui m’est offerte pour remercier chaleureusement notre respecté aîné, SE le Président Alassane Dramane Ouattara pour les sages et éclairés conseils, qu’il nous a prodigués dans son allocution mémorable à cette 77ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Je voudrais le rassurer que les Autorités de la Transition malienne, n’ont d’autres objectifs que de faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections, tout en luttant obstinément contre le terrorisme. Ces réformes permettront d’améliorer la gouvernance et toutes les dispositions seront prises pour que la démocratie malienne soit la plus enviée au monde.

Dans ce chantier, nous prêterons une attention particulière au 3ème mandat qui ne sera pas possible. Pour un public moins averti, le 3ème mandat consiste pour un Président de la République d’effectuer une manœuvre en 4 temps, en vue de conserver le pouvoir pour lui seul et son clan :

• Premier temps: Presqu’en fin de second mandat, donc en principe, non rééligible, il s’agit pour le Président de la République sortant, de déclencher une révision constitutionnelle de manière non consensuelle ;

• Deuxième temps : au cours de cette révision constitutionnelle, le Président de la République sortant modifiera quelques dispositions constitutionnelles ;

• Troisième temps : une fois la nouvelle Constitution adoptée, sur fond de crise politique naturellement, le Président sortant devient candidat, en violation de la limitation du nombre de mandat à deux. Sa candidature est alors justifiée par l’adoption de la nouvelle constitution et le prétexte est tout trouvé : la limitation du nombre de mandat à deux concernait l’ancienne constitution. Par conséquent, il est candidat au regard de la nouvelle Constitution adoptée.

• Quatrième temps : une farce électorale est organisée. Forcément, il remporte les élections et s’en suit une chasse impitoyable aux opposants politiques, dont certains sont arrêtés, d’autres s’exilent, et d’autres assassinés. Les allégeances sont obtenues grâce au pouvoir de l’argent, le clientélisme et les intimidations.

Dans un langage plus simplifié et en référence à une métaphore footballistique, le 3ème mandat est une magie, c’est l’art de se dribbler soi-même tout en gardant le ballon.

Excellence M. le Président Ouattara, vos conseils nous rappellent la triste histoire du chameau qui se moque de la bosse du dromadaire.

Malgré les efforts tangibles de la Transition malienne dans la mise en œuvre des chronogrammes des réformes politiques et institutionnelles et celui des élections, salués par la communauté internationale, Mme la Ministre des Affaires Etrangères de la Junte française, à qui le Mali n’a pourtant rien demandé, a estimé qu’il n’y avait pas eu de progrès, oubliant que Nul ne peut aimer le Mali, plus que les Maliens eux-mêmes. Sa position singulière et son adversité ne nous surprennent guère. Victor Hugo dans Claude Gueux a classé le genre humain en 2 catégories, en indiquant : « qu’il y a des hommes qui sont fer et des hommes qui sont aimant » la Ministre dont il s’agit, malheureusement, n’est ni fer, ni aimant, elle est hideusement sui generis.

Devant l’incertitude et les situations étrangères, le peuple malien adopte une attitude prudente, c’est ce que l’écrivain et le sage Amadou Hampâté Ba, met en relief, en conseillant dans l’étrange destin de Wangrin que : « Si observer est une qualité, savoir se taire préserve de la calamité ». Mme le Ministre de la junte française, le Mali vous conseille de vous contenter d’observer sa situation.

C’est l’occasion pour moi de saluer les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie, tout en réaffirmant que le Mali reste ouvert à tous les partenaires qui souhaitent l’aider à relever les multiples défis qui l’assaillent, dans le respect strict de sa souveraineté, de son unité et de la dignité du peuple malien.

Le Mali rappelle que conformément à la Vision du Colonel Assimi GOÏTA Président de la Transition, Chef de l’Etat, 3 principes guident l’action publique nationale :

1. Le respect de la souveraineté du Mali ;

2. Le Respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par le Mali ;

3. La prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises.

En application de ces principes, le Mali reste disposé à poursuivre et à renforcer ses relations de bon voisinage avec l’ensemble des pays qui l’entourent. De même, le Mali, fidèle à son engagement panafricain, continuera à œuvrer au sein des organisations sous régionales et régionales pour la réalisation de l’intégration africaine.

Egalement, l’atteinte des objectifs de la Transition, requiert l’accompagnement de l’ensemble des partenaires du Mali, y compris les Nations Unies. J’en appelle donc aux amis du Mali à rester mobilisés aux côtés du Gouvernement en vue de l’aider à relever ensemble ces défis importants.

Pour la grande majorité des Etats du Monde, convaincus par le respect mutuel et le partenariat gagnant-gagnant, je leur garantis que les portes du Mali leur sont grandement ouvertes et les maliens les accueilleront les bras ouverts.

Pour la minorité qui serait tentée de ne pas respecter ces principes, nous leur promettons qu’ils feront face à des millions de « Assimi Goïta », soucieux de défendre leur honneur, leur dignité et leurs intérêts vitaux. Je terminerai, en donnant deux conseils aux nostalgiques de la domination : ayez le sens de l’empathie en « Traitant les autres comme vous voudrez être traité » ou en « Ne faisant pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ». Le second conseil, revoyez vos copies, revoyez vos modèles, revoyez vos logiciels pour intégrer le changement de mentalités et l’évolution du monde dans vos grilles de lecture et d’analyse, sortez du passé colonial et entendez la colère, la frustration, le rejet qui remontent des villes et campagnes africaines, des populations africaines, et comprenez que ce mouvement est inexorable. Grâce au principe de la multiplication fractale, vos intimidations et vos actions subversives n’ont fait que grossir le rang des africains soucieux de préserver leur dignité, s’ils n’étaient qu’une centaine aux indépendances, aujourd’hui, nous sommes des millions et demain, tant que les paradigmes inégalitaires demeureront, nous serons des milliards. Le Mali et son peuple ne seront pas des spectateurs face aux assauts et l’adversité : pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité.

C’est à ce prix qu’une nouvelle ère sera une réalité, avec des solutions porteuses de changement pour relever des défis interdépendants, avec des Etats interdépendants et en valorisant l’Homme, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de propriété, de naissance ou de toute autre situation, tel que stipulé à l’Article 2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Que Dieu bénisse le Mali et préserve les Maliens, des forces obscurantistes et destructrices du monde !

Que Dieu bénisse l’Afrique et préserve les africains des forces obscurantistes et destructrices du monde !

Que Dieu bénisse le monde et préserve l’humanité entière des forces obscurantistes et destructrices du monde !

Je vous remercie de votre très aimable attention.

CES HOMMES EN DÉFECTION QUI VOULAIENT GOUVERNER LE MALI



 

Après la chute de l’ex-Président défunt, Ibrahim Boubacar Keïta, certains hommes, notamment des politiciens, ont montré leur pire vrai visage, alors bien que des Maliens pensaient qu’ils étaient profondément imprégnés des vertus de la justice à laquelle tout citoyen doit se soumettre.

En effet, la soumission aux exigences de justice est une marque de responsabilité pour le triomphe de la légalité. Un Etat, avec ses trois attributs de souveraineté, est fondé sur des règles définies et acceptées par l’ensemble de ses citoyens. Ceux qui s’en écartent volontairement se mettent dans la posture du refus de cette légalité dont le corollaire est la stabilité, donc du devenir, et ne doivent pas bénéficier de sa protection, et doivent subir son courroux.

La “Redevabilité” envers son pays c’est d’assumer ses actes en tous temps quand la justice le commande, car un Etat sans justice est une jungle où la loi du droit est supplantée par la loi du plus fort.

La volonté de vouloir se débiner de la justice correspond à un manque de réalisme de la part d’un responsable qui nourrit des ambitions politiques poussées.

La moule dans laquelle se sont mis Karim Keïta, Boubou Cissé, Tiéman Huber Coulibaly, Mamadou Igor Diarra, Oumar Mariko, Ben Barka, Babel Bah, et autres, incite à dire que ceux-ci ont cédé à la réalité de la dénégation de leur droit à la défense, et de leur droit à briguer un quelconque suffrage au Mali. Leur fuite en avant requiert, de plus en plus, une opinion défavorable à les voir revenir dans les girons du pouvoir, et l’attentisme d’une nouvelle perspective n’est pas, à l’instant, prometteur. 

La logique du pouvoir de refondation du Mali ne peut pas permettre, au risque de se renier, de revenir aux fondamentaux qu’il combat, l’impunité en est un.

En fait, la prison pour le triomphe de la vérité appartient aux hommes de dignité, auxquels la justice donne la garantie de pouvoir se disculper. Le manque de confiance en sa justice ne justifie pas de la fuir en étant poursuivi par la clameur publique. C’est ce qui se comprend dans l’attitude de Madame Bouaré Fily Sissoko qui la demande dans sa conviction d’avoir la possibilité de prouver du contraire de ce que l’on lui reproche. Beaucoup attendent de pied ferme ce jour de grande délivrance.

Maintenant que des mandats ont été émis contre eux, tout le monde attend de voir leur réaction pouvant découler du bon sens, celui de venir répondre à l’appel de la justice de leur pays, en sachant que tant que ces mandats continuent à courir leur liberté est menacée.

Le couvercle que leur offre Alassane Dramane Ouattara n’est que circonstancié et guidé par la haine qui lui est insufflée par sa Maîtresse, la France, à laquelle il doit tout. Toute évolution différente du régime de ce dernier peut sauter ce couvercle, en principe, dépourvu d’aisance.

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LA PLUS GRANDE REUSSITE DES AUTORITES DE LA TRANSITION



 L’unanimité se confirme autour des efforts inlassables des autorités actuelles de venir à bout de la situation d’insécurité dont les Maliens vivent depuis 2012.

Une impérieuse nécessité s’est imposée de changer de paradigme dans la gestion sécuritaire par rapport à la réalité du terrain qui amène à croire que ceux-là auxquels il a été fait appel du secours manquaient de volonté, et étaient même devenus un paravent pour les terroristes dont l’accès auxquels est rendu un chemin de croix. Les FAMAS n’avaient pas de liberté d’initiatives et de mouvements. Tout était décidé par la France par l’entremise de son bras armé Barkhane. Celle-là (la France) devenait un handicap dans la volonté nécessaire de réarmer les militaires maliens.

“Aux grands maux des grands remèdes”. Aussi, les autorités maliennes l’ayant compris tendirent la main à d’autres bonnes volontés dont principalement la Russie. En peu de temps, l’acquisition de nouveaux armements de pointe se réalisa. Aujourd’hui, le Mali compte dans son arsenal militaire sa dernière livraison par la Russie que l’on voit en dessous.

Le Ministre de la défense et des anciens combattants s’est exprimé ainsi fièrement à l’occasion de cette cérémonie:

“Je dois dire que la cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie.

Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés.

Il va sans dire que tout cet armement a été obtenu grâce à la volonté politique actuelle mise en exergue aux yeux des Maliens. Cette vision en perpétuelle gestation désormais est une réussite salutaire.

Mais, la plus grande réussite, en fait, réside dans la fierté de constater le réarmement moral des troupes sans lesquelles tout cet armement n’aura servi à rien. Aucune omission n’est tolérable devant la détermination des troupes à donner leur vie pour sauver leur patrie. Leur slogan à présent c’est “vaincre ou périr”. Les terroristes en savent quelque chose, puisque réduits à s’attaquer sauvagement à des civils et leurs biens, et mêmes leurs chevaux et ânes, n’osent le faire que par lâcheté contre elles. Et toute attaque venant de ces cafres a reçu de la part d’elles une réponse, souvent au-delà de l’espérance, malgré le soutien inadmissible des autorités françaises dont ils bénéficient. Et oui! Des preuves existent que la France les appuie par des renseignements et par dotation d’armements. A ce propos, le Conseil de Sécurité de l’ONU que l’on connaît caporalisé par les puissances en son sein a été saisi à l’effet d’y mettre fin.

Donc, en raison de cette volonté soutenue de sauvegarder le Pays, devant l’hostilité de l’environnement dont celui-ci est victime, tous les Maliens ont obligation de conscience de soutenir l’armée.

“Si l’ennemi découvre son front

 Au-dedans ou au-dehors

 Debout sur les remparts

Nous serons résolus de mourir” en le combattant jusqu’à la dernière goutte de notre sang..  

DANS L’AFFAIRE DES 49 MILITAIRES IVOIRIENS, L’IMPULSIVITE NE SIED PAS

 Le 09 juillet 2022, des prétendus militaires de l’armée régulière de la République de Côte d’Ivoire ont débarqué dans le territoire malien sans autorisation aucune, pratiquement en clandestins, avec des armes de guerre lourdes et de quantité importante, puisque ayant été  obligés d’affréter un avion spécial pour les transporter. Et comme des enfants pris en flagrant délit de crime, ils se confondirent en contradictions dans leurs déclarations avant que les autorités ivoiriennes s’essayissent à jetter de la poudre aux yeux en faisant croire qu’ils étaient en appui logistique de leur contingent basé à Tombouctou. Quand cette explication fut battue en brèche par la Minusma, ce fut le branle-bas en Côte d’Ivoire donnant lieu à différents montages afin de dissuader de leur statut de mercenaires, car il n’y avait pas d’autres qualificatifs pour les peindre, et même des menaces à l’endroit des autorités et au peuple maliens. C’est comme tel voleur surpris par le propriétaire du bien et en position de faiblesse qui menace ce dernier de l’avoir surpris. C’est le monde à l’envers. Et voulant trouver une disculpation par tous les moyens, des révélations étonnantes furent fournies. Ainsi, les Maliens apprirent qu’il y a déjà eu huit (08) rotations de ces soldats clandestins, dans l’ignorance totale du contexte dans lequel celles-ci ont servi.

Dès lors, toutes les supputations sont possibles, parmi lesquelles celles de savoir si, tout ce temps qu’ils violent le territoire malien, leurs actions se sont inscrites dans les intérêts du Mali qui lutte pour la paix et son intégrité.
C’est pourquoi, rares croient à leur version dévergondée de mission de protection à l’armée allemande, par l’entremise de Sahel Aviation Services. A ce niveau, la confusion règne, car il n’existe aucun contrat entre eux et les allemands, et celui qui les lie à la société aéronautique est périmé. Là, l’étonnement est à son comble quand c’est une armée comme celle de l’Allemagne qui se fait protégée par une armée ivoirienne qui était en déconfiture devant l’armée française lors de la crise qui a permis à Alhassane Dramane Ouattara d’accéder au pouvoir grâce au renversement de M’Bagbo. Encore, plus, quand c’est une armée qui se transforme en une société de gardiennage. Peut-on exclure, dans ce cas, que l’armée ivoirienne et l’armée allemande filaient du mauvais coton à l’armée malienne, et étaient à l’origine de beaucoup d’attaques attibuées aux terroristes? C’est une des justifications que l’on peut donner au communiqué insultant de l’Allemagne demandant la libération immédiate des mercenaires ivoiriens. Enfin, dans quel monde se trouve-t-on désormais lorsque, sous couverture de l’ONU, toutes les violations au droit international sont permises? Quel sens donné à des éléments nationaux de soutien, à la charge de pays contributeurs au lieu de l’ONU, censée se pourvoir en moyens plus ou moins suffisants, détenir le pouvoir de contrôle sur toutes les forces évoluant dans son sillage? Mais, malheureusement, l’immixion par ce biais des soldats ivoiriens, a révélé que les instances de l’ONU n’avaient pas de contrôle entier sur les hommes qui viennent agir sous son couvercle, voire sous sa couverture. En tout cas, pour bon nombre de gens, cette appelation d’éléments nationaux de soutien est nouvelle, et les textes les créant demeurent flous.
Ainsi, c’est la même ONU qui veut se mettre à travers les actions entreprises par les autorités maliennes pour mieux cerner les motivations réelles du comportement de ces 49 prétendus soldats ivoiriens, alors qu’aucun des pays composant le Conseil de Sécurité ne permettra de tels manquements à son intégrité territoriale. Elle est suivie, en cela, par ceux-là qui accusent le Mali de vouloir se mettre à dos tout le monde, en sachant que la réalité est tout autre. 
Aussi, à la suite de toute la mascarade en vue de justifier l’injustifiable, la voie des négociations fut empruntée. Mais celle-ci n’aboutit pas devant l’intransigeance du Président ivoirien qui sur son piédestal pense qu’il est supérieur au Mali et qui refuse tout compromis allant dans le sens d’adoucir les positions. D’ailleurs, la Justice s’était déjà saisie du dossier, ce qui ne permettait plus d’éteindre l’action publique par des négociations, une fois le droit des procédures est respecté, sauf pour raison d’Etat.
C’est  ce niveau que certains ivoiriens ont choisi pour chercher à monter les enchères au lieu de présenter un profil bas dans le tort. Ceux-ci, contrairement à ceux qui sont doués de bon sens, appellent à la violence contre les Maliens vivant en Côte d’Ivoire, même contre ceux qui y vivent depuis belle lurette. Il y en a même qui demandent de rompre le contrat de fourniture d’électricité qui lie le Mali à la Côte d’Ivoire. Quelle étroisse d’esprit? Que reproche-t-on aux Maliens qui vivent en Côte d’Ivoire dans cette affaire? C’est eux qui sont à la base de ce qui est arrivé? Ne savent-t-ils pas que le contraire donnera les mêmes effets? Les autorités ivoiriennes permettraient-t-elles que des militaires maliens se comportent ainsi sur leur territoire? Mêmes les concerts des artistes maliens ont été boycottés à tort, alors que ceux-ci sont les plus favorables à une issue négociée et apaisée. Ils doivent plutôt s’en prendre à leurs autorités qui se soucient peu de la légalité et des relations séculaires qui unissent les deux peuples. Leurs autorités qui pensent plus aux intérêts de la France que de leurs intérêts à eux Ivoiriens. C’est difficile à croire, mais cela peut être une réalité que le Dirigeant actuel de leur pays endosse le jeu de la France au profit des terroristes contre le Mali. A toutes les occasions, il n’a pas hésité à le prouver, en plus du fait qu’il craint pour son propre sort, ayant brigué un troisième mandat contestable. Il ne souhaite pas subir les mêmes sorts que Tandia au Niger et Alpha Condé en Guinée. Cependant, il a plus intérêt à aider les autorités actuelles du Mali qui ont la caution morale de tout un peuple et préserver la fraternité des deux pays, que de vouloir les briser coûte que coûte, quelle que soit la reconnaissance qu’il voue à la France. 
Nul n’ignore que depuis le 17 janvier 1992, le Mali vit sous perfusion de terroristes de tous acabits. Et aussi, avec la nouvelle donne d’une autorité qui a soucie du devenir de son pays, toute manifestation qui va à l’encontre de la volonté de tous les Maliens ne peut plus être tolérée. La raison peut le comprendre ainsi.

UN ILLUSIONNISTE SE PAYE LA TËTE D'UN HUISSIER



 

La renommée de l’Huissier N.K avait franchi les frontières du Mali, si bien qu’il était connu même dans les pays voisins, notamment en Guinée où il avait établi une relation maraboutique solide, qui lui prodiguait régulièrement des bénédictions.

Un jour, un homme de grande taille, de corpulence remplie, teint très clair, habillé entièrement d’un grand boubou et d’un pantalon bouffon blancs, abhorrant une barbe et une moustache bien taillées, avec un air débonnaire, fut conduit à son Etude. Ce dernier se présenta à lui comme un envoyé du marabout guinéen. Sans vraiment le connaître, et n’ayant pas eu le temps de contacter ledit marabout, il le reçut et lui fit conduire à la maison, à laquelle il instruit l’installation du nouveau venu. Pour tout bagages, il n’avait qu’un autre complet tout aussi blanc, ses livres coraniques et un écriteau dont l’encre noirâtre est préparée généralement par les marabouts.

Durant les premiers jours de son séjour qui n’avait pas duré, la première remarque était qu’il ne manquait aucune heure de prière à la mosquée d’à côté. Et cela, toutes les prières, sans exception. Et chaque prière était accompagnée de l’égrenage du chapelet et de lecture de coran. A l’occasion, il prêchait la bonne parole avec une telle éloquence que toute la famille de l’Huissier était convaincue qu’il était un grand marabout.

Un matin, alors que l’Huissier était allé au bureau, et les femmes étaient occupées à la cuisine, il appela un des fils de NK qui venait de passer devant la porte de la chambre qu’il occupait. Il posa la question à ce dernier pour savoir comment il se rendait à l’école. Ce dernier lui répondit que dès fois il s’y rendait avec le vieux, et parfois il empruntait le transport en commun. Il intima au jeune de se rendre au marché et de s’enquérir du prix d’une moto de ses préférences. Aussitôt, celui-ci se rendit au marché et obtint le prix d’une moto DT à plus de sept cent mille (700.000) FCFA, Le marabout informé, le fit asseoir sur le bout de la natte qui couvrait une bonne partie de la chambre, et réalisa un miracle par quelques incantations. De l’autre bout de la natte sur laquelle lui-même était assis, il tira les sept cent mille (700.000) FCFA et dit au fils de NK d’aller acheter la moto, mais avant de n’en parler à personne.

Quand le fils vint avec la moto et informa, enfin, que c’est le marabout qui la lui a payée, et de quelle manière, toute la famille fut subjuguée, Maître Huissier en plus. Dès cet instant, toutes les conditions d’accueil du marabout furent encore renforcées et agréables. Il déplaça pratiquement le centre d’intérêt vers sa personne. NK n’avait désormais yeux et oreilles que pour lui, et lui vouait un respect assimilable à une adoration. Il arrivait qu’il passât toute la journée auprès de ce marabout.

Quand le marabout sut qu’il était totalement acquis à sa cause, que le paroxysme de la confiance était atteint, il lui demanda d’amener tout argent qu’il a en sa possession afin qu’il le multiplia par cinq. NK vendit une de ses maisons, vida ses fonds de caisse et ceux de ses clients, et lui apporta cet argent dans une mallette. La somme était de quarante cinq millions (45.000.000) FCFA.

Lorsque leur causerie parvint à minuit comme d’habitude, le marabout se retira dans la chambre dont il ferma la porte à clé presqu’en présence de NK, avec la promesse de se consacrer au travail, par rapport aux djinns, de multiplication des quarante cinq millions par cinq.

D’habitude, c’était le marabout qui se réveillait à 05 heures du matin chaque jour pour se rendre à la mosquée. Mais, ce jour, personne ne l’entendit ouvrir la porte et même le moindre bruit de sa part. Quand ce fait insolite fut porté à NK qui l’attendait impatiemment, il ne trouva d’autre explication que le marabout a du passer toute la nuit à travailler; que donc, il dormait encore; que dans ce cas d’attendre 10 heures le temps qu’il se réveillât. A 10 heures encore du matin, que dalle, rien, il n’existait aucun signe de vie du marabout. Alors, NK se résolut à tambouriner d’abord légèrement la porte, ensuite avec insistance et puis avec des coups à réveiller un mort. Toujours pas de manifestation humaine dans la chambre. C’est alors qu’il comprit qu’il venait d’être victime d’une escroquerie.. Ce qui était étonnant, le marabout était parti de la chambre sans qu’aucune porte ou fenêtre soit ouverte. Il semble que dans ce cas de figure, il a pu certes utiliser une science qui lui a permis de sortir à travers un trou de la fenêtre ou à travers le mur. Etait-il que l’escroc avait disparu miraculeusement, en ne laissant derrière lui que la natte sur laquelle il couchait. NK, dans son affolement causé par ce déboire, se mit à courir dans tous les sens, à informer les services de police et de la gendarmerie et tous ceux qui étaient susceptibles de l’aider à retrouver le faux marabout.

A ce jour, l’homme continue à courir, et le pire, la relation maraboutique de la Guinée jure sur le coran qu’il n’avait  pas envoyé l’escroc à qui ce soit. Et se demande comment il a eu vent de la relation de Maître avec lui., pour l’identifier parmi ses nombreux talibés et visiteurs.

Enfin, afin que Maître rembourse l’argent de ses clients, il lui a fallu vendre une ou deux maisons, trimer dur et mettre en contribution toux ses amis tel que Feu Mamadou Sada Diallo.

UNE ARNAQUE IDIOTE

 

A nos jours, il est impensable que certains se laissent prendre facilement dans les subterfuges des arnaqueurs. Cette histoire rocambolesque que voici dépasse l’entendement éclairé.

H.T est un homme averti, intelligent, respecté et respectable, mais qui est resté, malgré tout, humble. Un jour, alors qu’il ne s’y attendait pas le moins du monde, il reçoit un coup de fil anodin. A l’autre bout du fil, quelqu’un se présente comme étant le Lieutenant Coulibaly, à la recherche d’un agent de marketing. En effet, le repertoire de HT porte un tel nom. Sans douter, il fait savoir qu’il ne connaît aucun agent en marketing, mais néanmoins il propose de s’informer en croyant rendre un service. Il appelle séance tenante un informaticien dont l’expertise dans le domaine est averée. Ce dernier, non plus, n’en connaissait pas, mais il se trouve en face de lui, au même moment, un camarade, mis au parfum, qui lui rappelle une dame dont la spécialité est le marketing. Aussitôt, ils font venir cette dame et lui expliquent que quelqu’un par l’entremise d’une connaissance respectable est à la recherche d’un agent de marketing. Celle-ci appelle le numéro de cette connaissance à l’effet de se proposer comme étant la personne que l’on cherche. HT lui donne le numéro du prétendu Lieutenant Coulibaly, sans oublier de conseiller la dame d’être attentive, c’est-à-dire de voir si c’est une affaire intéressante, dans le cas contraire de s’en laver les mains. La dame MK, à son tour appelle le faux Lieutenant. Ce dernier lui dit qu’il est intermédiaire d’un fournisseur de gel hydroalcoolique pour le CICR; que le CICR passe toujours par lui pour faire leur commande; que tout se passe bien, mais présentement il se trouve à Ségou, d’où il n’est pas en mesure de s’occuper de la fourniture; qu’il souhaite qu’elle le remplace dans la transaction.

Dès ici, une personne intelligente doit sentir un manège. Car comment une personne connue dans le domaine dont il se prévaut à Bamako peut manquer de trouver un collaborateur plus proche pour lui assurer une telle course, au lieu d’aller chercher un inconnu pour ce faire? La dame, malheureusement, n’a pas eu de soupçons.

Le monsieur Lieutenant lui donne un numéro de téléphone qui tombe sur une femme qui prétend être, en effet, représentante de CICR, en compagnie d’un autre homme.

Toujours, le monsieur lui donne le numéro du fournisseur du gel qui se trouverait, par ailleurs, à Koulikoro.

Encore, un indice qui pouvait éveiller les soupçons de la dame. Comment comprendre qu’au lieu de Bamako où, à l’époque, foisonne le gel hydroalcoolique, c’est à Koulikoro qu’il faut aller le chercher. Mine de rien, le prétendu fournisseur de Koulikoro l’informe qu’il possède autant de nombre de cartons qu’elle veut, et à un prix concurrentiel, parce que sur chaque carton elle peut réaliser un bénéfice de vingt cinq mille (25000) FCFA. Lorsque ce dernier sentit qu’elle avait mordu à l’hameçon, enchaine que le seul problème auquel il est confronté, cest le transport des cartons à Bamako. Peut-on croire que MK, domiciliée à Bamako voilà quelques années, soit aussi limitée pour ne pas avoir le moindre reflexe de se dire que cela est inadmissible; qu’une personne prétendant détenir d’importante quantité de cartons de gel hydroalcoolique ne puisse avoir les moyens du transport de ses marchandises.

A cela, également, elle tombe dans le piège, en demandant, sans refléchir, le coût du transport. Ce fournisseur de moindres scrupules lui rétorque que c’est cent cinquante mille (150.000) FCFA. Elle, simple coccinelle, ne trouve mieux à proposer que cent mille (100.000) FCFA. Comme dans un dialogue de sourds, celui-là s’empresse d’accepter et lui conseille d’envoyer les cent mille (100.000) FCFA par la voie d’orange money.

Et jusqu’ici, tout se passe au téléphone. Elle n’a pas physiquement rencontrer une seule fois ses protagonistes, et encore moins voir la matérialité  de la marchandise qui lui est proposée.

.Et alors, elle envoya les cent mille (100.000) FCFA par orange money, tel celui qui est dans sa chambre et qui jette son argent par la fenêtre. Le premier venu peut l’emporter.

Et puis, ce qui est sidérant, elle n’a même pas pris soin de requérir l’avis de ceux qui l’ont mise sur l’affaire avant d’effectuer quel que paiement que ce soit. Une affaire, qui avait pour origine la recherche d’un agent de marketing pour une prestation de services payants.

Mais, une fois cette somme envoyée, son interlocuteur, en l’occurrence le prétendu fournisseur, lui tire les vers du nez en lui exigeant d’en commander plus et de payer plus de transport, sinon il n’est pas en mesure de livrer la marchandise. C’est alors qu’elle a compris qu’elle est victime d’une arnaque. Affolée, elle appelle cette fois-ci son ami qui était en face de l’informaticien pour l’en informer. L’informaticien met au courant MT qui croyait en avoir fini depuis le moment où il a fait savoir que quelqu’un cherche un agent de marketing. MT conseille comme il se doit de saisir rapidement les autorités compétentes, en plus d’orange money si encore le retrait du montant n’est pas effectif.

Ainsi, elle va expliquer son problème au Commandant Adjoint de la BIJ. Mais, au lieu que ce dernier lui dise la vérité et promette, par conséquent, de mener des enquêtes pour retrouver rapidement les arnaqueurs, il impute le dossier à un officier de la brigade, en lui instruisant de mettre tout en oeuvre pour que la dame entre en possession de son argent. L’informaticien, convoqué, informe MT qui s’y rend d’initiative. Après la livraison des différentes versions, le bouc émissaire est vite trouvé en MT auquel sans raison l’on impute la faute du simple fait d’avoir appelé l’informaticien afin de trouver un agent de marketing, alors que nulle part il n’est prouvé qu’il connaissait les arnaqueurs et avait encouragé la dame à payer la somme. Donc, en toute conscience, il serait hasardeux d’imputer une infraction quelconque à MT.

En droit, les éléments constitutifs de l’infraction sont au nombre de trois (3): l’élément légal, l’élément matériel et l’élément moral. C’est dire, sans entrer dans le cours de droit, que le simple fait d’indiquer à quelqu’un le chemin qui mène à Rome ne peut pas constituer une infraction. Dans le cas qui nous intéresse, le défaut ici de l’élément moral fait tomber tout l’échaudage, car, à ce stade, la preuve ne peut pas être apportée pour affirmer que MT savait que c’était des arnaqueurs pour s’impliquer.

D’ailleurs, tous ceux qui connaissent MT, exempt de soupçons du genre toute sa vie, ne doutent pas qu’il n’acceptera pas de tomber si bas.

Donc, comme toute logique, MT a systématiquement refusé de payer un montant dont il ne connaît pas la destination. Malgré tout, pour exercer une pression, après des vas-et-viens, on lui fit notifier que l’affaire sera transmise au Tribunal de la CIV. Et de se présenter le lundi pour accompagner la procédure.

Au niveau du Tribunal de la CIV, ce fut un étonnement, car contre MT c’est impensable. Personne ne le connaît de telles turlupinades.

Néanmoins, pour plus de crédibilité, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV, par l’entremise de son Substitut, décida d’envoyer cette procédure à l’instruction.Ainsi, un Juge d’instruction fut saisi par ordonnance du Président du Tribunal.

Mais, avant, le Substitut,qui avait questionné les vis-àvis, avait confondu la dame qui a reconnu tout son tort dans cette affaire.

C’est alors qu’il y eut une surprise. Le Juge d’instruction, après l’interrogatoire de toutes les parties, malgré l’opposition de MT, paya, lui-même, les cent mille à la dame, qui ne demandait que cela, alors qu’elle a reconnu que celui-là ne se reprochait rien.

La seule explication dans le geste du Juge d’instruction demeure de ne pas permettre de ternir le corps de service de MT. Parce que beaucoup peuvent être prompts à accuser, souvent sans fondement, quand il s’agit d’une affaire dans laquelle certaines personnalités, de près ou de loin, sont citées, même si ces personnalités n’ont commis aucune faute. 

En résumé, les Maliens doivent être prudents contre de tels arnaqueurs qui profitent de leur côté faible, l’amour de l’argent facile, pour leur soutirer des sommes importantes. En effet, des douaniers, qui semblent être très avertis, se sont fait mollester des cinquantaines de millions par des prétendus multiplicateurs d’argent.

Prochainement, je vous ranconterais l’affaire d’un Huissier de Justice qui s’était fait prendre dans le filet de ces illusionnistes.

 

UN EXPATRIE MALIEN PROTESTE ET ACCUSE L'ENERGIE DU MALI (EDM-SA)

 

Bandiougou Yattabaré, c’est le nom de l’expatrié en question, réside depuis quelques années à Paris-France. Mais, il n’a jamais oublié ses origines maliennes. Et aussi, tout ce qu’il gagne à la sueur de son front, petit soit-t-il, il investit dans son pays, le Mali. Il a construit un immeuble à l’ACI 2000, et a acheté et mis en valeur un champ de cinq (5) hectares à l’approche de Siby. Chaque année, quand il prend ses congés, il revient à l’effet d’améliorer l’existant de ses investissements et de trouver des opportunités de nouveaux investissements. Donc, c’est quelqu’un qui mérite des encouragements, lorsque l’on connaît les conditions dans lesquelles il travaille pour gagner son argent, en France.

Mais, certains Maliens n’en ont cure. Il n’est pas seul dans ce cas. Beaucoup de nos émigrés ont été victime de tromperie de nos compatriotes.
C’est ainsi que des agents indélicats de l’EDM se sont organisés sur son dos pour lui soutirer le maximum d’argent. Leur système d’organisation est simple. Sur presque toutes les factures qu’il solde, les mêmes montants reviennent sur des nouvelles, comme s’il devait toujours des arriérés. Exemple, le reçu d’encaissement dont les références sont:
SITE: AGENCE DU FLEUVE                          Caissier             CISSE BINTOU DOUMBIA(03425)
CENTRE:          FLEUVE                                   REçU n°           000069129
CAISSE : 006
REFERENCE CLIENT : 012  30000030177  01,
PERCU : 31.515, qui date du 06/08/2022 10.26.26, prouve que malgré la solde totale du recu n° 000181831 du 04/07/2022  11.23.20 dont le montant se chiffre à 15.000, des arriérés fictifs lui sont imputés. Avisé, il le confirme et se dit prêt à répondre n’importe où pour apporter des preuves.
Cest de dire qu’à ce niveau un contrôle méticuleux doit être mené pour mettre un terme à ces agissement qui n’honorent pas les autorités de l’énergie, au moment où tous les Maliens saluent les efforts inlassables du Ministre de Tutelle, Seydou Lamine Traoré, à l’effet d’assainir le secteur et de lui donner un souffle nouveau par une programmation des besoins et, en l’occurrence, par l’acquisition de machines pouvant le rendre autonome et satisfaisant pour tous.
Cette dynamique illustrative d’une volonté plus poussée des Autorités de la Transition de rendre accessible l’énergie à tous ne doit pas se voir cassée par quelques individus sourds à la réfondation et aux avancées de notre cher Pays.