REUNION DE NIVEAU DECISIONNEL (RND) POUR LA MISE EN OEUVRE DE L'ACCORD POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION AU MALI

 

Du 1er au 05 août 2022, s’est tenue à Bamako une réunion dite Réunion de Niveau Décisionnel (RND), rentrant dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord d’Alger. Les conclusions de cette réunion diversement appréciées, parce que discriminatoires entre les fils du Mali, dont certains ont le droit d’accéder aux différentes fonctions de l’Etat exempts de contrôle auquel les autres sont soumis, restent un espoir de taire à jamais les armes..

Voici l’intégralité du communiqué final de cette réunion:

                                “REUNION DE NIVEAU DECISIONNEL (RND)

Parties maliennes à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation  au Mali, issu du processus d’Alger, sur certains aspects de la mise en oeuvre de l’Accord

(Bamako, Hôtel Radisson Collection, du 1er au 05 Août 2022) 

                                             COMMUNIQUE FINAL                                                  

Les parties maliennes réunies du1er au 05 août 2022 à l’Hôtel Radisson Collection de Bamako à la faveur de la Réunion de Niveau Décisionnel (RND) des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, sur certains aspects de la mise en oeuvre de l’Accord, ont statué ce qui suit:

1. La répartition du quota global pour l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’Etat y compris les Forces armées de sécurité;

2. La gestion du cas des hauts cadres civils et militaires des Mouvements signataires ;

3. Les reformes politiques et institutionnelles non liées à la réforme constitutionnelle.

Placée sous la présidence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, la RND a vu des discussions bilatérales conduites par le Ministre de la Récànjciliation  de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et al Réconciliation nationale.

Ces rencontres bilatérales ont été sanctionnées par des relevés de conclusions entre la Partie Gouvernementale et chacun des mouvements. Ces relevés de conclusions partielles constituent des engagements fermes entre les parties.

Les mouvements ont saisi cette occasion pour formuler des demandes, propositions et doléances dont le Gouvernement a pris bonne note, qui a indiqué que ces questions seront traitées par la commission technique.

La présente Réunion de Niveau Décisionnel a permis de prendre les décisions ci-après:

1. L’intégration de 26.000 ex- combattants en deux phases de 13.000 dont la première tranche est repartie selon le quota ayant fait l’objet d’un consensus entre les parties et la seconde tranche sur une période de deux ans, notamment 2023-2024;

2. La création et l’opérationnalisation d’une commission ad’hoc en charge de conduire les travaux et de formuler des propositions pour la gestion au cas par cas des hauts cadres civils et militaires des Mouvements signataires. Cette commission qui sera mise en place de façon collégiale dans le meilleur délai proposera des modalités de prise en charge des hauts cadres miliaires des mouvements signataires à intégrer dans la chaine de commandement.

3. Le Gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour diligenter les reformes politiques et institutionnelles non liées à la réforme constitutionnelle. Aussi, en ce qui concerne les réformes prévues par l’accord qui sont liées à la révision constituionnelle, le soin est laissé au Gouvernement de veiller à les soumettre pour être prises en charge dans la rédaction de la nouvelle constitution en étroite collaboration avec les mouvements signataires.

A l’issue des travaux, les parties se félicitent de la tenue de la présente Réunion de Niveau Décisionnel qui marque l’amorce d’une nouvelle dynamique positive dans le processus de la mise en oeuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali.

Elles se réjouissent de la qualité, la convivialité, la franchise et de la fécondité des échanges au cours de cette Réunion de Niveau Décisionnel.

Saisissent cette occasion pour saluer la Médiation internationale et l’ensemble des Partenaires nationaux et internationaux à cause de leur soutien et leur accompagnement sans cesse renouvelés et tout en les encourageant à demeurer dans cette dynamique.

Le Gouvernement et les Mouvements réaffirment leur pleine détermination et leur ferme engagement à poursuivre dans le même esprit les échanges et l’ensemble des actions nécessaires pour la stabilisation du Mali, la restauration et la consolidation d’une paix durable au bénéfice de notre peuple et de notre nation.

                                                                                                           Bamako, le 05 Août 2022″


                                                            DEROULEMENT

  

Structures

Proposition Commission Technique

Effectif

A

B2

B1

C

 

 

Forces Armées

6000

330

                        1730

3940

 

Police nationale

1000

10

20

970

 

 

Protection civile

400

10

 

40

350

Douanes

336

16

75

100

145

 

Eaux et Forêts

250

20

80

 

150

 

Education (FPC)

822

122

700

 

 

 

Santé (FPC)

440

40

100

300

 

 

Autres corps fonction publique d’Etat

752

38

188

226

300

 

Total

10.000

 

 

 

 

 

 

Cet effort sans pareil dans la mise en oeuvre de l’Accord d’Alger est à l’actif des Autorités de la Transition et du peuple souverain du Mali, dans le respect des engagements. L’espoir est permis de croire que les Mouvements armés apprécieront à sa juste valeur la volonté de la majorité des Maliens, du sud au nord, d’aller vers la paix.

LE PREMIER MINISTRE, CHOGUEL KOKALA MAÏGA, VICTIME DE SORT ET DE SORTILEGE

                                  

Depuis quelque temps, des voix s’élèvent pour demander la démission  du Premier Ministre, Choguel Kokala Maïga.

Ce dernier a été nommé par décret n°2021-0361/PT-RM du 07 juin 2021 du Président de la Transition, Assimi Goïta, conformément à la Charte de la Transition, en son article 11 qui dispose.- (Loi n°2022-001) : “Le Gouvernement de la Transition est dirigé par un Premier Ministre nommé par le Président de la Transition. Il exerce les prérogatives définies par la présente Charte et la Constitution du 25 février 1992”. Là, l’on est en droit de confirmer que sa démission ne repose pas entièrement sur les dispositions de l’article 38 de la Constitution qui la subordonne, d’une façon ou d’une autre, à sa volonté. La Charte reste silencieuse sur la condition de présentation de démission du Gouvernement. Cela peut se comprendre du fait que dans la Constitution la nomination est attribuée à un Président de la République, donc un élu, alors que le Président de la Transition n’est pas élu. C’est dire que l’on ne doit pas confondre “prérogatives” et “sur présentation”.

Ce décret est intervenu, pour rappel, à la suite de la volonté délibérée d’Assimi de donner la responsabilité de la primature au M5-RFP. La retrospective des péripéties qui y ont conduit reste vivace. C’est par un choix majoritaire du même M5-RFP que Choguel a été désigné, malgré le mou de certains qui pensaient qu’ils y avaient plus droit. D’ailleurs, certains parmi eux, plus pressés que la musique, avaient déjà postulé directement au niveau d’Assimi, sans attendre ce choix consensuel du mouvement.

Choguel nommé, certains s’attendaient à des retombées immédiates, puisque issu de leur sérail. C’est comme un retour à la case du favoritisme que le mouvement s’était proposé de combattre. Cette dérive incompréhensible évitée, la bête noire lui fit opposée. Ainsi, l’exigence de la rétrocession de la direction du M5-RFP lui fit présentée.

Sur ce point, personne n’a compris pourquoi le Premier Ministre se cramponnait à ce comité stratégique dont “la belle mort” avait été annoncée. La seule explication peut être l’évitement de l’éclatement du mouvement qui battait déjà des ailes et qui comptait en son sein des tendances très diversifiées, alors que bon nombre de Maliens croyaient au changement qu’il prône.

Ce changement, cette refondation voulue se heurtait à l’opposition des anciens tenants du pouvoir d’IBK dont la sauce a été versée par le coup d’Etat. Ceux-ci suivaient au milimètre près les actions des autorités de la Transition, et d’une manière péjorative, à chaque occasion. C’était de bonne ou mauvaise guerre. Ils se constituèrent en groupement dénommé Cadre d’échanges de partis politiques et groupements de partis politiques pour pouvoir peser dans la balance du retour aux dividendes. Ils déclarèrent même, lors d’une de leurs réunions, qu’ils reconnaîtront plus les autorités de la Transition au délà du 25 février 2022. Mais, cette lutte pour le retour spontané au pouvoir n’a pas été suivie favorablement par certains des leurs et par la majorité des Maliens. Celle-ci fut étouffée dans l’oeuf, si un plaisantin ne s’était pas donné l’audace de s’autoproclamer Président du Mali étant en Côte d’Ivoire. Mais, tenant toujours à renverser les meubles, leur réaction ne tarda à venir quand le Premier Ministre a osé prononcer des critiques à l’égard du mouvement démocratique dont certains de ces mécènes mêmes reconnaissent l’échec, en considération du bilan global qui a été le tien. Ce mouvement démocratique dont tout Malien s’était fait sien, à cause de sa mauvaise gouvernance, a fini par amener beaucoup à présenter des excuses à feu Président Moussa Traoré.

Donc, ces derniers lui demandèrent sa démission, au prétexte qu’il est à l’antipode de ce mouvement démocratique qui a plongé en grande partie le Mali dans le bas-fond, qu’il n’est pas neutre parce qu’il dirige un parti politique. Mais, qui est neutre dans ce pays, où même la société civile se trouve dans des compromissions d’affiliation?

C’était en ce moment que l’ensemble du M5-RFP devrait donner de la voix en vue de lui apporter un soutien indéfectible. Mais, malheureusement pour lui, à l’intérieur de cette corporation, se compte des responsables du mouvement démocratique qui n’ont pas bien accueilli ses critiques, qui sont, dans ce cas, favorables à la décision du cadre d’échanges, en dehors de la raison qu’ils n’ont récolté d’intérêts. Cependant dans ce M5, des hommes de grande valeur se trouvent, tel Modibo Sidibé, Mme Sy Kadiatou Sow et bien d’autres, sur lesquels repose la crédibilité pour le changement, si changement il y a. Ceux-ci ont fait la preuve de leurs compétences partout où ils sont passés.

Les Maliens étaient sur ces mouvements d’humeur quand, encore, la démission du Premier Ministre fut presque exigée d’Assimi lorsque celui-là, qui n’a pas sa bouche dans la gourde, encouragea les forces vives de la Nation à se mobiliser pour gagner les joutes électorales prochaines. Ce fut un tollé général de la part de ceux qui pensent que les propos qu’il a tenus pourraient les empêcher de venir ou de revenir aux affaires, même si les Maliens, à qui revient le dernier mot, ont le pouvoir de décider autrement. De toute façon, les citoyens maliens sont assez mûrs pour savoir choisir désormais les hommes les meilleurs, compte tenu du vécu, malgré ce que dira Choguel.

La Transition qui a mis Assimi et Choguel à la tête du Pays tire vers sa fin, si on se réfère au chronogramme qu’elle a tracé. Le moment est mal choisi pour changer ce Premier Ministre auquel l’on reconnait toutes les qualités de courage dans ses idées, de compétences dans la géostratégie, la géopolotique, d’amour, tout court, pour son peuple. Qui va faire mieux? La question se pose, même s’il lui est demandé d’écouter, dans le bon sens, ses compagnons de lutte dont certains ne manquent pas de bonnes idées.

Enfin, pour tout dire, seul Assimi Goïta, le Président de la Transition détient le pouvoir d’ordonner la démission de son Premier Minsitre. Tout le reste s’interprète comme un tapage donnant lieu virtuellement à plus de visibilité dans l’opinion pour ses commanditaires.

MADAME LE MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE: UN EXEMPLE A SUIVRE ET A ENSEIGNER

 

En matière de claivoyance, de leadership, d’ouverture aux autres, de conscience professionnelle tout court, elle fait unique. Rarement une femme aussi honnête n’a tenu ainsi courageusement ce département sensible de notre Pays.

Elle est venue à cette responsabilité au moment même où tout ou presque était contestations, demandes pressantes sociales Le monde scolaire était en ébullition. Les enseignants, qui demandaient à chaudes gorges l’application de l’article 39, qui demandaient le paiement immédiat de leurs primes et frais éducatifs, ne voulaient rien entendre. Tout ou rien était leur leithmotiv dans leur raison gardée des promesses et engagements non tenus des gouvernements de l’ex-Président.

Mais son sens de l’écoute, de compréhension, a permis d’accorder les violons avec ces derniers dont la majorité a fini par se rendre compte qu’elle n’est pas celle qui est habituée à donner sa langue au chat, qui se rebiffe devant la vérité. Elle joue cartes sur table, sans en cacher aucune, et les enseignants, d’une manière générale, réfléchis, analystes de toute situation par nature, en tenant compte de la situation critique du Mali, ont volontairement mis balle à terre, par la mise en veilleuse de leurs révendications. Cet acte hautement patriotique a été apprécié par tous les Maliens, à la suite de leur division lors des examens de fin de l’année scolaire 2020-2021.

Cette année, tout le monde est d’accord qu’elle s’est déroulée normalement, et les examens qui l’ont couronnée ont été crédibles, avec moins de fraudes, mêmes pour les zones où l’insécurité est grande. Elle a fait moins de bruits dans ce monde bruyant par nature.

Et les Maliens qui savent reconnaître un travail bien accompli lui témoignent (Madame le Ministre) leur confiance et l’y encouragent pour le bien de l’école malienne.

En effet, le contexte s’y prête d’autant que le Mali a besoin d’une école apaisée dans un environnement de réfondation des habitudes perdues, une école expurgée de toutes les tares qu’elle a accumulées ces dernières années.

On ne doute pas un instant que la Ministre de l’éducation a eu tout l’appui nécessaire du Gouvernement actuel, notamment de la part du Président de la Transition et du Premier Ministre.

Tout autant, une reconnaissance du mérite doit être faite pour ses collaborateurs, notamment Iknane Ag, Secrétaire Général du Département, et ses Conseillers Techniques, dont Amadou Diallo, et son Directeur des Ressources Humaines, sans lesquels ce travail maous n’aurait pu être abattu.

En tout cas, les gens se plaignent de moins en moins des résultats du Ministère à cause de l’empreinte de la marche honorable que sa Cheffe l’a imprimée. 

Au demeurant, dans notre Pays, nous avons des femmes de grand coeur comme elle, comme Mme Konaté Salimata Diakité, au Secrétariat Général du Gouvernement. Elles méritent nos encouragements. 

ASSIMI GOÏTA, PRESIDENT DE LA TRANSITION MALIENNE, PEUT BEL ET BIEN ËTRE CANDIDAT AUX PRESIDENTIELLES, MAIS SOUS CONDITION

 

Le chemin de croie adopté par le Mali l’oblige à la perénisation des valeurs et principes que la conscience commune défend: la souveraineté dans la liberté, la dignité, la vertu, la noblesse. Assimi Goïta les incarne actuellement au mieux. De son accession au pouvoir à ce jour, il s’est donné en priorité comme cheval de bataille la restauration de la dignité de l’homme malien, donc du Mali. Il s’est évertué constamment à préserver ses plates bandes, à réinstaurer une gouvernance vertueuse longtemps perdue. La majorité des Maliens convient que n’eussent été les facteurs néfastes très souvent plus exogènnes qu’endogènes, le Mali pouvait connaître un décollage souhaitable.

Ceux dont le souci demeure de voir toujours le Mali dans le bas-fonds, à leur merci exclusif, l’ont tenu coupable impardonnable d’avoir changé de paradigme dans ses relations qualifiées par eux de mercenaires russes. Ils appellent allègrement cette partie de l’Afrique leur pré-carré. Leur boulimie égoîste n’a aucune limite.

Leur jeu funeste mis à nue, les autorités maliennes enfourchèrent ce qui était adapté à la circonstance: d’abord mettre sur pied leur armée grâce à la collaboration avec cette Russie, ensuite procéder aux réformes indispensables, puis reveiller judicieusement tous les leviers de développement. En cela, des entraves furent pensées à l’effet d’empêcher la réalisation de ces ambitions. Ainsi, il fut mis en contribution les canaux nuisibles comme la Minusma de la France, Barkhane de la France, la CIA africaine de la France, en l’occurrence, la CEDEAO, l’UMEOA, RFI, France24, et les terroristes de Kidal et de la Côte d’Ivoire, et mêmes des criminels prompts à égorger la personne. Il suffit pour s’en convaincre de lire les évènements, les différentes déclarations et réunions tenues dans ce but. 

C’est pourquoi, à chaque fois que c’est nécessaire, la réaction des autorités a apporté une réponse idoine: le représentant de la CEDEAO et récemment celui de l’ONU, bien avant l’Ambassadeur de France, ont été déclarés persona non grata et expulsés dans leur propension à défendre le faux contre le Mali. Ce fut le sort des radios et télévisions de mille collines, RFI et France24. Sur cette lancée, la Minusma, qui est, en fait, présente pour gagner des salaires à ses membres à la limite oisifs, n’est plus portée dans les coeurs. Les gens ont compris qu’elle est mafieuse, et sa venue au Mali constitue ni plus ni moins qu’une duperie. Elle n’est pas là pour lutter contre le terrorisme et toute forme d’insécurité que le peuple malien subit injustement. Aussi, les autorités lui ont demandé de se récentrer sur ses missions qui consistent à apporter son appui à la mise en oeuvre de l’accord de paix d’Alger, suivant les différentes résolutions de l’ONU, à maintenir ou restaurer l’intégrité territoriale du Pays. Le mali, lui demande, en conséquence, d’éviter de prendre des libertés nuisantes au déploiement normal de ses forces, en somme, de ne pas agir comme dans un pays conquis, où les autorités n’ont aucun mot à dire sur ses mouvements. Donc, sa franche collaboration entre les Famas et elle est une exigence pour la lutte contre l’insécurité et le retour de la paix. En outre, le Mali voit d’un mauvais oeil qu’elle se donne la liberté de fouiner partout sans y être associé. En le faisant, elle a mis à mal la confiance dans leurs rapports, sans laquelle il est difficile d’aller dans la même direction. En le faisant également, elle a pu pondre des rapports infondés que les populations n’approuvent pas. Elle ignore, peut-être, que ces populations ont actuellement une totale confiance en leurs autorités.

Enfin, Assimi, qui a accepté de prêter désormais son flanc même s’il faut à la mort afin que son pays retrouve le respect, ne mérite pas d’être lâché en plein vol, annhilant toute sa volonté de réfondation.

C’est ainsi qu’on en vient à la possibilité sous condition qu’il garde de pouvoir briguer le suffrage présidentiel. Cette condition n’est autre que le risque qu’il peut prendre en démissionnant dans les délais impartis aux militaires. Les dispositions de la charte, encore moins de la loi électorale, ne s’y opposent, une fois la condition remplie. En effet, nulle part il résulte qu’il ne peut se présenter même s’il démissionnait dans le délai de quatre (4) mois précédant le scrutin présidentiel. Le cas échéant, les Maliens jugeront. De ce fait, si les politiciens sont aussi crédibles et soutenus par la population, ils pourront concourir et gagner les élections, à égalité de chance.

Si telle est également la volonté du peuple, la CEDEAO aura tort de trouver à rédire.

En tout cas, l’histoire récente du Mali est là pour nous guider dans le sens des intérêts de notre Pays.  

LES EMBALLEMENTS D’EMBALLO SISSOCO, PRESIDENT DE GUINEE BISSAU, DEVANT MACRON



                         

             Sous sa double casquette de Président de la Guinée Bissau et de la CDEAO, recevant le Président français, Emmanuel Macron, Emballo Sissoco s’emballe et se lance dans des déclarations tonitruantes qu’il sait ne pas pouvoir tenir.

Alors que tout le monde l’attend sur un terrain en feu allumé par les terroristes au Mali, au Burkina Faso, au Niger et ailleurs, il annonce en grande pompe la création d’une force contre les coups d’Etats qu’il trouve inadmissibles en faisant fi des raisons qui les ont guidés. Et il se propose, par conséquent, de se rendre, dans les jours prochains, dit-il, au mali pour discuter des modailités de mise en fin de la transition. Ce qui dénote de son peu d’intérêt pour l’actualité malienne qui foisonne d’informations sur un chronogramme des élections qui ont pour but de mettre un terme à la transition. Donc, en fait, il veut se donner la peine de venir avec la volonté d’ouvrir une porte déjà grandement ouverte. C’est à rendre médusé, quand on sait qu’il avait pris part à toutes les sessions de sanctions et de levée de sanctions contre le Mali  de la CEDEAO. Mieux que l’on le sait, cette levée de sanctions est intervenue suite à un accord de violon sur la durée de la transition. 

De sorte que son attitude ne s’explique que par le complexe qu’il nourrit devant Macron. Sinon, ce n’était même pas le lieu de tenir de tels propos qui n’ont pas encore été discutés avec ses pairs. Il voulait seulement se donner de la contenance devant ce dernier pour montrer qu’il est capable de le contenter par rapport aux prétendues raisons qui ont conduit aux ruptures diplomatiques et militaires de la France avec le Mali.

L’autre raison ne peut venir que par la tentative de coup d’Etat à laquelle il avait échappé. Sur ce plan, il peut relativement être compris, même s’il n’ignore qu’en Afrique, notamment dans l’Afrique de l’Ouest où la France est maîtresse, la gouvernance n’a jamais été vertueuse, poussant les populations à se révolter pour le mieux-être dont se soucient peu ses Chefs de tas, pardon d’Etats.

Personne n’est dupe pour savoir, désormais, que c’est cette mauvaise gouvernance qui a favorisé le terrorisme dans ces Etats de l’Afrique occidentale.

Pour la lutte contre le terrorisme, il avait été créé une force sous le vocable de Misma, qui s’est rebiffée pour donner place à la Minusma. Que le bon sens juge de l’efficacité de cette force. Elle est nulle, et, finalement, en proie à des manifestations d’hostilité. Le G5-Sahel n’a plus de tête et est ivre et croupit sous le poids de manque de moyens de sa politique. Jusqu’ici, malgré tous les cris de détresse, l’ONU refuse de l’inscrire sur le chapitre VII à cause de l’opposition américaine et occidentale.

Et maintenant, le Président Emballo, en manque de perspectives, ramène cette idée de force de la CEDEAO pour lutter exclusivement contre les coups d’Etats. Qui va entretenir cette force? Le budjet de la Guinée Bissau? Peut-il compter sur ses pairs de la sous-région aussi amorphes? 

Wait end see.

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LE CAMP DE KATI VU DE SA SECURITE

                   

L’attaque récente du 22 juillet 2022 donne beaucoup à réfléchir par rapport au site du camp de Kati. Ce ne sont pas les experts en sécurité qui peuvent le démentir, de l’affirmation qu’il est dans une sorte de sac qui ne lui convient plus, malgré son importance en étendue, des hommes en uniforme qui l’habitent, de l’arsenal de guerre qu’il renferme.
Deux routes principales le traversent: une, en provenance de Koulouba, offre la possibilité de le tenir en sandwich, en se scindant en deux voies. Toutes les deux voies le transpercent de sorte qu’il est difficle de prévoir rapidement un danger camouflet par le transport de tous genres.
C’est aussi le cas de la route venant de Samé. Celle-ci passe derrière les murs du prytanée, des logements militaires, pour continuer, comme la première, à Kati ville et au-délà, en Guinée et au Sénégal.
Autrement, c’est dire que si le camp était dans un site approprié, les terroristes n’auraient pas eu l’occasion de s’en approcher. Dans ce cas, les sentinelles auraient pu les voir venir de loin.
En d’autres termes, la vigilance de chaque instant est exigée des militaires afin qu’ils puissent nous sécuriser, car la sécurité la plus totale, rassurante, doit commencer par eux. Désormais, en attendant de construire un camp à la dimension des besoins d’infrastructures adéquates, il est nécessaire de fermer toutes voies qui passent en son milieu.
Aussi, malgré les sirènes de malheur, les Maliens de tous bords doivent se mobiliser pour aider les militaires dans ce combat d’honneur, en donnant les informations, pour la simple raison que les ennemis du mali, en tête desquels la France, veulent nous détruire.
Il est prouvé que les mercenaires ivoiriens qui ont été arrêtés à l’Aéroport International Modibo Keïta-Sénou sont venus en appui d’autres mercnaires qui ont effectué huit rotations déjà à l’insu de nos autorités, de la Minusma et de l’ONU.
Prenons garde!

MOUIGNA-DJENNE: UN CRIME SOUS LES BOYAUX

                                                            A droite l’auteur du crime
 

                                                              La victime

Un jeune du nom de BALE Bouaré, d’environ 30 ans, a été ligoté le vendredi 20 mai 2022, à Mouigna , attaché à un arbre  et battu à mort par le Chef Dozo , MAMA DRAME, qui fait lois dans le secteur de Djenné. Il y est Dieu et ses saints. Rien ni personne ne peut seulement le regarder en face s’il ne fait tomber sa foudre de colère.

Cette foudre, malheureusement, est tombée sur BALE auquel il reproche d’avoir commis l’adultère avec une femme dont il se prévaut être le mari en dehors de tous mariages, et qu’il avait extorquée à un autre homme avec lequel aussi elle avait vécu plus de deux ans. En somme, le voleur qui crie au voleur.

Avec cette intention d’assouvir son courroux, il fit appeler celui dont il avait déjà rendu l’arrêt de mort sans même en avoir besoin de l’écouter. Le refus de ce dernier d’y répondre immédiatement pour motif que son maître coranique est parti pour le pèlerinage à la Mecque, le mit dans un tel état qu’il appela le futur pèlerin encore en préparatifs à Bamako, en le menaçant d’en découdre avec lui si d’ici son retour son talibé ne venait pas à son appel. MALAMINE TRAORE, c’est le nom du maître coranique, connaissant ce dont il est capable, intima à BALE d’aller répondre à l’appel. C’était le pire qu’il fallait éviter. Dès que ce dernier franchit la porte du dozo, il fut aussitôt emballé comme dit plus haut et mis à sac. Il en avait perdu sous la torture atroce qu’il avait subie l’usage de tous ses sens. En chiffon, il fut évacué d’urgence à l’hôpital Sominé Dolo de Sévaré où il rendit l’âme, le 21 mai 2022, vers 22 heures. Selon le diagnostic des Docteurs de cet hôpital, il n’était plus en vie quand il y arrivait.

Ses parents informés, de la manière que l’acte est normal, parce que commis par le Tout Puissant, refusèrent de l’admettre et allèrent se plaindre à la Brigade de Gendarmerie de Djenné. Sur ces entrefaites, le Chef hiérarchique du Dozo en siège à Ségou, mis au courant, décida que c’est un acte répréhensible et qui doit être puni de mort. Et aussi lui adressa une interpellation punitive de six millions de FCFA sur lesquels il put payer un  million. Cependant, ce dernier venait à la suite d’un autre par lequel il avait saisi dix têtes de bœufs d’un habitant d’un village voisin, qu’il avait vendus au marché à sa guise et à son profit personnel. Evidemment, le même Chef hiérarchique l’avait obligé à dédommager la victime. Enfin de compte, sa vie avait été décidée d’une raison fatale par la confrérie n’eussent été les supplications de certaines personnes. Cette confrérie, à défaut d’exécuter sa sentence de mort, avait exprimé son bannissement et l’avait abandonné à son sort si la justice sévissait.

Par la suite, il fut invité à se présenter à la Gendarmerie de la localité, à une date précise. Mais, à la surprise de tous les parents de la victime qui étaient presque convaincus qu’il serait mis aux arrêts pour répondre du crime, il fut relâché par les gendarmes sans conditions Et selon les seules informations qu’ils purent glaner çà et là, même le Procureur de Djenné n’y put rien, parce qu’un Grand marabout respecté est intervenu, et parce que, sous la pression de celui-ci, les Dozos ont révisé leur décision et ont demandé à la Brigade de surseoir à toute action pendant le temps d’une négociation entre toutes les parties. Cela sort de l’ordinaire pour eux dans un pays que l’on veut en refondation qui leur ferme ses portes au droit à la justice qui doit être égale à l’endroit de tous. En l’état, ils ne savent plus à quel saint se vouer.

Enfin, pour toutes causes, ils interpellent les plus hautes autorités devant cette volonté de perpétuer l’impunité qui doit être à jamais bannie de nos habitudes, sinon des risques de vengeance contre le criminel ne sont pas à écarter. D’ailleurs, une bonne partie des parents de la victime ont nourri un moment l’intention de mettre en exécution cette vengeance si les plus légalistes parmi eux ne s’y étaient pas opposés.

En effet, aucune raison ne s’oppose à la poursuite du dozo soupçonneux tueur  qui a agi en dehors du cadre de la protection de la population contre le terrorisme. Soupçonneux parce qu’il n’avait pas de preuve que le talibé vivait avec sa concubine forcée. De toute façon, il n’avait pas le droit de se rendre justice.

C’est le lieu d’inviter les dozos d’être plus regardant dans les comportements de leurs membres. Actuellement, dans le pays, tout le monde apprécie leur bravoure et leur sens de patriotisme. Donc, il ne faut pas que quelques uns parmi eux ternissent leur image par leur boulimie d’argent, et de pouvoir.

A PROPOS DE LEGITIMITES RELIGIEUSES ET TRADITIONNELLES: DEUX RESPONSABLES S'EXPRIMENT'




                               

             

                                                                                                        [11:11, 21/07/2022] Mountaga Tall: JE ME REJOUIS  DE LA DÉCISION  DE VALORISER LES FONCTIONS DES LÉGITIMITÉS TRADITIONNELLES ET FÉLICITE VIVEMENT LE PRÉSIDENT ET LE GOUVERNEMENT DE LA TRANSITION.

POURQUOI ?

 

LISEZ MON PROGRAMME 2013 et 2018 :

 

Projet de société de Me Mountaga C. TALL 2018

 

Extrait

 

“QUATRIEME PARTIE – NOS REPONSES AU DEFI SOCIAL

 

La demande sociale est à la fois spirituelle et matérielle. Nous y répondrons par les mesures suivantes :

 

I-INTEGRONS NOS VALEURS RELIGIEUSES ET SOCIETALES

 

La spiritualité est un besoin vital pour l’Homme. Assumer nos valeurs sociétales, culturelles et religieuses est un impératif pour notre développement et notre épanouissement individuel et collectif.

Jamais un Etat ne s’est développé au mépris de ses valeurs sociétales, culturelles et religieuses.

Nous pensons profondément et sincèrement qu’assumer ces valeurs est un impératif pour notre développement et notre épanouissement individuel et collectif.

Nous devons redonner à nos chefs religieux, à nos chefs de villages, de quartiers, de fractions et à nos leaders d’opinion, la place qui est la leur dans notre société.

Nous devons également renforcer nos valeurs de solidarité par des mesures spécifiques.

En fait, il nous faut faire coïncider l’offre politique avec la demande religieuse et sociétale en faisant en sorte que nul ne se sente exclu de la République et de la gestion des affaires publiques.

Nous devons mettre un terme à ces vieilles pratiques consistant à dire « Va à ton lieu de culte, Reste dans ton vestibule et tais-toi ».

Nous devons réussir la mobilisation sociale en faisant des chefs religieux et coutumiers les premiers vecteurs de la mobilisation sociale donc du développement économique.

M. TALL”

Un long combat qui aboutit après la Légalisation du Mariage religieux.

Merci à la Transition.

 

[11:12, 21/07/2022] Harouna Niang: Il faut juste s’assurer que nous n’allons pas maintenir une société qui fonctionne avec deux systèmes de valeurs. Ce système dualiste restera s’il est mal intégré ou non harmonisé. Il fera que les citoyens vont constamment se perdre dans  des repères quelques fois contradictoires.

C’est un grand défi de vouloir partager le pouvoir avec des autorités traditionnelles héritières de cultures basées sur le féodalisme dans une république démocratique. Il faut éviter de réintroduire les inégalités de nos sociétés  traditionnelles basées sur des privilèges indus et des discriminations. Être fils de… ne doit pas être plus important que le fruit du labeur. Le gnamakalaya divise notre société en castes avec les discriminations qui l’accompagnent. Nous avons encore dans notre pays des survivances de l’esclavage. Toute chose qui est inacceptable dans une république et dans une démocratie.

L’immixtion de la religion dans le champ politique pourrait aussi conduire à une instrumentalisation de celle-ci par les leaders politiques et créer peut-être plus de radicalisation des populations vulnérables.

Il est évident qu’un pays pour se développer doit d’abord beaucoup s’appuyer sur sa culture. Il faut toutefois veiller à ce que celle-ci ne reste pas figée pour devenir un handicap. Notre culture devra s’ouvrir et même favoriser le progrès de la science, de la technique et de la technologie.

Nous devons aussi évoluer pour satisfaire les besoins à changement rapide de nos populations en terme de liberté, de démocratie,  d’éducation, de santé, de justice ,de droits de l’homme etc…..

Face à la mondialisation ainsi que le développement rapide des nouvelles technologies notre culture ainsi que les maliens devront développer des capacités d’adaptation, d’innovation et de créativité rapide pour se hisser au niveau concurrentiel qu’il faut pour se classer dans le top du leadership mondial.

Trouver une harmonie entre tradition et modernité y compris au niveau des valeurs et des principes qui les guident est donc le grand défi des maliens.

Tous les pays développés sont passés par là.

Les cas du Japon, de la Corée du Sud et récemment de la Chine et de certains pays du Sud-Est Asiatique peuvent être cités en exemple  en  termes  d’harmonisation réussie de tradition et modernité.

Le côté positif de tout ça c’est que nous avons un potentiel culturel extraordinaire mais qui est simplement mal exploité. Je citerai dans ce domaine la musique, l’artisanat, le cinéma etc…

À ma connaissance nous sommes le seul pays Africain à avoir décroché deux Grammy Awards en musique.

Souleymane Cissé fait aussi partie des pionniers du cinéma africain.  Nous pouvons y ajouter la cosmogonie dogon, notre sanankouya qui sont uniques au monde.

H. Niang

En effet, l’organisation sociale, avant la pénétration religieuse et coloniale, reposait sur la centralisation du pouvoir sur des hommes qui s’étaient distingués du lot par leur bravoure et leur témérité, en l’occurrence, Soundiata , Tiéba, Babemba, Biton, Da Monzon, Firhoun. L’histoire du Mali a été jalonnée, à l’époque, de l’émergence de beaucoup d’hommes conquérants ou combattants dont les faits sont encore racontés. La floraison des épopées nous en disent long.

Mais, avec l’arrivée du colon et du religieux, la stratification sociale a conduit à des discriminations, à des inégalités qui ont eu la vie dure et persistent à présent.

De par l’accession à l’indépendance, le pouvoir du Premier Président, Modibo Keïta, s’était évertué à lutter contre ces inégalités, en supprimant textuellement et dans la pratique l’organisation discriminatoire qui prévalait. C’est ainsi qu’intervenait la suppression des Cantons et autres formes administratives instituées ou favorisées par le colon. L’Etat prenait, au fur et à mesure , de place au détriment des Chefs religieux et traditionnels.

Mais, ce n’était pas une tâche aisée, à cause de l’ancrage à la foi par le religieux et la proximité des Chefs de villages avec leurs populations. Il demeure difficile de faire admettre à un croyant la suprématie du temporel sur le spirituel. Le fort courant de la spiritualité n’est pas prêt de s’estomper tel qu’il est vécu tous les jours.

Si fait que le Chef religieux est écouté, craint même, parce qu’il incarne la volonté de Dieu sur terre. Dans certaines contrées, le Cadi inspire plus confiance que le Juge du fait de la compréhension que ses décisions s’inspirent de la charia qui est une émanation de Dieu, et ne sont influencées par aucune opinion des hommes. Par conséquent, s’il reste dans son domaine de prédilection, il peut aider à la stabilisation de la société, du pays. Et aussi, le pouvoir politique peut avoir intérêt à revaloriser son rôle social en l’associant au moins aux prises de décisions intéressant la vie de la nation.

De même, l’écart du Chef de quartier, du Chef de village et de fraction, de la vie publique, à cause du rôle social qu’ils jouent, est contreproductif. Avec le chef religieux, ils sont les gardiens de nos traditions, et une croie de transmission de nos valeurs à l’administration publique. Ils constituent des notabilités qui sont également très écoutées à la base. Leur exclusion du domaine d’intervention de l’administration s’est toujours soldée par un échec, même serait-ce que la mobilisation des recettes. L’organisation sociale relative à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, au respect des lois, nécessite leur implication. Dans certains milieux, le dernier mot de toute initiative les concernant appartient au Chef traditionnel.

Aussi, les pouvoirs successifs, conscients de ces réalités tout autant têtues, en conservant ces légitimités, ont initié divers textes dans le cadre de les encadrer, de les orienter, dans le sens qu’elles participent aux différents objectifs politiques, en ayant à l’esprit l’évitement de faire revivre les inégalités qu’elles avaient comportées. Il leur appartient de le comprendre pour le bien de l’Etat de droit et de progrès que le Mali veut construire. 

Leur adaptation au contexte mondial de développement permettra, à coup sûr, de sortir des sentiers battus. 

La corrélation entre ce qu’il y a de positif chez d’autres et nos valeurs et principes est un impératif pour l’émergence. Il faut savoir faire le tri.

C’est dans ce sens que l’on peut comprendre   la remise des insignes et drapeaux de la République, lancée par le Président de la Transition, Assimi Goïta.

 

LE PRESIDENT DE L'OFFICE CENTRAL POUR LA LUTTE CONTRE L'ENRICHISSEMENT ILLICITE (OCLEI), MOUMINI GUINDO, EN PERTE D'ARGUMENTS?

 

En prélude à la journée mondiale de lutte contre la corruption, le Président de l’OCLEI a réuni toute lacrème de la presse malienne pour lui demander son implication plus marquée, alors que lui-même a, on ne s’en cache pas, toutes les peines pour donner de la voix comme il faut.

L’idée de la création de l’OCLEI naissant avec le pouvoir d’Amadou Toumani Touré, a fleuri sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Elle nourrissait en entier les ambitions clairement définies de lutter efficacement contre la corruption et la délinquance financière qui tenaient méchamment les couilles de l’économie malienne qui ne parvenait pas à décoller dans ces conditions. Une poignée de personnes en en faisait ce qu’elle voulait. La majorité de la population était employée au service de celle-ci.

Mais force est de reconnaître que depuis sa création, l’OCLEI a engendré peu de résultats flatteurs comme l’on s’ingénie à vouloir le faire croire. La prépondérance d’une structure étatique comme celle-ci créée en grandes pompes se jauge par rapport au plus qu’elle apporte dans la lutte contre le fléau de corruption et de délinquance financière qui demeure la raison de son existence.

Le Président de l’OCLEI, à chacune de ses sorties, se contente d’aligner des chiffres des pertes de recettes de l’Etat causées par des malversations, mais en échange ne propose pas de solutions adéquates pour y mettre fin. Donc, il est tant qu’il sorte de la léthargie en se donnant les moyens de sa lutte.

D’abord, il lui faut un service de renseignements assez important pour pouvoir sillonner le pays afin de confronter les déclarations de biens et la réalité du terrain. Encore que même cela n’est pas gagné d’avance, le Malien généralement demeurant hostile à la dénonciation du prochain et pense que c’est l’Etat même, par lui-même, qui doit parvenir à dénicher les malfaiteurs. Dans ce cas, pour la réussite de sa mission, tous les services susceptibles de détenir des renseignements sur les biens des assujettis doivent lui assurer de leur collaboration franche. Sinon le système lié à la déclaration de biens seulement ne pourra donner que des résultats mitigés, d’autant que la plupart des assujettis déclareront ce qui leur plaît de déclarer. Les astuces ne manquent pas pour dissimuler une bonne partie des avoirs. C’est comme ce jeune qui a posé la question lors d’une rencontre avec les membres de l’OCLEI : « est-ce que vous voulez qu’on vous fournisse le couteau dont vous allez vous servir pour nous égorger ? » Dixit.

Par ailleurs, se posent les difficultés de suivi des flux monétaires, notamment dans l’informel. Ainsi, certains peuvent parvenir à investir par l’entremise de prête-nom dans l’économie à l’abri de tout radar. Peut-on, au Mali aujourd’hui, se flatter de détenir toutes les sources de biens dans l’économie ? D’autres, possèdent des coffres-forts dans leurs domaines où ils peuvent garder des sommes importantes. En possession d’une seule maison, ceux-ci vivent mieux, à l’abri des regards, que ceux qui montrent ostensiblement leurs richesses. Et ces sommes échappant à tous contrôles ne sont jamais déclarées. Qui ignorent au Mali que beaucoup de fonctionnaires sont en même temps commerçants ? Bien de compagnies de transport et autres proviennent de leur patrimoine caché. Il y en a qui trouvent des complices à l’extérieur du pays avec lesquels ils montent des sociétés écrans dans l’anonymat total. C’est dire qu’il est impossible d’avoir un gendarme derrière tout Malien, et donc, les données fiables sont rares en la matière.

C’est ce qui fait que, à part quelques dossiers qui ont crevé l’écran un moment, les Maliens restent sur leur faim car ont l’impression que les produits issus de diverses malversations continuent de faire leur petit bonhomme de chemins, sans inquiétude apparente.

D’où, l’OCLEI doit impérativement s’assurer de la collaboration avec la Justice. Dire de gros mots à la télé, alors qu’il n’existe aucun effet judiciaire palpable, c’est comme pédaler à côté du vélo. Cela va de l’effet dissuasif recherché lorsque les faits reprochés aux délinquants sont couronnés par des condamnations de justice qui, seule, détient le pouvoir d’établir de façon définitive les culpabilités.

Ceux qui n’appréhendent pas bien les missions de la structure, pensent que celles-ci sont discriminatoires telles que celles du Vérificateur général, et que, d’ailleurs, elle est  de trop, dans le contexte malien.

En effet, à ce jour, le Mali regorge suffisamment de structures de contrôles : la Cour des Comptes, la CASCA, le Contrôle Général des Services Publics, le Bureau du Vérificateur Général, la CENTIF Mali, l’OCLEI, sans compter les services de contrôle interne à chaque service. Mais, malheureusement, cette panoplie de services de contrôle, en plus de provoquer des chevauchements, n’a pas permis  de lutter contre la mauvaise gouvernance.

Et ce n’est pas la presse aux abois, par manque de moyens d’investigation, qui peut apporter la solution, encore que ces révélations avérées soient suivies de succès et non de menaces. En effet, les investigations au Mali comme par ailleurs ont un coût, dans un pays où les organes de presse ont toutes les peines du monde pour exister, où la plupart sont plus « titrologues  que lecteurs » selon l’Avocat Konaré, et lisent par affinités que par pertinence des informations.

Le Président de l’OCLEI, s’il souhaite l’épaulement sans faille de la presse en vue de l’aider dans ses missions, devrait lui proposer aussi un appui financier conséquent, puisqu’on ne peut pas se nourrir de l’air.

Dans les pays où la place de la presse à une valeur démocratique au même titre que les autres institutions, elle constitue un rempart aux dérives et permet d’assurer la transparence des actions des pouvoirs. Elle ne peut être l’ennemie du pouvoir, par conséquent, du pays, si chacun à son niveau joue pleinement son rôle, sans que l’on lui demande de torpiller la vérité, ou de se substituer au pouvoir qui peine de donner des résultats probants.

 

LA CEDEAO, UNE ORGANISATION HORS LA LOI

 

On ne dira jamais assez que la CEDEAO, dans son courroux injustifié et irréfléchi  contre le Mali, a, le 09 janvier 2022, pris des sanctions qui se passent de tout commentaire. A l’origine de ses sanctions, la condamnation du renversement de pouvoir du feu d’Ibrahim Boubacar Keïta par ce qu’elle appelle putsch, et sa demande pressante d’un retour aux forceps à un ordre constitutionnel qu’elle qualifie de normal, alors que toutes les plaies béantes n’ont pas été pensées, le pays faisant face aux assauts d’un terrorisme inqualifiable, n’ayant pas encore opéré les reformes nécessaires à des élections crédibles et incontestables avec un fichier incomplet. D’ailleurs, sur les 2/3 du territoire, les supposés électeurs ont tous déserté, fuient pour échapper à des tueries qui se font à la pelle.                              

 A propos du putsch,  une bonne partie du peuple conteste sa qualification, puisqu’elle estime qu’il émane de lui ; que c’est elle qui s’est mobilisée pour le renversement du régime et a passé le flambeau aux militaires en vue de remettre le Mali sur les rails, parce que tous ses pieds s’étaient cassés en faveur de tous les maux qu’une mauvaise gouvernance pouvait engendrer ; que c’est pourquoi elle soutient la Transition.

Mais la CEDEAO, sourde à toutes ses lamentations d’un peuple dont elle tient normalement son existence, s’est permise de nourrir l’idée de l’étrangler au nom de prétendues valeurs de démocratie qu’elle piétine tous les jours. Qu’elle est cette démocratie qui va à l’encontre de la volonté des peuples ?

C’est ainsi que le Mali, face à l’inédit, a saisi les juridictions que la CEDEAO et l’UMEOA ont volontairement créées et auxquelles elles se sont engagées à se soumettre aux décisions. Pour ce qui concerne l’UMEOA, conformément aux articles 18, 19 et 20 de l’Acte Additionnel n°1

Alors, la Cour de Justice de l’UEMOA rendit souverainement l’ordonnance n°06/2022/CJ du 24 mars 2022, dont le dispositif est ainsi conçu :

PAR CES MOTIFS

Nous déclarons compétent ;

Déclarons la requête aux fins de sursis à exécution introduite par l’Etat du Mali recevable en la forme ;

Ordonnons le sursis à l’exécution des sanctions prononcées par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA lors de sa session extraordinaire tenue, à Accra, le 9 janvier 2022 et figurant dans son communiqué final ;

Réservons les dépens ;

Disons qu’il nous en sera référé en cas de besoin ;

Fait en notre Cabinet, le 24 mars 2022

Suivent les signatures illisibles.

Pour expédition certifiée conforme

Ouagadougou, le 24 mars 2022

Pour le Greffier

Le Greffier-Ajoint

Hamidou YAMEOGO

Cette décision a été notifiée en bonne et due forme à la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO. Mais, cette dernière y a opposé tout son mépris et son indifférence, en maintenant ses sanctions.

La question est de savoir quel crédit peut-on accorder à une organisation qui refuse de se soumettre aux décisions de justice de ses instances judiciaires, comme si l’on est dans une jungle sans foi sans loi, dans une dictature qui n’a cure de justice. Au demeurant, il faut désormais craindre, si cet état de fait persiste, pour sa vie, aucun recours n’étant possible contre l’arbitraire des Chefs d’Etat actuels de la CEDEAO.

En un mot, la CEDEAO devient une hydre qui se projette à des ravages incalculables, aveugles, irréparables, ne respectant aucune loi.